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Hommage à un Poilu de 1914-1918

Je voudrais rendre hommage à mon grand-père maternel : Jean Henri (prénom usuel) SCHLESSER, né le 30 août 1878, à Hinsing (aujourd'hui hameau de la commune d'Holving, en Moselle), qui fut un des Poilus de la Grande Guerre. Voici son histoire : En 1871, le traité de Francfort attribue à l'Empire allemand les territoires lorrains correspondant à une partie du département de la Moselle et du département de la Meurthe : géographiquement, cela recouvre la Moselle actuelle qui forme avec l'Alsace le Reichsland Elsass-Lothringen jusqu'en 1918. Les habitants des territoires annexés sont contraints de choisir entre l'Empire allemand, s'ils veulent rester, ou la France. Beaucoup d' optants choisissent de migrer vers la France, il en est ainsi de la famille Schlesser, arrivée à Lunéville (54) en 1884, ayant fui pour que les deux fils aînés, Pierre et Guillaume, ne soient pas enrôlés comme soldats de l'Empereur Guillaume Ier. La famille était partie avec un cheval et une carriole et tout ce qu'elle possédait. Elle n'alla pas plus loin que Lunéville, car c'est là que le cheval, épuisé, mourut. C'est donc en ce lieu qu'elle s'installa. Mon grand-père, de la classe 1898, a effectué son service militaire au 26e Régiment d'Infanterie à Nancy, du 14 novembre 1899 au 22 septembre 1900. Il a obtenu un Certificat de bonne conduite pour avoir constamment servi avec honneur et fidélité. Le 20 août 1907, à Lunéville, il épousa Marie Lucienne Michel. Il a été rappelé sous les drapeaux, par ordre de mobilisation générale le 2 août 1914, et a fait la guerre contre l'Allemagne et l'Autriche, comme soldat. Pour ne pas être enrôlé comme soldat allemand du fait de son lieu de naissance à Hinsing (en zone occupée par les Allemands) et de son nom à consonance allemande, il prit un nom d'emprunt : MICHEL (le nom de jeune fille de son épouse Marie). C'est pourquoi, il a possédé deux livrets militaires. Henri Schlesser, alias Jean Michel, a été en service au 41e Régiment Territorial d'Infanterie du 2 août 1914 au 27 mai 1915, au 52e Régiment Territorial d'Infanterie du 28 mai 1915 au 22 juillet 1916, au 333e Régiment d'Infanterie du 23 juillet 1916 au 21 février 1918, et au 2e Groupe d'Aviation du 22 février 1918 au 25 février 1919. Durant la Première Guerre mondiale, il a accompli son devoir; a été blessé plusieurs fois. Lors de la bataille de Verdun, il reçut une blessure de guerre : une fracture de la main droite occasionnée par un éclat d'obus, le 3 octobre 1916, au combat en avant de Verdun, ce qui lui a valu une Citation à l'ordre du Régiment (333e Régiment d'Infanterie) et la Croix de Guerre avec étoile de bronze. Lui seront décernées également, la Médaille interalliée De la Victoire et la Médaille de Verdun. Son nom est inscrit sur le Livre d'Or des Soldats de Verdun. Juste après la fin de la guerre, il connut la joie d'être père, puisque ma mère, Jeannine Marie Henriette, naquit le 16 novembre 1918. Il est démobilisé le 25 février 1919. Il reprit alors son travail d'ouvrier faïencier à la S.A. des Faïenceries Keller et Guérin (la célèbre marque K&G) à Lunéville (54), où il était entré à l'âge de 13 ans, le 18 avril 1891. Il reçut la médaille d'honneur, le 12 février 1926; la médaille d'or, le 28 juin 1931 pour 40 ans de travail à la Société Industrielle de l'Est, Faïencerie de Lunéville, et la médaille de vermeil, rappel le 15 juillet 1943 pour 50 ans de services. Âgé de 61 ans, il ne fut pas rappelé lors de la Seconde Guerre Mondiale. Membre actif de la Société cycliste La Vedette et du Comité de la Société de Tir de Lunéville, porte-drapeau, mon grand-père, que je n'ai malheureusement pas connu, est décédé le 20 mars 1950, à Lunéville, à l'âge de 71 ans.
Photos de Poilus\n Lettres de Poilus\n Photocopie de livrets militaires Photocopie de Citation à l'Ordre du Régiment, Médaille de Verdun, Médaille Interalliée

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Marie-José MARCHAL

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Europeana 1914-1918

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UGC

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Date

1950-03-20
1899-11-14

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Jean Henri SCHLESSER | europeana19141918:agent/f7f642c248c35605bdd3650d199296ad

Created

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INTERNET

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Mémoires. Un poilu en 1918. François BRILLAUD. 1914-1918

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François BRILLAUD était cultivateur et maire de Margerides (Corrèze) au moment de la mobilisation. Lieu de mobilisation: Ussel. Régiment d'appartenance: 34ème groupe territorial à Angoulême. Il survécut à la guerre et raconta son expérience dans un cahier illustré. Ce cahier est conservé par sa famille. Il fut maire de Margerides (Corrèze) de 1913 à 1939. || Mémoires d'un poilu en 1918. François BRILLAUD. 1914-1918. Cahier illustré.

