Les deux seuls documents que Sylvie Gaspard conserve sur la période de la Première Guerre mondiale sont deux photographies sur carte postale de Désiré Chauveau et Ernest Lemmens. Désiré Chauveau est photographié entre ses 18 et 22 ans, en studio, certainement lors d'un retour en permission car la carte n'a pas été envoyée. La carte fait partie des papiers et photographies de famille qu'a conservé la mère de Sylvie Gaspard, qui les lui a transmis. Ernest Lemmens est photographié devant un baraquement, quand il était prisonnier. Au dos, il y a le tampon du camp de prisonnier de Lamstadt. La carte a été envoyée à sa soeur, Ida Giebels, depuis Lamstadt, le 7 juin 1916. La correspondance au dos s'adresse à toute la famille : A mes frères, soeurs et neveux. Il lui a certainement envoyé car il savait la trouver chez elle, et pour qu'elle relaye l'information à sa famille. Le message ne parle pas des conditions de détention. || Désiré Chauveau est le frère de Gilberte Chauveau (épouse Giebels), la grand-mère maternelle de Sylvie GASPARD. Il naît en 1896, certainement à Vierzon (18). Il est célibataire et sans enfant au moment de la mobilisation. Il est mobilisé sans doute dès 1914, dans le 14e régiment d'infanterie. Il meurt le 3 juin 1918 à Longpont (Aisne) et est enterré au cimetière de Villers-Cotterêts, tombe n°1281. Lors de ses permissions, les histoires qu'il raconte marquent sa famille, et notamment sa soeur Gilberte, qui en a parlé à sa fille et à sa petite-fille, Sylvie Gaspard, qui avait 10 ans quand elle est morte. Gilberte Chauveau a 13 ans quand Désiré meurt. Elle raconte que lorsqu'il rentre en permission, il est tellement sale qu'on le fait se laver dans la cour avant de rentrer. Il raconte que la guerre est terrible ; qu'on leur fait boire de l'alcool pour partir à l'assaut à la baïonnette ; et qu'après les assauts, il faut ramasser les corps de ceux qui sont morts. Désiré Chauveau jouant de l'accordéon, a emporté son instrument avec lui sur le front malgré le poids de son attirail. De retour en permission, il décide de le laisser chez ses parents car il pense qu'il ne reviendra jamais vivant, qu'il va mourir sur le front. Les parents de Désiré ont conservé longtemps une pochette pleine de sang avec laquelle il a dû mourir, qui lui servait certainement à garder ses papiers. En trop mauvaise état, elle est aujourd'hui détruite. Ses parents se sont rendus sur sa tombe dans l'Aisne. Par la suite, les parents de Sylvie Gaspard, à la demande de Gilberte Chauveau, s'y sont aussi rendus lorsqu'ils ont habité dans l'Aisne. Sylvie Gaspard a souhaité participer à la Grande collecte surtout pour cet ancêtre mort à la guerre. Car elle sait que sa grand-mère adorait son frère, et en particulier, pour qu'il reste quelque part une bribe de cette vie volée, afin de transmettre la mémoire de ce soldat. Cette nécessité est moins grande pour l'autre soldat, qui a pu poursuivre sa vie après la guerre. Ernest Lemmens est l'oncle de Jean Giebels (marié avec Gilberte Chauveau), le grand-père maternel de Sylvie Gaspard. C'est le frère de son arrière-grand-mère. Il serait né vers 1880. Au moment de guerre, il est marié et sans enfant. Il n'a jamais eu d'enfants par la suite. Il est alors commerçant à Creil dans l'Oise(60). Il travaille dans le magasin d'une de ses soeurs, Joséphine Giebels : Au Petit Louvre, modèle réduit des grands magasins parisiens, un magasin