Henri-Jacques Cadot | Rappelé à 45 ans
Photo et documents militaires officiels
Tout est parti de l’ordre n° 1143, lettre de félicitations adressée par le Lieutenant-Colonel Giraud à tous les membres de la Compagnie de Génie d’Etapes F/1 (1er Régiment du Génie) et trouvée dans les documents militaires de mon grand-père Henri-Louis Cadot.
Pourquoi honorer la vaillance d’Henri-Louis lors de la bataille de la Somme de juillet 1916 alors qu’ à cette date il était en route vers le 143ème Régiment du Génie sur la rive gauche de la Meuse ainsi qu’en témoignent son Carnet de Route et le Journal des Marches et Opérations du 143ème RI.
S’agissait-il d’une confusion, d’une homonymie ?
Je n’arrivais pas à comprendre comment Henri-Louis Cadot avait pu combattre comme sapeur dans un régiment du Génie tout en étant dans le même temps agent de liaison au sein d’un régiment d’Infanterie à deux cents kilomètres de là.
La solution inattendue de l’énigme est venue plus tard lorsque j’ai reçu les matricules militaires d’Henri-Louis et de son père Henri-Jacques Cadot.
En 1915 alors que le premier venait d’être incorporé, son père Henri-Jacques était rappelé sous les drapeaux à l’âge de quarante-cinq ans et envoyé au front. Et c’est à lui que s’adressaient les félicitations qui m’avaient si longtemps intrigué.
Mon arrière grand-père Henri-Jacques Cadot
Mon arrière grand-père Henri-Jacques Cadot a été rappelé sous les drapeaux le 16 avril 1915, à l'âge de 45 ans. Il était père de 3 enfants. Son fils aîné, Henri-Louis, avait été mobilisé quelques jours plus tôt, le 8 avril 1915. Il est photographié ici dans son uniforme du 1er Régiment du Génie.
Henri-Jacques Cadot
Photograph
Official document
Ordre n° 1143, lettre de félicitations personnalisée adressée par le Lieutenant-Colonel Giraud à tous les membres de la Compagnie de Génie d’Etapes F/1 (1er Régiment du Génie).
CONTRIBUTOR
Jean-François Cadot
DATE
1915-04-16 - 1917-02-24
LANGUAGE
fra
ITEMS
2
INSTITUTION
Europeana 1914-1918
PROGRESS
METADATA
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Henri-Louis Cadot | Mémoire transmise
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C’est un simple carnet, noir, grand comme la main. De main en main, de père en fils, de fils en neveu, il reste préservé dans notre famille. Henri-Louis Cadot a tenu un Carnet de Route tout au long de son service militaire, de 1915 à 1919. D’abord on imagine ce carnet caché au fond d’une poche en des heures violentes, dans la boue, les gaz, la fureur. Son excellent état de conservation, l’écriture régulière et soignée qu’on y découvre laissent pourtant penser qu’il s’agit plutôt de la transcription de notes originales prises sur le terrain. Notes transcrites, notes simplifiées ? Ce qui frappe, c’est le caractère laconique du récit, sa sobriété. On reste toujours dans le factuel. Même à l’occasion du décès de ses camarades proches, Henri-Louis Cadot ne laisse rien deviner de ses états d’âme et de son moral. Le 25, Saulnier est tué. , Bergère de Quelaines est tué et enterré à Fromeréville, Fouassier est tué par un obus dans la nuit du 3 au 4 et enterré sur le bord de la route\n Ou alors, c’est en creux, en nous laissant le soin d’imaginer le reste et le non-dit. Calme, Sale coin, Bonne vie, Secteur très calme, On boit de l’eau du canal, Il gèle très fort et rien à manger. Crainte de mesures disciplinaires au cas où des remarques trop compromettantes auraient été saisies ? Stoïcisme délibéré pour surmonter les épreuves ? Censure postérieure au moment de la transcription car l’horreur et les traumatismes psychologiques étaient tels qu’on renonce à les transmettre ? Plusieurs journées consécutives sont fréquemment omises. On en déduirait trop hâtivement qu’il ne s’est rien passé. La consultation en parallèle du Journal des Marches et Opérations (JMO) du 143ème RI montre que ces périodes absentes du récit ont pu être consacrées à des entraînements de routine. Souvent, pourtant, elles étaient celles de violents affrontements, en Champagne, en Alsace, en Flandres, en Lorraine, dans l’Aisne et les Ardennes où le combattant épuisé avait bien autre chose à faire qu’à prendre des notes. Sans les révélations de ce JMO, on pourrait presque lire le Carnet de Route d’Henri-Louis Cadot comme le simple aide-mémoire des lieux traversés. Un itinéraire. C’est par là que nous sommes passés. Ce qui s’y est déroulé est trop dur à raconter, ça ne se dit pas, je n’avais pas le temps, je n’avais pas envie, vous ne pourriez pas comprendre. En parcourant ces pages de la mémoire familiale, nous ne pouvons que ressentir un immense respect et autant de tendresse pour ce petit agent de liaison de vingt ans ballotté dans la Grande Guerre par des choix qui le dépassent et dont il ignore probablement les enjeux. Entre deux combats, à Bray-Dunes, mon grand-père voit la mer et cueille des coquillages. Jean-François Cadot || Version intégrale numérisée du Carnet de Route laissé par mon grand-père paternel Henri-Louis Cadot du 143è RI. Photos de mon grand-père et documents militaires. || || Sur le front || Photograph || Henri Cadot || Henri Cadot sur le front || || Note manuscrite || Note manuscrite en faveur d'une citation à l'ordre du régiment || Letter || || Home Front || Mon grand-père, Henri Cadot, Citation à l'Ordre du Régiment || Official document || Citation à l'Ordre du Régiment || En campagne || || Henri Cadot au 143è RI || Portrait || Photograph || || Sablé-sur-Sarthe (72) || Photograph || Le 11/11/1975 et à ma demande, Henri Cadot, mon grand-père, a été décoré de la Médaille Militaire par M. Pierre Daguet, maire de Sablé-sur-Sarthe. || Décoration de Henri Cadot || Henri Cadot reçoit la Médaille Militaire
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