Transcribe

Gumery et Izambard - Frères et beau-frère dans la grande guerre

reproductions textes, gravures, peintures et dessins originaux
Le peintre Adolphe Gumery n’a pas fait la guerre de 1914-1918. Fils, né en 1863, du sculpteur Charles Gumery (auteur entre autres œuvres des Renommées qui ornent la façade de l’Opéra Garnier à Paris), il avait connu celle de 1870 aux privations desquelles son père n’avait pas survécu. Il eut lui-même trois enfants : deux fils et une fille. Son premier fils, Achille, né en Juin 1889 est mort à 25 ans le 30 Septembre 1914 aux premiers jours du conflit, tué par un soldat français au retour d’une reconnaissance qu’il avait dû faire vers les lignes ennemies. Il regagnait les siennes en rampant, le mot de passe avait été changé, la pièce de monnaie que sa sœur avait cousue sur son vêtement pour le protéger ne l’a pas fait : quand, quelques années plus tard, son corps a été remis à sa famille, elle était percée du trou de la balle qui lui fut fatale. Comme son père, il peignait et se destinait à la décoration scénique. Son second fils, Roger, né en Novembre 1897 ne fut mobilisé que plus tardivement. Il n’avait pas vingt ans quand il est mort, le 11 Août 1917 d’une blessure à la tête après plusieurs mois d’hospitalisation dans un hôpital militaire. Comme son frère et son père, il se destinait aux arts plastiques et ses talents déjà affirmés d’illustrateur auraient dû être confirmés par l’édition d’un ouvrage illustré de sa main chez Hachette. Sa fille, Madeleine, née en Mai 1896, avait épousé peu de temps avant la mort de son second frère, en Mars 1917 durant une permission de celui-ci, Pierre Izambard, fils de Georges Izambard, professeur de rhétorique et ami d’Arthur Rimbaud. Lui a survécu à la guerre quoiqu’il ait été frôlé par la mort quand, lors d’un bombardement, l’explosion proche d’un obus le laissa pour mort à demi enseveli au fond d’un trou d’où ne dépassaient que ses bottes. C’est à l’attrait exercé par celles-ci par un autre soldat qu’il dut alors la vie quand celui-ci les voulant saisir s’aperçut qu’à l’intérieur les jambes remuaient. Pierre n’est mort que des années plus tard durant la seconde guerre mondiale, non pas de celle-ci quoiqu’il se fut alors engagé pour y reprendre part, mais, alors démobilisé, des ravages causés par les gaz respirés durant la première. Professeur comme son père et comme son futur gendre, tous deux alors en poste au Lycée Janson de Sailly, il assura l’édition de l’ouvrage de son père, « Rimbaud, tel que je l’ai connu » et écrivit lui-même quelques poèmes dont un recueil, « Là… et là-bas », consacré à la guerre de 1914 qu’illustra en 1919 son beau-père, Adolphe Gumery. En 1917, année du mariage de Pierre Izambard avec Madeleine Gumery et du décès du second et dernier frère de celle-ci, auraient pu aussi aboutir, si ce second frère, Roger, n'avait été emporté par le conflit, l'illustration et le projet d'édition d'un poème de Pierre par Roger.