qu'elle a créé sur le modèle des magasins parisiens de l'époque. Il s'agit d'une famille aisée, qui possède une voiture. Avant la guerre, il a effectué son service militaire en 1900 en Chine pendant la révolte des Boxers (ouvriers chinois révoltés), contre lesquels toute l'Europe a envoyé des contingents. Il parlait beaucoup de cette période-là, mais pas du tout de la Première Guerre mondiale. D'après la mère de Sylvie Gaspard, qui l'a connu, c'était un homme très gai, exubérant, un bon vivant. Quand ils se voyaient, c'était surtout pour des réunions de famille, ça n'était pas le lieu de parler de la guerre. Sylvie Gaspard ne connaît rien de sa vie militaire, mais grâce à la photographie, elle sait qu'il a été prisonnier en Allemagne, à Lamstadt. Après la guerre, Ernest Lemmens retourne à son métier de commerçant. Il retrouve le magasin qu'il tient avec sa soeur, qui a été bombardé, puis reconstruit. Le magasin sera complétement détruit pendant la Seconde Guerre mondiale, mais pas reconstruit car Joséphine est partie à la retraite. Ernest Lemmens meurt vers soixante ans d'une crise cardiaque pendant la période de la Seconde Guerre mondiale. || || Front || Guerre mondiale (1914-1918) -- Prisonniers et prisons || 01_Portrait d'Ernest Lemmens, prisonnier en Allemagne || Guerre mondiale (1914-1918) || Photograph || Prisoners of War || || Guerre mondiale (1914-1918) || Guerre mondiale (1914-1918) -- Prisonniers et prisons || Prisoners of War || Photograph || Back || 02_Portrait d'Ernest Lemmens, prisonnier en Allemagne || || 03_Portrait de Désiré Chauveau en uniforme || Front || Recruitment and Conscription || Photograph || Guerre mondiale (1914-1918) || || Recruitment and Conscription || 04_Portrait de Désiré Chauveau en uniforme || Photograph || Back || Guerre mondiale (1914-1918)

Portretfoto's van Adolf Kenens in burger en in uniform. De opnames zijn zowel voor, tijdens als na de oorlog genomen. Een vooroorlogse groepsfoto uit 1910 tijdens zijn dienstplicht. Adolf Kenens aan het front, bij zijn eenheid met het luchtafweergeschut en bij de munitiewagen van het luchtafweergeschut. || Mijn grootvader Adolf Kenens was afkomstig uit Tessenderlo (Limburg). Hij behoorde tot de klasse 1910 en werd in Leuven opgeleid bij de 6de Artillerie 36ste Batterij. In de aanloop naar de oorlog werd hij terug gemobiliseerd. Op 1 augustus 1914 werd hij ingedeeld bij de 33ste batterij van het 2de Artillerie regiment. Later in de oorlog, op 16 mei 1916, worden zij ingedeeld bij een batterij AA (luchtafweergeschut) van de 2de divisie Artillerie. Op 6 mei 1917 gaan zij over in 2RAL (2de regiment Artillerie Lourde) en nog later, op 5 mei 1918, gaan zij over in 1 RAL (1ste regiment Artillerie Lourde). Na de oorlog, en bij het einde van zijn legerdienst op 31 januari 1919, is mijn grootvader als brigadier ingedeeld bij het 1RAL/5AA. || || Nederlands || Adolf Kenens || Remembrance || Herinneringsmedaillemedaille aan de Oorlog 1914-1918. || Official document || Brevet voor de 'Herinneringsmedaillemedaille aan de Oorlog 1914-1918', toegekend aan Adolf Kenens. || Français || || Recruitment and Conscription || Adolf Kenens te paard. || Adolf Kenens || Remembrance || Photograph || Vooroorlogse foto van mijn grootvader Adolf Kenens te paard. || || Groepsfoto van Adolf Kenens als dienstplichtige bij de klasse van 1910 (6de Artillerie 36ste Batterij). || Français || Adolf Kenens met de klasse