Quand des soldats allemands donnaient une part de leur ration à une petite fille de Wallonie
Ma grand-mère Flora Robert est née quelques mois avant le début de la grande guerre. Sur ces deux belles photographies prises sans doute en 1917 par le réputé photographe de Frameries Norbert Ghisoland, elle pose en compagnie de sa sœur aînée Lucie née en 1906 et de sa mère Eléna. J'ai toujours été frappé en les regardant par l'extrême maigreur de mon arrière-grand-mère qui n'a pas encore 40 ans et de ma grand-tante, il suffit de voir la minceur de leurs bras et jambes, ce qui montre combien la situation matérielle fut très difficile pour les civils en Belgique occupée.
Mon arrière-grand-mère était, durant l'occupation, la concierge de l'école communale de Frameries, des soldats allemands y étaient cantonnés, ma grand-mère me raconta que très souvent plusieurs des soldats logés dans l'école mettaient de côté un peu de leur ration pour la donner à mon arrière-grand-mère en lui disant en français c'est pour la petite... Plus de 60 ans après ces événements, ma grand-mère se souvenait encore de la faim et des gestes de ces soldats allemands loin de leurs foyers.
Ces photographies ont été prises par le célèbre photographe de Frameries Norbert Ghisoland (www.ghisoland.com), outre la beauté de ces photographies, elle sont aussi relativement rares car peu de photographies prises par Ghisoland avant 1918 nous sont parvenues.
Ces deux photographies de mon arrière-grand-mère Eléna Degavre, de ma grand-tante Lucie Robert et de ma grand-mère maternelle Flora Robert ont été prises par le très réputé photographe de Frameries Norbert Ghisoland (www.ghisoland.com)
CONTRIBUTOR
François André
DATE
1917 - 1918
LANGUAGE
fra
ITEMS
1
INSTITUTION
Europeana 1914-1918
PROGRESS
METADATA
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Une petite fille en Wallonie occupée
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Ma grand-mère maternelle est née presque exactement une année avant le début de la grande guerre à Frameries au coeur du bassin minier du Borinage en Wallonie. Elle m'a souvent raconté la faim qu'elle avait connu enfant pendant toutes les années d'occupation surtout au cours de la dernière année. Sa grand-mère était maraîchère et pourtant elle me disait qu'il n'y avait vraiment plus rien à manger, ni légumes et encore moins de viande. Avec sa mère, elle se rendait à la distribution gratuite de nourritures qui se faisait au charbonnage du Grand-Trait à la limite de Frameries et la Bouverie. Dans ses souvenirs, c'était un morceau de pain noir (au son ?) et un peu de soupe très claire avec quelques légumes et pommes de terre. Elle qui a aussi connu la seconde occupation allemande me disait toujours que la première occupation avait été beaucoup plus dure matériellement pour les civils. Un dernier souvenir qu'il l'avait beaucoup frappé malgré son jeune âge (5 ans), ce sont les derniers jours de l'occupation et l'avancée des troupes alliées, elle les avait passés avec ses parents et des voisins à l'abri des bombardements dans la cave de sa maison. La commune de Frameries libérée le 10 novembre 1918, elle se souvient d'avoir vu des soldats russes combattant avec les troupes françaises et portant des uniformes extraordinaires et exotiques avec une grande toque... Un soldat français a été aussi hébergé par ses parents pendant plusieurs semaines. Cette photo de mon arrière-grand-mère et de ma grand-mère date probablement de 1915, elle a été prise au studio du photographe Laveine à La Bouverie. || Photographie de mon arrière-grand-mère Philomène et de ma grand-mère Alice Robbe prise probablement en 1915.
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