Paris
Drawing
Remembrance
Français
Pierre Izambard
Pierre Izambard - beau-frère d'Achille et Roger Gumery
Dessin au crayon gras sur papier format aisin. Grand-oncle de mon épouse dessiné par le beau-père de celui-ci. Pierre est le fils de Georges Gumery, professeur de rhétorique de Rimbaud à Charleville.
Huile sur toile. Grand-oncle de mon épouse peint par le beau-père de celui-ci devant d'autres de ses tableaux dont celui de gauche représente Viviane Morel-Izambard, née Gumery, fille du peintre et épouse de Pierre. Pierre est le fils de Georges Gumery, professeur de rhétorique de Rimbaud à Charleville.
Painting
Roger Gumery en deuil de son frère Achille
Peinture huile sur toile. Roger Gumery est représenté par son père, Adolphe Gumery, portant le deuil de son frère dans l'atelier du peintre. En 1916, Roger n'est pas encore mobilisé mais l'année suivante, il le sera et décèdera d'une blessure à la tête après une longue hospitalisation. Adolphe Gumery a alors porté sur la toile les années de naissance et de décès de ce second fils que la guerre lui avait ravi. La toile est conservée au musée d'Hazebrouck.
Roger Gumery
Medical
Croquis griffonné sur une page d'agenda par Adolphe Gumery au chevet de son fils Roger agonisant à l'hôpital d'Epernay.
Roger Gumery agonisant sur son lit d'hôpital
Epernay
Là...et là-bas
Home Front
Book
Recueil de poésies de Pierre Izambard concernant le front et les arrières illustrées par son beau-père Adolphe Gumery. (couverture, première page et dédicace à sa mère)
Adrienne Gumery en deuil de son fils à Rochefort-en-terre
Adrienne Gumery
Rochefort-en-terre
Peinture huile. Adrienne Gumery est représentée par son marie Adolphe Gumery à Rochefort-en-terre portant le deuil de leur fils ainé, Achille Gumery.
Peinture huile sur bois. Adrienne Gumery est représentée par son mari, Adolphe Gumery, sur la plage d'Yport en deuil de ses deux fils, Achille et Roger. La toile a été récemment donnée par la famille au musée de Fécamp.
Adrienne Gumery à Yport en deuil de ses fils
Yport
Dessins de Roger Gumery
Plusieurs dessins et croquis humoristiques de Roger Gumery (avions et motocyclistes). Il a alors 17 ans, son frère Achille seul est alors mobilisé.
Dessin humoristique lavis sur papier. Roger Gumery représente les embarras pour l'arrière de la mobilisation. Son frère Achille a été tué l'année précédente. Il vient lui-même d'être mobilisé. Il décédera lui aussi de ses blessures un peu plus d'un an plus tard.
L'arrière
Mon chauffeur est mobilisé
Women
Photograph
Photographie représentant Pierre Izambard et Madeleine Gumery lors de leur mariage en Mars 1917 durant une permission de Pierre.
Quatre dessins au crayon gras d'Adolphe Gumery représentant son second et dernier fils, Roger, jusqu'à son agonie en Août 1917 à l'hôpital militaire d'Epernay
La fin de Roger Gumery
Trench Life
Vie quotidienne au front et à l'arrière
Illustrations d'Adolphe Gumery pour les 10 poésies de se gendre, Pierre Izambard, composant le recueil Là... et là-bas. Ce recueil, comme la succession de ces illustrations le démontre confronte avec ironie la vie civile à l'arrière et la vie au front.
Eux
Eybens
Projet au crayon de mise en page et d'illustration d'un poème de son beau-frère, Pierre Izambard, par Roger Gumery, daté de 1917, peu de temps avant sa disparition à l'hôpital d'Epernay.
Couverture pour une édition chez Hachette de Le pavillon sur l'eau de Théophile Gautier illustré par Roger Gumery
Projet d'édition d'un conte de Th. Gautier illustré par Roger Gumery
L'une des illustrations pour l'édition de Le pavillon sur l'eau de Théophile Gautier chez Hachette interrompue par la mobilisation de Roger Gumery et son décès à l'hôpital d'Epernay l'année suivante.
Le pavillon sur l'eau (illustrations)
Bottes de Pierre Izambard
La père de bottes que portait Pierre Izambard le jour où il a été partiellement enseveli par l'explosion d'un obus grâce à la qualité desquelles il ne fut pas laissé pour mort.
Artillery
Other
Le sous-lieutenant S...
Lavis d'encre sur papier de format 23,5cmX22cm.Propriété de la famille. Dessin satirique. Titré, daté et signé. L'auteur, encore non mobilisé mais qui décèdera aux armées 1 an plus tard, représente un sous-lieutenant dans un paysage imaginaire.
49.0434084,3.95624650000002
Lavis d'encre sur papier de format 23,5cmX22cm.Propriété de la famille. Dessin satirique. Titré, daté et signé. L'auteur se représente à Epernay sur son lit d'hôpital alors qu'il est visité par un médecin militaire accompagné d'une infirmière religieuse.
Roger Gumery à l'hôpital d'Epernay par lui-même

Show More
 
 
 
 

CONTRIBUTOR

Viviane Morel-Izambard
nièce et fille des personnes citées

DATE

/

LANGUAGE

fra

ITEMS

36

INSTITUTION

Europeana 1914-1918

PROGRESS

START DATE
TRANSCRIBERS
CHARACTERS
LOCATIONS
ENRICHMENTS

Generating story statistics and calculating story completion status!

METADATA

Creator

Adolphe Gumery
Pierre Izambard
Roger Gumery

Source

UGC

Contributor

europeana19141918:agent/be5d1a7f2cac3f4d9b3198828c2d33c1

Date

1917
1914

Type

Story

Language

fra
dan
Dansk
Français

Country

Europe

DataProvider

Europeana 1914-1918

Provider

Europeana 1914-1918

Year

1914
1917

DatasetName

2020601_Ag_ErsterWeltkrieg_EU

Begin

1914

End

1917

Language

mul

Agent

Achille Gumery | europeana19141918:agent/7638c53e5216159461d1166de136e1ea
Roger Gumery | europeana19141918:agent/a1540eb05e07f18083a1a028cd471226
Viviane Morel-Izambard | nièce et fille des personnes citées | europeana19141918:agent/be5d1a7f2cac3f4d9b3198828c2d33c1

