Il a laissé près de 170 photographies sur plaques de verre (petits, moyens en grands formats) et sur plaques stéréoscopiques. Il a surtout photographié des camarades du 95e RIT (4e cie, 3e cie) et 324e et particulièrement ses camarades brancardiers ou son Capitaine Bouffard. || Antoine (François) Grenaille (1876-1962) était mon arrière grand père. Il fut durant la campagne contre l'Allemagne (cf. mention de son dossier matricule déposé sous le n° 1789 aux Archives départementales de la Corrèze), soldat Brancardier de la 4ème Compagnie du 95ème Régiment d'Infanterie Territoriale. Dans le civil, cultivateur en Corrèze puis agent administratif et préparateur en pharmacie à Paris et Vincennes, il fut aussi un photographe amateur et régulier (depuis 1907 environ). Il a été mobilisé le 3 ou 4 août 1914. Il a photographié une partie de ce qu'il a vécu du conflit, et notamment durant l'année 1915 lorsque le 95e RIT fut positionné près de Verdun (Louvemont, Charny, Ornes, Bras…). En 1917 il fut présent au Chemin des Dames. En 1918, il fut présent en Alsace et a été démobilisé aux armées en juillet 1917 et à l'intérieur en janvier 1919.

Photographies aériennes du front dans la Marne, notamment Vaudesincourt, le Bois 38, Aubérive (1917-1918) ; cartes d'état-major représentant la ligne de front, notamment autour de Verdun. || Ces documents furent trouvés par M. Prat, maçon, au cours d'un chantier de réfection d'un commerce, dans les années 1980. Il s'y trouvait une cantine contenant des objets et documents ayant appartenu à un officier nommé Valluet. Elle contenait notamment des photographies aériennes, prises à des hauteurs comprises entre 2 000 et 4 200 mètres d'altitude, représentant notamment Vaudesincourt et Aubérive. Sur ces photographies, datées et identifiées, apparaissent très clairement les tracés des tranchées, les points d'impact des obus et les voies de communication. Plusieurs cartes d'état-major représentant le même secteur, ainsi que celui du chemin des Dames, sont également conservées. Elles indiquent l'emplacement des tranchées et de la ligne de front (lignes allemandes en bleu et lignes françaises en rouge). On peut supposer que l'officier Valluet fut partie prenante de l'élaboration de ces photographies et cartes.

Témoignage recueilli en 2013 par les Archives départementales de Loire-Atlantique (Grande collecte) puis transmis aux Archives départementales de Saône-et-Loire. Gaston BARBIER, mâconnais (matricule 866 de la classe 1911), après 3 ans de services militaires, est mobilisé en 1914 en tant que brancardier au 10ème régiment d’infanterie. Son parcours dans la Grande Guerre et son regard sur elle, nous sont révélés par le fonds dont est aujourd’hui dépositaire sa famille : lequel fonds se compose de correspondances, de photographies (tranchées, postes de secours, destructions…) et de deux carnets de notes rédigées d’août 1914 au 11 novembre 1918. Dans ses carnets, Gaston note, au jour le jour, ses déplacements, les travaux qui lui sont confiés (principalement le transport des blessés et des corps, l’enterrement des morts et la musique militaire mais aussi des corvées de terrassement ou de nettoyage…), les événements marquants de sa guerre qu’ils soient dramatiques (comme les combats dans la Marne, en Champagne et en Picardie, les intoxications au gaz ou encore le décès de son compagnon de guerre Berland, mortellement blessé à deux pas de lui, en août 1918. A ce sujet, Gaston, écrit : « tout espoir est perdu et malgré un effort surhumain, je ne peux retenir mes larmes », dit l’exigence de « refouler larmes et chagrin et d’accomplir son devoir » et évoque l’impossibilité d’obtenir, pour ce cher camarade, un cercueil) ou légers et de bonnes surprises (telle une cueillette de fraises ou un bon ragoût de petits pois frais au printemps 1918). Autre détail intéressant à signaler, Gaston s’attache également à dénoncer les aberrations du système (comme la tenue d’une revue de chaussures alors que les soldats ont de la boue jusqu’aux chevilles et aucune graisse à lustrer ou encore l’épisode de janvier 1918 sur lequel, il dit « nous avions bien 2 poêles mais l’administration militaire a oublié de nous donner ce qu’il fallait pour les faire marcher. … La nuit nous allons scier un ou 2 sapins car la journée il ne fallait pas y compter, un officier aurait pu nous voir et nous coller 15 jours de prison. Il est défendu de scier les arbres mais il n’est pas défendu d’avoir froid »). || || Photographie de Gaston BARBIER (à droite) et de son frère Pierre. || Photograph || || Diary || Septembre 1917, extrait des notes de Gaston BARBIER (vue 1/2). || || Septembre 1917, extrait des notes de Gaston BARBIER (vue 2/2). || Diary || || Women || Lettre de Gaston BARBIER à sa mère, 21/04/1917, pour la remercier de son colis de vivres et du bonheur qu’elle lui a procuré (vue 1/2). || Letter || || Lettre de Gaston BARBIER à sa mère, 21/04/1917, pour la remercier de son colis de vivres et du bonheur qu’elle lui a procuré (vue 2/2). || Letter || Women || || Photograph || Musique militaire -- 20e siècle || Guerre mondiale (1914-1918) -- Guerre de tranchées || Photographie du poste « Auber » et de la musique du 10ème régiment d’infanterie où l’on voit Gaston BARBIER et son ami BERLAND avant août 1918.