Photo de Pierre Pain et une lettre du 1er septembre 1915.
Photo de Pierre Pain et la lettre dans laquelle il indique son envoi « je regrette, elle est très mal réussie », 1er septembre 1915.
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Archives départementales de Saône-et-Loire 1
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-
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fra
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1
INSTITUTION
Europeana 1914-1918
PROGRESS
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Lettre du 1er octobre 1918
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S.P. 48 le 1er octobre 1918 E.M. 6Ème group 11ème R.A.P. Ma Chère Soeur, Je reçois à l'instant ta lettre affolée et m'empresse de répondre tout de suite, Bien que mes lettres précédentes aient dû déjà te rassurer sur mon sort. Nous avons eu en effet l'honneur d'attaquer, mais pas celui de poursuivre, notre régiment étant à pied et n'ayant donc pas d'attelages : après avoir beaucoup tiré une nuit nous nous sommes trouvé hors de portée et le sommes toujours de plus en plus au fur et à mesure de l'avance. Nous ne savons pour le moment à quoi l'on va nous utiliser. En attendant j'excursionne dans le pays environnant et vais visiter les anciennes organisations Boches et les terres reconquises : j'ai pu ainsi aller me rendre compte des effets de nos obus sur les Batteries qui avaient été nos objectifs pendant l'attaque. J'ai même poussé à quelques centaines de mètres de la voie ferrée Reims- Challeraye dont tu as dû entendre parler : c'est très intéressant. Je te remercie de la bonne pensée que tu as eue de m'envoyer des victuailles, mais nous n'avons aucun jour manqué de rien, malgré la grande quantité de troupes dans le secteur. Je puis même dire que jamais, depuis que je suis au front, je n'avais aussi bien mangé que pendant l'offensive : j'ai été détaché dans une Batterie dont le Commandant est un fin gourmet et surveille de très près son cuisinier. L'aspirant que je remplaçais étant rentré de permission, je suis maintenant à nouveau au P.C. du Groupe ce qui ne fait d'ailleurs pas un gros déplacement. J'ai reçu hier une lettre de Papa m'annonçant le départ de Louise pour Prouille : sa grippe espagnole a l'air de l'avoir assez touchée : elle est, je crois, rétablie complètement. Il est heureux que tu aies été au Verner, c'est peut-être ce qui t'a évité de payer ton tribut à l'épidémie qui sévit : Papa m'écrit que ses occupations lui laissent en ce moment quelque répit : ce serait une occasion favorable pour qu'il vienne avec Maman passer quelques jours auprès de toi. Je te quitte ma chère sœur, ne te fais aucun souci à mon sujet puisque c'est à peine si nous entendons le canon. Je t'embrasse bien affectueusement Philibert Donne moi le numéro de régiment du mari de Mme Roux-Cros : il est possible que je le rencontre sur quelque route.