FRAD078-0107-Un instructeur aux Etats-Unis
5 photos noir en blanc.
Mon grand-père, Marcel Bugaud, est né le 6 janvier 1889 à Paris (XVIIIe). Il est déclaré bon pour le service armé au printemps 1911. Il avait passé le conseil de révision en 1910, où il avait alors été ajourné. Il fait deux ans de service militaire, d’abord dans le 132ème de ligne, à Verdun, jusqu'en octobre 1911. En janvier 1912, il est passé caporal ; il a alors suivi le peloton de préparation des O.R. à Reims. Fin avril 1911, il est nommé sous-lieutenant et affecté au 43ème régiment d’infanterie, à Lille, où il reste jusqu’en novembre 1913. C'est la fin de son service militaire. Il rejoint son régiment lors de la mobilisation, et est envoyé sur le front en février 1915. Il a été au moins jusqu’en septembre 1916 dans la Somme, puis il a été envoyé au Chemin des Dames où il est blessé en avril 1917 : il a attrapé à la main une grenade qui menaçait d’exploser sur son peloton, et il eut des doigts arrachés. Il est renvoyé sur le front en octobre 1917, dans les Flandres. En juin 1918, il part de Bordeaux pour les USA comme instructeur des officiers américains. Il y reste jusqu’en janvier 1919, moment de sa démobilisation.
Mon arrière grand-père était boulanger dans le civil. Il est monté à Paris à la fin du XIXème, et il a travaillé dans plusieurs boulangeries avant d’acquérir sa boutique. Il avait un esprit très inventif, et de boulanger il est devenu fabricant de pétrin mécanique. Ses deux fils (Marcel, et son petit frère Charles), travaillaient avec lui, non loin de Meaux (77), à Saint- Germain sur Morin : mon grand-père comme commercial et son frère comme ingénieur technique (les deux ont été blessés pendant la guerre, mais en sont revenus !). Aux Etats-Unis mon grand-père a découvert une nouvelle dimension industrielle, une ouverture vers un autre monde. A son retour, il a essayé d’introduire des méthodes américaines.
J’ai retrouvé ces photos dans les affaires de ma grand-mère, Raymonde Conche. Je l'ai connue mais elle parlait peu de cette période. Elle s’était mariée en 1917 lors d’une permission de mon grand-père. Ce dont elle parlait vraiment c’est de la naissance de mon oncle, en mai 1918, sous les bombardements dans le XIIIème arrondissement de Paris, rue Bobillot. Mon grand-père parlait beaucoup de la guerre et des tranchées. Il lui manquait des doigts et donc cela intriguait et on lui posait des questions ! A l’inverse, mon autre grand-père, qui avait été grièvement blessé au front, n’en parlait jamais.
CONTRIBUTOR
Anne-Marie DECONINCK
DATE
1913 - 1919
LANGUAGE
fra
ITEMS
1
INSTITUTION
Europeana 1914-1918
PROGRESS
METADATA
Discover Similar Stories
FRAD071-082 Etats d’âme d’Henri LORTON | un poilu en souffrance.
1 Item
Récit de Laëtitia SAULNIER sur Henri LORTON, cultivateur originaire de Chassigny-sous-Dun, Mort pour la France le 10 mai 1915 à La Targette (Nord-Pas-de-Calais) après avoir été blessé par éclat d’obus à la tête. Les 22 lettres écrites par Henri à sa sœur Valentine (20 ans) entre août 1914 et mai 1915 et les 2 photographies d’Henri en zouave apportées aux Archives départementales de Saône-et-Loire pour numérisation sont entrées en possession de la famille SAULNIER suite à l’achat d’une maison. Bien que n’ayant pas de lien de parenté avec lui, la famille SAULNIER souhaite partager, transmettre, valoriser la mémoire de cet homme qui se sentait incompris (décalage entre le front et l’arrière) et même oublié des siens (Henri signe sa lettre du 18/04/1915 « Ton frère oublié »). Fait notable, dans ses correspondances, Henri a exprimé sans détour l’absurdité de sa vie, ses souffrances physiques, son mal être profond (déclin perceptible à partir de novembre 1914), son envie d’en finir au mieux par une bonne blessure qui l’éloignerait du front ou plus radicalement par la mort à laquelle il sent qu’il ne pourra échapper. Successivement affecté au 3ème puis 8ème régiment de marche de zouaves, Henri LORTON a participé à de dures campagnes en Belgique (janvier-février 1915), en Champagne (début avril 1915) et dans le Nord-Pas-de-Calais (fin avril-début mai 1915). On signalera également que le fonds comporte 8 documents postérieurs au décès d’Henri LORTON dont 7 correspondances relatives à des échanges entre un camarade d’Henri et sa famille.
FRAD078- 020_01 Un collectionneur | M. LACROIX
7 Items
Croquis fait par un militaire, qui s’est surement baladé dans la région, car d’autres croquis semblables. || Je suis collectionneur de cartes postales et de photos de la guerre de 14,particulièrement celles concernant mon village d'origine, Clézentaine (88). Ici, des combats ont eut lieu dès aout 1914, et le village passablement détruit (29 morts civils, nombreux blessés…) La Mortagne est un cours d’eau. Les allemands ont essayé d’enfoncer nos lignes, entre les deux grandes lignes fortifiées que sont Epinal et Nancy. On appelle cette percée La trouée de Charmes. Il existait un terrain d’aviation pas loin de XAFFEVILLERS, tenu par des anglais. Pour défendre leur terrain, ils avaient placé des postes d’observateurs, et des projecteurs. On trouve dans ces images un choc des cultures, car il y avait aussi des troupes indiennes, mises à disposition sous l’empire anglais, qui travaillaient dans les bois dans la région. Les habitants se souviennent peu des ces troupes étrangères.