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Un Poilu

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Un poilu de 18 ans

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Journal de Guerre Jean Grognet 14ème Régiment de Hussards   15 Octobre 1915 Je me suis engagé au 5ème Chasseurs à cheval le 18 mars 1915. Je me figurais la vie militaire toute en rose, j'ai appris depuis bien des choses, j'ai eu quelquefois du bonheur, souvent des déceptions, de l'espoir, du découragement, c'est la vie, et la vie n'est pas aussi belle que l'on se la figure à mon âge car j'ai dix-huit ans et neuf mois au moment où j'écris ces quelques lignes. Après le triste moment de la séparation avec sa famille, du jour où j'ai quitté la maison paternelle j'ai compris combien le père et la mère m'étaient chers, j'ai eu peur quand je me suis trouvé seul éloigné d'eux, face à la vie. Mes débuts à Orléans furent facilités par la connaissance d'un camarade et cependant ils furent pénibles. Sachant bien monter à cheval j'ai pu avoir une permission au bout de huit jours de service. Quel bonheur j'ai eu lorsque j'ai revu mes parents. Peu de temps après, pour un motif stupide, j'attrapai quatre jours de salle de police, motif : était encore aviné 15 minutes après le réveil. Etant souffrant, je ne savais pas qu'il fallait se faire porter malade et cette négligence m'avait valu cela. Heureusement elle ne fut pas portée et je n'ai pas couché à la salle de police. Un mois après, même punition, même motif. Cette fois-là, j'ai été forcé de les faire, pas comme l’hôtel Chassot, car ce lieu délicieux est dénommé ainsi à Orléans, du nom de son colonel. J'ai eu un cafard énorme, un désespoir presque, j'ai passé une quinzaine de jours d'une façon très désagréable. Cela s'est passé. Le cours des élèves brigadiers étant formé, je l'ai suivi pendant cinq mois et j'ai été reçu 3ème sur 30, note 17,30 sur 18. Le temps s'est passé presque agréablement, service en campagne très intéressant, manœuvre de deux jours, bien vu de mes supérieurs, bon cavalier, je jouissais d'une très bonne réputation, permission de 24 heures, une fois tous les mois, une de quatre jours à la fin. Notre chambre était très bien. J’avais pu avoir un sommier métallique; au milieu de jeunes gens instruits, avec lesquels il était agréable de converser, on discutait le soir avant l'extinction des feux, et nos soirées se passaient pour le mieux. J'avais fait une demande pour passer au 14ème Hussards depuis le mois de mai ; au mois de septembre je ne savais si j'allais passer aux Hussards, je n'y comptais plus; permissionnaire de quatre jours du 25 au 28, je croyais bien que c'était ma dernière permission. En rentrant à Orléans j'apprends que ma demande est acceptée et que je suis versé au 14ème Hussards. Je pars d'Orléans le 30, j'en profite en passant par Paris. Je couche à la maison et repars le lendemain pour Alençon où j'arrive le 1er octobre 1915. En arrivant à Alençon, j'ai tout d'abord le cafard, ce n'est pas aussi bien qu'au 5ème, peu s'en faut, enfin il faudra s'y faire. Je suis versé au 12ème peloton du 12ème escadron, pour le premier départ, au milieu de vieux paysans nullement agréables, même dégoûtants? Je m'y suis fait. J'attendais donc avec patience le jour du départ, me disant bien que je n'aurais plus de permissions, toutes étant supprimées. Lorsque le samedi 9 octobre au moment oiu j'allais prendre la garde on m'apporte une permission de quatre jours, c'était à 16 h. 30 et à 16 h. 40 mon train partait. J'ai passé une excellente permission, heureux comme un prince au milieu de mes parents. J'ai fait mes adieux et je suis rentré à Alençon en prenant, mes quatre jours expirés, le premier train après minuit. Jeudi matin, en arrivant au quartier on m'apprend que je suis porté manquant. On m'appelle au bureau et le capitaine m'annonce que j'aurais dû rentrer le mercredi à minuit et qu'en raison de mon retard j'aurai huit jours de salle de police. Cela devait commencer hier au soir, or je n'étais pas porté au corps de garde ; j'ai donc été voir mon lieutenant qui s'occupa très gentiment de moi, il m'a dit qu'il ne fallait pas prendre d'importance à cela? C'était bien mon avis. Je suis sorti faire quelques achats, me disant que si ma punition était portée le lendemain je ne pourrais plus sortir et qu'il fallait en profiter. Aujourd'hui rien n'était porté à la décision ce matin; peut-être est-ce pour ce soir, mais comme je suis de garde au fourrage aujourd'hui 15 octobre, si je suis porté je n'y coucherai pas ce soir. Tout ce que j’écris jusqu’à présent est un résumé très bref de mes débuts au régiment. Dorénavant j'écrirai au jour le jour mes impressions. C'est assis sur un morceau de poutre, adossé à un mur sous un hangar que mon crayon guidé par ma main transcrit docilement ce dont je me souviens. 