Created

2019-09-11T08:17:43.992Z
2020-02-25T08:12:41.217Z
2013-11-15 14:03:49 UTC
1918
2013-11-28 09:46:23 UTC
2013-11-28 09:56:57 UTC
2013-11-28 10:17:19 UTC
1916
1917
2013-11-28 10:32:17 UTC
1917-08
1919
2013-11-28 10:51:03 UTC
1915
2013-11-28 15:47:48 UTC
2013-11-28 15:56:32 UTC
2013-11-28 16:25:04 UTC
1914
1916-06
2013-11-28 16:33:49 UTC
1917-03
2013-11-29 10:29:28 UTC
2013-11-29 10:52:00 UTC
2013-11-29 11:14:42 UTC
2013-11-29 11:46:52 UTC
2013-11-29 11:51:04 UTC
2013-11-29 11:55:16 UTC
2014-01-13 10:11:18 UTC
1916-08
2013-11-15 14:33:34 UTC
2013-11-15 14:40:11 UTC
1917-05-21

Provenance

INTERNET

Record ID

/2020601/https___1914_1918_europeana_eu_contributions_9062

Discover Similar Stories

 
 
 
 

FRBNFM-155 Les frères Georgin et leur beau-frère pendant la guerre

1 Item

1 - Carte postale / photographie 2 - Diplôme militaire 3 - Photographie / carte postale || Document 1 : Louis Alfred Deny (beau-frère de Gabriel Georgin ; 08/02/1986-1942)) a suivi une formation d'infirmier à l'hôpital militaire de Troyes (où l'on soigne également les civils) en juin 1915. Il écrit à sa soeur Emilie Georgin sur une photo prise à l'hôpital où l'on peut voir une petite fille blessée qui y est soignée. Document 2 : Caporal Gabriel Georgin, 217è régiment d'Infanterie a participé à la bataille de Verdun. Diplôme validant la particiapation du Caporal à la Bataille de Verdun entre le 1er et le 13 juillet 1916. Document 3 René Georgin (grand-oncle du contributeur)a été mobilisé dans la Territoriale (recrutement de Chaumont, Haute-Marne). Sur la photo, premier personbnage à gauche).

Go to:
 
 
 
 

