Le grand-père de la contributrice, Lucien Florimond Dehier, était de la classe 1904, matricule 922. A l'issue de son service militaire, il avait reçu un certificat de bonne conduite dont il était fier. Avant la guerre Lucien Dehier était livreur de charbon, métier qu'il a repris après la guerre. Il a toujours vécu à Paris 19e. Mobilisé dès le 5 août 1914 au 26e Régiment d'Infanterie 2e compagnie, il est parti au front en laissant sa femme et ses filles. De son vivant, il racontait qu'il vendait ses permissions aux autres soldats pour envoyer l'argent à sa femme afin qu'elle puisse élever ses filles dans de meilleures conditions. Lors de la réception des colis au front, lui et ses amis gardaient les denrées qui se conservaient longtemps pour fêter les anniversaires. Il a été blessé (otite moyenne traumatique bilatérale) par un obus explosif aux Eparges (France, Meuse) le 3 mai 1915, ce qui lui laissera une perte d'audition du côté blessé. Au front, il a connu les tranchées, les pertes de ses amis tués par obus à ses côtés, les corps à corps avec l'ennemi. Il a été démobilisé le 3 mars 1919. || Livret militaire de Lucien Florimond Dehier: 1- page 1 du fascicule de mobilisation, 2- page indiquant les campagnes et blessures.

Auguste Moron est né le 9 juin 1894 à Angers (Maine-et-Loire). Il est incorporé le 6 septembre 1914 et après un court passage au 5ème régiment de cuirassiers il est versé au 18ème régiment d’infanterie en octobre 1914 puis au 34ème RI en février 1915. Il rejoint la 7ème compagnie du 91ème RI qui combat dans les tranchées des hauts de Meuse le 24 mars 1915. Le caporal Moron est blessé le 26 avril 1915 aux Éparges, un mois après son arrivée au front. Il rentre au dépôt le 15 juillet 1915 après 2 mois de soin à l’hôpital de la Mûre (Rhône). Son temps de repos achevé, il retourne au front le 9 décembre 1915. A nouveau blessé le 27 octobre 1917 à Chevrigny (Aisne), il est cité à l’ordre du régiment le 8 décembre 1917 « courageux et intelligent beaucoup de sang-froid et d’initiative, s’est distingué à Cerny, deux blessures, plus de deux ans au front ». Il retrouve sa compagnie le 15 décembre 1917. Il est versé au 72ème RI le 30 janvier 1918. Il combat dans le secteur des Monts de Champagne en janvier-mai 1918. Vraisemblablement grâce à son métier de mécanicien, il est versé dans l’artillerie d’assaut au 500ème RCC (AS 28 ou 28ème BCL). Après la fin du conflit, il est mis à la disposition des chemins de fer d’Orléans en mars 1919. || Photographies d’Auguste Moron en 1914 et 1919. Certificat de la médaille de l’Argonne et de Vauquois, 1961.

Plaque d'identification militaire de Pierre CORBASSIERE. Carnet manuscrit de Pierre CORBASSIERE (1914-1918). Extraits des 12 albums de photographies légendées prises par Pierre CORBASSIERE (1914-1918). Lettre de Pierre CORBASSIERE adressée à son père Jean CORBASSIERE (7 mai 1915). || Originaire de Paris, Pierre CORBASSIERE (grand-père du contributeur) est un soldat de la classe 1911. Violoncelliste, il est brancardier pendant la Première Guerre mondiale. Pendant toute la durée du conflit, il envoie ses photographies à sa sœur, qui se charge de les classer dans des albums. Au final, la totalité des prises de vues de Pierre CORBASSIERE représente 12 albums.