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FRAD067-170 Des pilotes prisonniers au château des Wendel à Joeuf (Meurthe-et-Moselle) | 1918.

Un carnet
Le château de Joeuf (Meurthe-et-Moselle) appartenant à la famille des Wendel, est occupé par les Allemands en 1918. Il abrite alors des officiers et sous-officiers pilotes d’avion faits prisonniers, 17 Américains (US Air-Service), 3 Français (SPA 153) et un Anglais (RAF) qui s’engagent à ne pas s’enfuir et signent un étonnant carnet, du 1er au 20 septembre 1918. Le carnet est un recueil d’engagements sur honneur de chaque aviateur à ne pas tenter de s’enfuir pendant son séjour à JOEUF (Meurthe-et-Moselle). Du 12 au 14 septembre 1918 une terrible bataille eut lieu dans le but de libérer une zone occupée par l’armée allemande près de Saint-Mihiel (Meuse). L’armée française fut engagée sur terre, comme dans les airs, avec l’aide de l’armée américaine. Pendant que la bataille au sol faisait rage, les pilotes français et américains affrontaient dans les airs les avions de chasse allemands. Au cours de cette terrible bataille de nombreux avions des deux côtés furent abattus, d’autres souvent obligés d’atterrir pour des pannes de moteurs dues aux tirs de balles ennemies. C’est ce que vécurent les 21 aviateurs. Arrêtés au sol par les Allemands, ils furent conduits à JOEUF et logés dans une prison civile pour y être interrogés. Bénéficiant d’un régime peu strict et d’une relative liberté, les officiers allemands exigèrent d’eux qu’ils s’engagent à ne pas s’enfuir pendant deux jours avant d’être transférés dans un camp pour officiers de l’aviation à Landshut (Bavière). A Landshut la même demande d’engagement fut demandée aux prisonniers. Malgré les promesses il y eut de nombreuses tentatives d’évasion, soldées chaque fois par un échec. Le périple des prisonniers se termina avec la signature de l’armistice après un transfert à Constance puis par la Suisse, jusqu’à Bellegarde en France. L’existence du carnet est ainsi expliquée, bien qu’elle ne soit citée dans aucun des rapports de mission des aviateurs ; reste à savoir pour quelle raison ces engagements sur l’honneur furent demandés. L’hypothèse suivante pourrait être une explication. Dans les combats aériens, surtout à cette époque, il fut important de comptabiliser tout avion ennemi abattu, de l’identifier et de l’affecter après homologation au palmarès du pilote adverse, considéré alors comme un héros. L’avion abattu revêtait plus d’importance que son pilote dès l’instant où, dans la plupart des cas, ce dernier avait perdu la vie. Ce qui fut tout le contraire dans le cas où un avion ennemi devait se poser en cas de panne et le pilote vivant pris en otage par mesure conservatoire. Il ressort de quelques rapports de pilotes pris ainsi que c’est l’armée de Terre ennemie qui fut chargée de les recueillir, éventuellement les soigner, les héberger, les interroger et les acheminer vers leur lieu de détention à Landshut. Or, pour cela, les moyens notamment de transport, d’hébergement, de surveillance, etc… devaient faire défaut, d’autant plus que l’essentiel des hommes et ressources étaient concentrés au front. Dans de telles conditions on peut très bien comprendre la demande faite par les Allemands aux Français, otages plutôt que prisonniers, de s’engager à ne pas tenter de s’enfuir.

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CONTRIBUTOR

Gérard Staehle

DATE

1918-09-01 - 1918-09-20

LANGUAGE

eng

ITEMS

5

INSTITUTION

Europeana 1914-1918

PROGRESS

START DATE
TRANSCRIBERS
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METADATA

Source

UGC

Contributor

europeana19141918:agent/67f505d3333fcf4dfbea61bfb0313f9d

Date

1918-09-01
1918-09-20

Type

Story

Language

eng
fra
English
Français

Country

Europe

DataProvider

Europeana 1914-1918

Provider

Europeana 1914-1918

DatasetName

2020601_Ag_ErsterWeltkrieg_EU

Begin

1918-09-01

End

1918-09-20

Language

mul

Agent

Gérard Staehle | europeana19141918:agent/67f505d3333fcf4dfbea61bfb0313f9d

Created

2019-09-11T08:26:15.443Z
2020-02-25T08:24:55.017Z
2020-02-25T08:24:55.018Z
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2014-04-27 09:20:41 UTC
2014-04-27 09:22:41 UTC

Provenance

INTERNET

Record ID

/2020601/https___1914_1918_europeana_eu_contributions_15247

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