van 1910. || Adolf Kenens || Photograph || Remembrance || || Adolf Kenens in parade-uniform. || Vooroorlogse portretfoto van Adolf Kenens in parade-uniform. || Photograph || Adolf Kenens || Recruitment and Conscription || || Adolf Kenens met zijn eenheid bij het luchtafweergeschut in transport. Meerdere wagen met aanhangwagens zijn met baches afgedekt, de afdekking van zijn geschut werd voor de foto opgeheven. Mogelijk betreft dit een naoorlogse foto. || Artillery || Adolf Kenens || Photograph || Adolf Kenens bij zijn luchtafweergeschut. || || Adolf Kenens || Photograph || Adolf Kenens in een open veld bij het front. || Adolf Kenens in uniform. || Artillery || || Adolf Kenens || Groepsfoto met Adolf Kenens bij zijn eenheid. De soldaten poseren in uniform bij hun luchtafweergeschut. Het geschut staat opgesteld, maar is niet operationeel. || Artillery || Photograph || Adolf Kenens bij zijn luchtafweergeschut. || || Artillery || Buitenopname van Adolf Kenens, met een collega militair zittend aan een tafel. || Adolf Kenens || Adolf Kenens aan het front. || Photograph || || Adolf Kenens bij zijn luchtafweergeschut. || Groepsfoto van Adolf Kenens met zijn eenheid bij het luchtafweergeschut in stelling. Het stuk staat operationeel opgesteld bij een schans in de omgeving van het front bij Noordschote. || Adolf Kenens || 50.9546429,2.8104660000000194 || Luchtafweeropstelling, Noordschote || Artillery || Photograph || || Adolf Kenens || Photograph || Adolf Kenens bij munitietransport. || Buitenopname van Adolf Kenens bij het vervoer van de munitiekisten voor het luchtafweergeschut (autos-canons). || Artillery

Mijn grootvader was van 1896. In het begin van de eerste wereldoorlog heeft hij getekend als wat we in het recente verleden een kortverbandvrijwilliger zouden noemen. Ook heb ik de term vijftig guldenmannetje in dit verband wel eens gehoord,zijnde de premie die na afloop van het dienstverband blijkbaar klaar stond voor de afzwaaier .Hoe lang dit verband duurde weet ik niet precies, maar toch zeker enkele jaren. Hij was tot dit besluit gekomen,omdat zijn vader na het overlijden van zijn moeder hertrouwd was. En deze stiefmoeder werd door hem en zijn broers en zusters de Pot,vrij naar de vrouw van Potifar genoemd.Blijkbaar geen al te aardige vrouw voor haar stiefkinderen. Na zich aangemeld te hebben in Leiden is hij met z'n collega's naar Putte in Noord-Brabant afgemarcheerd,te voet dus.. Daar heeft hij zijn hele diensttijd wacht gelopen langs de grens. In mijn jeugd(ik ben van 1949)vertelde mijn opa mij,terwijl ik in zijn armen lag, de meest sterke verhalen over zijn diensttijd, waarbij hij niet schroomde om af en toe zelfs in de huid van een duikbootkapitein te kruipen. Ik vond het allemaal prachtig. Maar toen ik op een gegeven moment de fout maakte om te zeggen: Opa lieg nog eens wat,was het gelijk over. Weer een paar jaar later vertelde hij mij de werkelijkheid. Jarenlang patrouille lopen langs de grens was vooral geestdodend. Slechts tweemaal in al die jaren was er een vorm van contact geweest met de andere kant. Eenmaal was er contact met een duitse patrouille,waarbij gevraagd werd hoe laat het was en éen tweede keer kwamen er wat Vlaamse vrouwen naar hen toe die vroegen of ze wilde poepen (grof vlaams voor neuken)voor 5 centen. Mede doordat ook dat aanbod werd afgeslagen waren het voor mijn opa dus feitelijk maar heel saaie jaren daar aan de grens.