Deux frères dans la Grande Guerre

15 Items

10 photos, 1 carte postale et reproduction de 4 documents écrits || Henri Joseph SAURAT, mon grand-père maternel, est né le 12 mars 1893 à Chalabre, dans l'Aude. Incorporé dès le 26 novembre 1913 Henri, classé soutien indispensable de famille par le conseil cantonal de sa commune, n'est affecté au 80ème R.I. que le 2 mars 1914. Arrivé au corps le 3 mars du même mois, en tant que soldat de 2ème classe, il ne retrouvera la vie civile que le 1er septembre 1919. Plus de cinq longues années d'épreuves et de souffrances dont il sortira marqué à vie, autant psychiquement que dans sa chair. En l'absence de documents précis, il est difficile de suivre son journal de marche au cours de cette période. Je ne peux qu'en signaler les principales étapes au vu de son état signalétique et des services militaires. Baptême du feu en Lorraine sanctionné, en août 1914, par un éclat d’obus. En juin 1915, c'est la bataille de l'Yser qui lui vaut une seconde blessure laquelle le tient éloigné du front pendant plusieurs mois. Mais c'est aussi l'enfer de Verdun (Fleury-sous-Douaumont, la cote 304…), en 1916-1917. Au printemps 1918, on le retrouve en Alsace (pont d'Aspach) puis dans les Flandres, au mont Kemmel, où il est à nouveau blessé, en juin, par un éclat d'obus. De retour sur le front début juillet, il finira la guerre dans la région de Laon (Ailette, La Serre). Pour les soldats les moins gravement blessés, le temps des soins devait constituer une sorte de respiration en attendant leur retour sur les champs de bataille. En effet, évacués « vers l'intérieur », ils faisaient une halte plus ou moins longue dans un hôpital pour parfaire leur remise en forme. Ainsi, c'est à Beaugency (Loiret) dans le couvent des Ursulines transformé en hôpital militaire que l'on retrouvera Henri au moins à trois reprises pour des séjours de parfois six mois. A l'image de la plupart des anciens combattants, il ne se montrait guère bavard concernant sa vie de soldat. Mais, sans doute, gardait-il en mémoire de terribles images, irracontables, comme celles que la rumeur familiale me rapporta après le décès de mon grand-père, en 1956. Est-ce en référence au métier qu'il exerçait dans la vie civile – celui de boucher – qu'il fut, dit-on, parfois commis au triste rôle de « nettoyeur de tranchées » après l'assaut? Quoi qu'il en soit, on murmurait que seul l'alcool - voire pire, avait pu lui insuffler suffisamment de courage ou d'inconscience pour mener à bien ces pénibles missions. La Dépêche du Midi consacra un court hommage à Henri lors de ses obsèques. Le journal rappela qu'il « était titulaire de la Croix de Guerre, avec sept citations, et de la Médaille Militaire. Blessé à plusieurs reprises, il avait été également gazé et diminué physiquement. » Jean Hervé SAURAT, frère cadet d'Henri, est né le 17 août 1896, également à Chalabre. À la différence de son aîné, il est recruté alors que les combats font partout rage. Incorporé à Narbonne, en août 1916, il rejoint finalement Arras au sein du 33ème R.I., 1er corps d'armée, 10ème compagnie. Moins d'un an plus tard, il est engagé dans la difficile bataille des Flandres, particulièrement éprouvante au regard des conditions climatiques et de la résistance acharnée des forces ennemies. De fait, Jean Hervé est mortellement blessé à Steenstraat, non loin d’Ypres, en Belgique, le 15 juillet 1917. Il avait moins de 21 ans… Bien que son nom figure sur le monument aux morts de Chalabre, aucune tombe ne semblait avoir recueilli ses restes dans le cimetière de la commune. En fait, c’est à mille kilomètres de là qu’il fallait chercher, au sein de l’immense nécropole nationale Notre-Dame-de-Lorette, à Amblain-Saint-Nazaire, dans le Pas-de-Calais. Là-bas, j’ai récemment découvert avec émotion une simple croix blanche marquée de son nom, perdue parmi des milliers d’autres, et qui matérialise le lieu où j’ai pu me recueillir près de cent ans après la disparition tragique de mon grand-oncle. Jean Hervé passe pour être le premier soupirant de ma grand-mère mais, ironie de l'histoire, le destin fit qu'Henri Joseph, son frère, devint finalement mon grand-père!.. || || Henri Joseph SAURAT || Henri SAURAT prêt à combattre || || Nederlands || Français || Henri Joseph SAURAT || Un peu de détente (Henri, à gauche) || || Français || Henri SAURAT (au fond, à droite) à l'Hôpital de Beaugency || || Henri SAURAT (au fond, à gauche) à l'Hôpital de Beaugency || Français || || Henri SAURAT (au milieu, à gauche) à l'Hôpital de Beaugency || Français || || Carte postale || Beaugency || Hôpital militaire de Beaugency || Français || || Français || Livret militaire d'Henri SAURAT || || Français || Henri SAURAT - Diplôme de médaille militaire || || Henri SAURAT - Certificat de bonne conduite || Français || || Français || Jean Hervé SAURAT, en tenue (12 novembre 1916) || || Français || Acte de décès de Jean Hervé SAURAT || || Monument aux morts de CHALABRE || Français || || Français || Jean Hervé SAURAT - In Memoriam || Monument aux morts de Chalabre || || Français || Tombe de Jean Hervé SAURAT || Nécropole Nationale N-D-de-Lorette (Amblain-St-Nazaire) || || Tombe de Jean Hervé SAURAT et la basilique ND-de-Lorette || Français || Nécropole Nationale N-D-de-Lorette (Amblain-St-Nazaire)

Go to:
 
 
 
 

FRAD007_038 Louis et Gustave Chouvier | deux frères dans la Grande Guerre

1 Item

Louis, l’aîné (classe 1916), a conservé sa vie durant, malgré les épreuves traversées au front et leurs terribles séquelles, le caractère heureux dont il était naturellement doté et c’est d’un homme bon vivant mais qui parlait peu de la Grande Guerre dont se souvient son neveu, M. Jean Chouvier. Le 30 novembre 1918, Louis écrit de Clermont-Ferrand, où il a participé aux festivités du 24 novembre, une carte photographique à son jeune frère resté au pays. Il a fait partie ce jour-là du groupe des grands mutilés de guerre qui ont été photographiés pendant la cérémonie et que l’on a fait défiler : il a été, en janvier 1918, à l’âge de 22 ans, touché par des éclats d’obus sur le front des Vosges et amputé des deux jambes. De retour à Coubon, il y tiendra un bureau de tabac. Son jeune frère Gustave (père de M. Chouvier) né en 1898, est mobilisé en 1917 au 86ème régiment d’artillerie lourde comme « canonnier chauffeur », il fait la campagne d’Orient et rapporte en souvenir pour sa famille quelques petites coupures, couronnes austro-hongroises et marcs polonais. Il ne sera « renvoyé dans ses foyers » que le 28 mai 1920. En 1929, il s’établit au quartier du Perrier à Rompon (Ardèche). Fin août 1939, il est à nouveau « rappelé à l’activité » et sera démobilisé le 11 octobre 1940. || Carte photographique recto/verso adressée par Louis Chauvier à son jeune frère le 30 novembre 1918.

Go to: