Une petite fille en Wallonie occupée
Ma grand-mère maternelle est née presque exactement une année avant le début de la grande guerre à Frameries au coeur du bassin minier du Borinage en Wallonie. Elle m'a souvent raconté la faim qu'elle avait connu enfant pendant toutes les années d'occupation surtout au cours de la dernière année. Sa grand-mère était maraîchère et pourtant elle me disait qu'il n'y avait vraiment plus rien à manger, ni légumes et encore moins de viande. Avec sa mère, elle se rendait à la distribution gratuite de nourritures qui se faisait au charbonnage du Grand-Trait à la limite de Frameries et la Bouverie. Dans ses souvenirs, c'était un morceau de pain noir (au son ?) et un peu de soupe très claire avec quelques légumes et pommes de terre. Elle qui a aussi connu la seconde occupation allemande me disait toujours que la première occupation avait été beaucoup plus dure matériellement pour les civils. Un dernier souvenir qu'il l'avait beaucoup frappé malgré son jeune âge (5 ans), ce sont les derniers jours de l'occupation et l'avancée des troupes alliées, elle les avait passés avec ses parents et des voisins à l'abri des bombardements dans la cave de sa maison. La commune de Frameries libérée le 10 novembre 1918, elle se souvient d'avoir vu des soldats russes combattant avec les troupes françaises et portant des uniformes extraordinaires et exotiques avec une grande toque... Un soldat français a été aussi hébergé par ses parents pendant plusieurs semaines.
Cette photo de mon arrière-grand-mère et de ma grand-mère date probablement de 1915, elle a été prise au studio du photographe Laveine à La Bouverie.
Photographie de mon arrière-grand-mère Philomène et de ma grand-mère Alice Robbe prise probablement en 1915.
CONTRIBUTOR
François André
DATE
1914-08-04 - 1918-11-11
LANGUAGE
fra
ITEMS
1
INSTITUTION
Europeana 1914-1918
PROGRESS
METADATA
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