15 octobre 1915 La vie de cavalier de 2ème classe n'est pas précisément la rose. Sorti de chez soi, habitué à être dorloté soit par son papa, soit par sa maman, tomber du jour au lendemain au milieu de paysans - disons mieux de brutes qui ne connaissent rien du savoir-vivre - ayant encore des mœurs préhistoriques pour certaines choses qui vous écœurent, et qui trouvent drôle, par exemple, que l'on prenne un mouchoir pour se moucher, du papier pour se torcher. Notre brigadier, un homme généralement du même rang, à part quelques exceptions, est jaloux de vous, parce qu'étant plus instruit on lui est supérieur. Ne rien répondre à ses insultes qu'il ne se gêne pas de prodiguer trop souvent, il est votre supérieur et a raison, même en ayant tort, et il faut lui obéir. Je suis en ce moment cavalier de 2ème classe et voici bientôt sept mois que j'ai été dans ce cas. Heureusement que le départ approche et que là-bas je vais avoir l'espoir d'un avancement rapide, qui me permettra d'être un peu plus à mon aise. Je ne m'étonne plus maintenant qu'un grand nombre de mes camarades à leur sortie du régiment détestait la vie militaire, on y entre avec les meilleures intentions possibles, on en sort avec joie et une bien mauvaise opinion de cette vie. Peut-être que mes sentiments changeront mais à cette heure, je suis décidé de quitter le régiment une fois mes quatre ans écoulés. Je parle peut-être pour ne rien dire mais cela me soulage. En ce moment, je ne m'en fais pas une miette et j'attends avec patience les jours meilleurs à venir. Il fait beau temps et cela vous inspire à la rêverie. 16 octobre 1915 En arrivant de garde, j'ai été appelé par le commandant qui a été fort aimable. Il avait reçu une lettre du Colonel Dejussieu et m'a dit qu'il allait demander au capitaine de m'enlever ma punition et que je ferai partie du premier détachement. L'après-midi le capitaine m'a fait appeler pour me dire que sur la demande du commandant il était très heureux d'enlever ma punition afin que mon carnet soit blanc pour mes futures nominations de brigadier et maréchal-des-logis Le soir je suis donc sorti. En rentrant je suis rattrapé par le maréchal-des-logis de garde sous prétexte que ma punition n'est pas enlevée au corps de garde et veut me faire coucher à la salle de police, mais je me suis arrangé et je n'y couche pas. J'ai fortement mal à la tête. 17 octobre 1915 Je suis allé à la messe de 8 h. 1/4, l'église de style gothique n'est pas mal du tout. A 9 heures j'ai été voir le médecin major Chou (capitaine) ancien élève de Monsieur Gaucher, qui a été fort aimable avec moi, il a été fait prisonnier en Allemagne. Je suis revenu à 10 h. A 11 h., à l'appel des consignés onme rappelle, il a fallu que j'aille répondre, mon nom n'étant pas encore enlevé. J'ai été voir le chef pour le mettre au courant de ce qui m'arrivait, il a fait tout rayer, me voici libre! J'ai été faire un grand tour, pensif et solitaire, puis à 2h. j'ai été diner ma fois un bon diner puis je suis rentré au quartier. Lundi 18 octobre 1915 Nous avons été en promenade avec le lieutenant le Rebay(?), beaucoup de terrain varié et bon casse-croûte. Après le déjeuner j'ai beaucoup pensé, me suis rappelé mes doux moments, ma petite amie qui ne m'a pas écrit, j'ai longuement parlé avec mon camarade de nos peines, de la triste vie que nous menions, combien nous regrettions la vie de famille. Il faut espérer que tout cela reviendra et que le bonheur n'en sera que plus grand après les souffrances que nous allons endurer. Il va y avoir un départ de chevaux demain pour le front, notre départ ne va donc pas tarder. Je le désire, c’est mon avenir et pourtant n'y serai-je pas plus malheureux? Que les conseils des parents sont bons et justes. Cependant j'espère réussir dans mon entreprise hasardeuse et j'aurai une position qui certes ne sera pas à dédaigner. Ma tête va mieux, il est 13 h. 30. Mardi 19 octobre 1915 Notre capitaine, le Capitaine Decourtis, est venu nous faire ses adieux à l'appel du soir, étant désigné pour le I3ême Chasseurs et partir pour l'Orient, probablement Salonique. J'ai reçu des nouvelles et je suis heureux. Mes parents m'ont envoyé leurs portraits et cela m'a fait beaucoup de plaisir. C'est la seule chose qui me manquait. Maman y a joint une pochette très bien faite qui va me servir beaucoup. Je me porte très bien et suis plein de confiance. Mercredi 20 octobre 1915 Nous sommes allés cette après-midi au tir à Surdon en pleine forêt, j'ai fait 5 points sur 12. En y allant nous avons fait une très belle promenade en forêt, descendu et monté en pleine broussaille des pentes d'une raideur extrême, traversé des rivières, sauté des arbres en montant des côtes très accidentées, enfin tout un parcours de chasse très mouvementé. C'est tout à fait un raid. J'ai eu comme monture Aïda, pur-sang tarbais arabe épatant. Je me demande comment il n'y a pas eu d'accident, seulement beaucoup d'éraflures à la figure principalement. Cette contrée est tout à fait pittoresque, splendide surtout à cette époque car les feuilles tombent, c'est grandiose. Que la nature est belle, je l'admire et l'aime de plus en plus. Je veux vivre dans cette campagne si belle où rien ne vient vous troubler, où l’on est heureux et où le bonheur vous attend. Je suis sorti après la soupe et la température est fraîche? il fait froid. Jeudi 21 octobre 1915 Nous sommes aux tranchées, ou plutôt à construire des tranchées d'instruction. Comme je n'aime guère ce métier, je me suis fait mettre garde des chevaux, c'est plus intéressant, on ne fait rien Il fait du brouillard, froid, un vrai temps d’octobre, mais malgré cela la campagne n'en est pas moins belle, les feuilles tombant, l'herbe verte parsemée de tâches fauves d'herbes séchées font un effet magnifique. Nous sommes dans un champ entouré de haies, on y entend le croassement lugubre des corbeaux, c'est l’hiver qui vient, l’hiver avec toutes ses rigueurs et ses tristesses. J'écris adossé sur le dos d'un cheval et j’entends au milieu du silence les bruits de voix des hommes qui causent bruyamment, jurent, rient aux éclats. Ce sont pour la plupart des paysans. Les corbeaux croassent toujours, toujours. Samedi 23 octobre 1915 Je suis garde d'écurie depuis ce matin 10h. jusqu'à demain la même heure. Certes ce n'est pas gai mais avec l’habitude. Je me suis arrangé ma couchette entre deux bat-flanc, le bruit des chaînes, des hennissements, des ruades se fait entendre sans interruption. Je viens de faire une ronde pour vérifier les attaches des chevaux car il est désagréable la nuit de sentir un cheval qui se promène sur soi. Il est 17 heures moins 10. La lumière commence à diminuer, bientôt il va faire nuit. J'ai lu un livre de Zola, ou plutôt je l'ai commencé, Thérèse Raquin. C'est une étude de mœurs épouvantable, et la vie est ainsi remplie de ces monstruosités. Cela donne à réfléchir. Je commence à comprendre ce que c'est que la vie, c'est une longue lutte et de laquelle il faut sortir vainqueur. La vie militaire pour laquelle j'avais tant d'admiration a bien baissé à mes yeux. Mon cœur tout en étant pour la France n'est plus pour l'armée, mes idées sont changées, j'ai l’esprit trop franc et il ne le faut pas. Jamais je ne pourrai me ployer à toutes ces choses. Je viens de diner. J'ai été chercher mes couvertures et me voici, assis sur un seau, comme table une caisse renversée sur laquelle nous avons posé la lanterne et pendant que j'écris, deux vieux sont en train de parler au sujet des factions. Nous allons veiller jusqu'à l0h. Ma faction se termine à 10 h. 1/2 donc ce ne sera pas long et je pourrai dormir tranquillement dans la paille Cela fait trois jours que je n’ai reçus de lettres de mon amie. Cela m’ennuie et m’inquiète. Je vais faire ma correspondance et après je lirai du Zola avant de dormir. Lundi 25 octobre Enfin, je vais partir demain. Hier en quittant la garde d'écurie je l'ai appris. Aussi j'ai pris mon après- midi sans permission. J'ai été au cinéma voir Le Lieutenant et diner au Grand Cerf le soir. J'ai passé une bonne journée. Aujourd'hui je me suis levé à 7 h., on m'a servi mon jus au lit. J'ai été à la visite et j'attends maintenant que l'on m'habille afin que je puisse sortir et faire ce que je dois. Je vais pouvoir enfin gagner des galons, j'ai ma valeur, et contribuer aussi à la défense de mon pays. Je suis calme et à mon aise. Je vais communier demain matin. Mardi 26 octobre 1915 Nous avons pris le train à 9 h. 15 direction Condé-sur-Huisne. De là direction Chartres où nous sommes restés de 16 à 20 heures cantonnés dans une grange. J'ai acheté un revolver qui me paraît merveilleux. Nous avons repris le train direction Troyes. Avons passé la nuit en wagon de 1ère classe. Début de la campagne contre l’Allemagne Mercredi 27 octobre 1915 – Bouy Après avoir quitté Troyes, nous avons été dirigés sur Mourmelon, nous sommes débarqués à Bouy, petit village avant Mourmelon, à 2, 5 km de Tahure (Commune détruite et fusionnée avec Sommepy ) et un peu moins de Souain. Nous avons passé la nuit dans le campement sanitaire, dans des baraquements en bois sur un peu de paille. Il a fait très froid et la nuit pour se réchauffer il faut faire du pas gymnastique. Le canon a tonné très fortement à notre arrivée vers 22h. La nuit a été calme. Il y a des tombes tout autour. Jeudi 28 octobre 1915 –Bettancourt Nous sommes partis de Bouy pour une direction inconnue à 12h. Après avoir mangé un bon bifteck. Nous sommes arrivés à Bettancourt-la-Longue à 3h. de l’après-midi après avoir traversé le camp de Châlons où stationnait beaucoup d'artillerie. Nous sommes distants ici du front de 40 kilomètres, on entend un peu le canon. J'ai été versé par le colonel Dejussieu au 4ème escadron, 1er peloton, j'ai couché le soir même dans une pièce sur de la paille et j'ai eu froid la nuit. Vendredi 29 octobre 1915 On m'a donné mes effets, un cheval Hussard et j'ai comme cantonnement une maison où il y a du feu dans une grande salle sur plancher. Nous y sommes trois. Mon cheval loge au moulin. Le colonel m'a invité à dîner avec lui, au milieu de son état-major. J'ai très bien diné et il a été très gentil pour moi. Il m'a recommandé à mon commandant, capitaine, lieutenant. J'ai monté à cheval l'après-midi. Dimanche 31 octobre J'ai pris un bon chocolat au lait avec pain grillé. C'était excellent. Je suis de garde à l'entrée du village de 12 à 12, C'est du corps de garde que j'écris, c'est une maison en ruine. Mon cousin Delamarre habite à une vingtaine de kilomètres, je lui ai écrit qu'il vienne me voir. Mercredi 3 novembre 1915 Les lettres commencent à venir, cela me fait beaucoup de plaisir. Le Lieutenant Thévenet m'a fait appeler pour me demander mes certificats. Il m'a dit qu'il allait me faire nommer brigadier demain. Je suis très heureux, cela va (faire) venir les galons, tant mieux, c'est le commencement. Jeudi 4 novembre 1915 – Brigadier Voici exactement huit jours aujourd'hui que je suis à Bettancourt et c’est ce jour même que je viens d’être nommé brigadier. A 13 h. 30 on me l'a appris. J'ai été faire mettre mes galons et me voici maintenant heureux. Ce sont les premiers, aux suivants maintenant. Mes camarades sont venus me féliciter. Dimanche 7 novembre 1915 Je suis de garde à la barricade. Il a fait très froid cette nuit. Après ma garde je vais aller faire une partie de football. On joue tous les jours et cela fait beaucoup de bien. D est en permission et va aller voir mes parents. Samedi 13 novembre 1915 Je suis malade et je souffre beaucoup. C'est de l'estomac et du ventre. Je ne peux absolument rien prendre. J'ai eu une forte grippe ces deux derniers jours, puis me voilà à nouveau malade. Avec cela il fait un temps épouvantable, un vent terrible et il pleut. Le brigadier d'ordinaire ayant été cassé, j'ai été nommé à sa place. J'ai un bon cuisinier et la nourriture est bonne Mardi 22 novembre 1915 Rien à signaler. Nous sommes toujours à Bettancourt. J'ai vu, soit en service en campagne à cheval, soit à pied : Villers le Sec, Vroil, Rancourt. Je suis le cours d’élèves sous-officiers depuis le 18 novembre. Il fait froid, très froid, et gèle beaucoup. Je vais très bien, santé excellente. Lundi 29 novembre 1915 5h.45. Nous partons de Bettancourt, les paquetages sont faits, nous partons parait-il pour les tranchées à 6km de Sainte-Menehould. Je n'ai pas dormi de la nuit et me suis levé à 2h.45 pour le départ du campement. Nous allons partir à 6h.45 direction Charment. Nos chevaux sont sellés et cramponnés à cause du verglas. Je suis surchargé. Adieu Bettancourt. Dimanche 5 décembre 1915 - Braux-St. Rémy Nous sommes à Braux St. Rémy à 6km de Ste Menehould. Le cantonnement n'est pas mal, mais il pleut et nous sommes dans l'eau. Nous prenons les tranchées et pour ma part j'avais mardi prochain avec mon lieutenant, le Lieutenant Thévenet. Il est 8h.50 du soir, je vais me coucher. J'ai reçu une lettre très aimable de Marie Lamblin avec 20 francs. Jeudi 9 décembre 1915 – Récapitulation Mardi 7 décembre 1915 Après avoir bien tout préparé, nous avons quitté Braux St. Rémy à 12. Nous sommes passés par Dancourt, Ste. Menehould, Chaudefontaine, Neuville au Pont. Nous avons mis pied à terre, puis à pied avec nos charges nous avons quitté la route de Courtémont pour aller à Vienne ; Ville (Coulaice?). Nous sommes allés de là au poste 44 en suivant la ligne du chemin de fer. Nous avons attendu la nuit puis à travers bois dans une boue épaisse, glissante, avec de l’eau, des trous, nous nous sommes dirigés vers notre secteur. Nous avons mis deux grandes heures, par une nuit épaisse et une pluie battante. Nous avons perdu un escadron que l'on a retrouvé en arrivant à destination. Les 75 de tous les côtés lançaient des coups stridents. Plus de bruit, plus de lumière. Nous sommes arrivés aux gourbis qui nous étaient destinés, puis on a procédé à la relève. Ce fut le 5ème et le 4ème peloton qui allèrent relever les avant-postes, heureusement de cette façon je pourrai dormir! Peine perdue, le bruit des balles, des obus m’empêchent de dormir, Plus loin, dans le petit carnet noir est griffonné le texte suivant: 7 décembre 1915 : Enfin je le vois le véritable poilu, celui de la grande guerre, et j'en suis un. Figurez-vous une masse de boue et de drap bleu, de terre et de ciel! Son visage? Tantôt une broussaille épaisse de poils noirs, blonds, roux, où les lèvres semblent saigner, où les yeux luisent, clairs, brillants et rieurs. Tantôt quelque glabre profil de chérubin du Titien, de demi-dieu de Michel Ange, où les yeux audacieux et superbes ont des reflets d'acier, ou bien encore quelque face éteinte, ternie, parfois figée en un rictus sardonique, aux joues rongées par la douleur, au regard énorme, angoissé ou rêveur. Figure de poltron, d'amant ou de rêveur, ces trois catégories de combattants sont la souffrance et la plus poignante l’âge(?). Les cheveux disparaissent sous le képi, la barbe sous la boue. Il a vingt ans... ou bien quarante. Equipez-le d'un attirail hétéroclite, armes, cuirs, quincaillerie. Passez-lui sur l’épaule une musette où le chocolat Marquis voisine avec un saucisson poussiéreux et des cachets pharmaceutiques enveloppés dans un papier graisseux. Un sac où pèle mêle sont entassés chaussettes, chemises, mouchoirs où Virgile, Rabelais, Fénelon, Racine sont écornés par un roman policier, l’art de se faire aimer et le parfait secrétaire du poilu. Montez sur ce sac quelque couverture qui jadis fut marron, enveloppez-la d'une toile parfois imperméable, et sur ce monument mettez gamelles et marmites. Ajoutez l'indispensable pipe: vous aurez la silhouette d'un faiseur d’épopée C'est un homme. Mercredi 8 décembre 1915 Le matin je me suis promené dans les bois pour me reconnaître. La tranchée est en face nous. Le lieutenant avec des jumelles nous a fait voir, à moi ainsi qu'à mon camarade Dupont brigadier la ligne boche et l'emplacement très éloigné de nos petits postes. J’ai été reconnaître l’emplacement des cuisines, c’est à ce moment qu'un obus de 77 a éclaté à 200m. Cela ne m'a rien fait. Nous avons de l'eau jusqu'à la cheville. L'après-midi le lieutenant a réuni les brigadiers et sous-officiers. Il m'a désigné avec le Maréchal des Logis Ange(?) pour aller occuper les petits postes et nous a recommandé de bien faire attention car les boches sont à 50m des petits postes, de l'autre côté de la rivière, qu'en cas d'une attaque il faudrait se replier doucement et en ordre et que c'était très délicat pour cette nuit car on allait placer un fil téléphonique. Je devrai y aller de 17h. à 24h. Cela m'a fait plaisir. Après ces recommandations j'ai été le restant de la journée à me promener avec Dupont, dans les tranchées avec des bottes. Nous avions de l'eau jusqu'au-dessus des genoux. Nous avons été jusqu'aux deux premières (?) aux fantassins. Je suis rentré pour 15h. 1/2. Je me suis préparé, j'ai mangé et à 5h du soir exactement le sous-off., moi et 14 hommes nous sommes partis après avoir fait nos adieux. Nous avons laissé deux hommes à la tranchée, nous avons sauté sur le parapet, passé les fils de fer barbelés et en route. Les fusées à chaque instant nous forçaient à nous mettre à plat ventre, souvent dans l’eau. Pendant ce temps-là, on ne cessait d'entendre les obus siffler sur nos têtes. Nous avons mis 2 heures pour faire 800m. car nos avant-postes se trouvent à 800m. de nos tranchées ce qui fait que si l’on était surpris, il n'y aurait pas beaucoup de chance pour se sauver. Nous avons réparti les 12 hommes en six fractions de deux, et chaque faction de deux fut placée de 20m en 20m sur une ligne en plaine. J'étais devant pour voir si chaque petit poste n'était pas occupé par les boches; heureusement que non car je n'étais pas très rassuré. J'avais mon revolver à la main, prêt à faire feu. Quand les petits postes furent établis, je crus que c'était fini mais voilà le maréchal des logis un peu froussard qui me dit que la liaison n'existe pas à notre droite avec les fantassins et à gauche avec le 6ème escadron. Il me chargea d'assurer cette liaison. Je ne trouvais pas cela à mon idée, mais au fond cela serait très intéressant. Je laisse ma carabine malgré le maréchal des logis qui préférait que je l'emporte, je pars avec mon revolver, ma baïonnette et mon couteau. Je fais 20m et je ne vois personne. Sûrement les fantassins ne sont pas encore arrivés. Je vais jusqu'à la rivière, une fusée arrive, je me jette à plat ventre dans l’eau. De cette position j'ai distingué très nettement deux boches de l’autre côté, l’un toussait beaucoup, il était très enrhumé. Me voyant trop près et risquant de me perdre je fais demi-tour. J’aperçois alors des ombres derrière moi. J'avance. Arrivé à elles, je me trouve entouré par quatre hommes. J'avais le revolver au poing. Ace moment là j'ai senti un frisson de peur. Heureusement c'était les fantassins que je cherchais. Eux aussi ne savaient qui j'étais, ils avaient cru voir un boche puisque je venais de la rivière. Je les ai mis en liaison avec notre escadron et suis revenu à mon poste (4), en passant (3) le maréchal des logis me dit que la liaison n'était pas établie avec le 6ème escadron, qu'il fallait que je l'établisse; il n'osait la faire, pourtant c'était son tour. Je suis parti de même et avec les mêmes ennuis j'ai établi la liaison; pendant cette besogne un ricochet produit par une balle vint me tomber dans le cou. Puis je suis revenu à 20h. 30 et de ce moment-là jusqu'à 24h je suis resté à plat ventre dans la boue, faisant assurer la liaison de temps en temps. Quelques balles sont venues non loin de nous. Les fusées ne cessaient d'éclairer. A 24h la relève est venue enfin, nous étions trempés, gelés. En passant non loin de notre tranchée, nous fumes salués par une volée de balles qui passèrent à peu de distance de nos têtes. Une fois rentré, je me suis couché et fus réveillé une heure après par un tremblement épouvantable de mon corps. J'avais des soubresauts, c'était l'effet de l'humidité qui le faisait sauter; je pus me réchauffer et me rendormir. Jeudi 9 décembre 1915 Rien de nouveau. J'ai reçu trois lettres, je suis heureux, II y a eu un bombardement épouvantable qui a duré 20 minutes sur notre gauche vers Tahure de 17h. 30 à I8h. J'ai pu dormir toute la nuit. Vendredi 10 décembre 1915 Je me suis levé à 8h. J'ai reçu une lettre de papa et je suis parti à l0h pour assurer le service des tranchées, c'est du reste des tranchées que j'écris, assis dans la boue. Les obus de 75, 77 volent constamment sur nos têtes. Je regarde souvent la tranchée boche. C'est calme et il n'y a que de rares coups de fusil qui viennent nous saluer, aussitôt je rentre. Un général vient de passer, il inspecte. Samedi 11 décembre 1915 II pleut toujours, on va renforcer les hommes de faction aux créneaux et il faudra rester aux avant-postes de 17h. à 6. On redoute une attaque à l’instant ; tous les soirs, on entend un bombardement effrayant à notre gauche, vers Tahure. Il y a des attaques fréquemment. J'ai été chercher avec 4 hommes le jus ce matin à 6h. Les totos me démangent. Plouf, poum, paf, cela ne cesse nuit comme jour. Que d'hommes tombent, que d'argent dépensé, quel triste temps que le temps où nous sommes. Et tandis que quelques petits oiseaux fidèles à leur nid resté au milieu de la fournaise, égayé par leurs douces mélodies, je rêve, je songe au bonheur d'autrefois, à ma famille que j'apprécie beaucoup maintenant et que souvent je regrette. Voici l’emplacement exact où nous sommes : entre Ville-sur-Tourbe, Malmy, nord de Vienne-la-ville, gauche de St. Thomas, sud de Servon-Melzicourt, Vienne-le-Château. J'ai été à nouveau le soir aux avant-postes. Nous avons été préparer à un quatrième ?) et je n'étais pas très fier. J'ai eu peur. Les balles nous sifflaient aux oreilles. J1étais trop avancé, on m'a fait reculer de 50m. Il a plu, la lune s'est levée et la plaine était complètement éclairée ce qui nous a valu des balles. J'étais trempé, transi; on a découvert un cadavre boche, il ne restait plus que le squelette et les bottes; d'un coup de bâton la tête roula à quelques mètres. On nous a relevés à 24h. 30. Le maréchal des logis était parti, je restai seul avec 6 hommes, perdu au milieu de la nuit, au milieu des balles. Enfin tant bien que mal j'ai retrouvé enfin le chemin, on s'est empêtrés dans les fils de fer, dans les trous. Enfin à 1h. 30 on est arrivés à destination. Je me suis couché gelé et trempé.   Dimanche 12 décembre 1915 A 4h je fus réveillé, tout le inonde debout, alerte, nous partons à nos postes dans les tranchées; les fusées, les grenades sont placées, nos masques à portée de main. Nous sommes restés ainsi sous une pluie battante de 4h. à 9h dans l'eau jusqu'aux genoux, grelottant. Enfin à 9h nous sommes revenus, j'ai été au ravitaillement et maintenant après 12 heures de service dans l'eau je suis assis pour la première fois. Pendant la nuit des balles de mitrailleuses sont venues nous réveiller, j'ai eu peur. Lundi 13 décembre 1915 –Braux A 12h on est venu nous relever„ Nous sommes arrivés a17h. à Braux. Bonne nuit. Jeudi 16 décembre 1915 Je suis allé avec une voiture, 3 chevaux et 4 hommes chercher du bois dans la forêt de Villers-en-Argonne. Chemin épouvantable, la voiture a versé une fois. J'ai fait manger les hommes. Je me suis fait attraper en rentrant par l'adjudant Culin(?) pour avoir fait manger les hommes;   Dimanche 19 décembre 1915 Je pars de nouveau pour les tranchées à I4h. La relève se fait de nuit. On arrive à 5h. Je sors la nuit. Lundi 20 décembre 1915 J'ai pris la garde aux avant-postes de 24 à 6h. J'ai dirigé des travaux de terrassement pour l’écoulement des eaux. De 8 à 10 1/2, ainsi que l'après-midi dans les tranchées. Le soir, comme j'allais m'endormir, le feu prend chez le Lieutenant Toron(?). Les flammes allaient jusqu'à 4m de hauteur. On a pu l'éteindre avant que les boches nous repèrent. Mardi 21 décembre 1915 II neige toute la journée. Corvée dans les tranchées. Les obus viennent tomber à côté de nous vers 4h ainsi que lundi. Mercredi 22 décembre 1915 Je suis parti depuis 5h du matin avec 4 hommes au poste d'écoute. Il est 14h, il fait froid, les balles sifflent ainsi que les obus. C'est du poste que j'écris, il pleut. J'y suis jusqu'à 17 heures. Jeudi 23 décembre 1915 J'ai passé une très bonne nuit. Je viens d'aller au ravitaillement. Voici Noël qui approche. Pour la première fois de ma vie je vais passer cette fête loin de mes parents et Dieu sait dans quelles circonstances. La tante Jules m'a écrit et envoyé vingt francs hier. Samedi 25 décembre 1915 J'ai veillé jusqu'à 9 heures. On a chanté un peu, nous avons beaucoup bombardé les boches, cela n'était plus qu'une lueur. On nous a relevé le soir à 18h, nous avons chanté tout le long du chemin. En arrivant, un rôti nous attendait ainsi que du vin. Mercredi 29 décembre 1915 Nous avons organisé un petit diner avec Clauchin, Belleroche, Geyne(?), Harang, Goufon(?). Cela a été excellent. Nous sommes rentrés à l0h. Jeudi 30 décembre 1915 On fête avant la relève, le jour de l'an au peloton. Le diner est excellent, bon vin, bon Champagne, rien n'y manque, ni la gaieté, ni les chants. Nous sommes tous gais. Nous veillons jusqu'à 23h. Un événement a eu lieu au cours de la journée. Une belle jument de notre escouade, Fureur, s'est éventrée, on l'a abattue à coup de revolver. 31 décembre 1915 C'est le jour de relève, je reste ici. Samedi 1er janvier 1916 Puisse la nouvelle année voir finir la guerre et la victoire. J’ai reçu un paquet de mes parents qui m’a fait beaucoup de plaisir Mercredi 5 janvier 1916 J'ai reçu une gentille carte de Lisette ainsi que deux paquets remplis de friandises. Je suis très heureux, car cela fait dix jours que je n'avais pas reçu de ses nouvelles. Demain c'est la relève, je n'irai pas encore.   Jeudi 6 janvier 1916 Nos petits postes ont été occupés par les boches, il a fallu se replier puis bombarder les petits postes. Une patrouille, après avoir constaté l'évacuation des petits postes a fait réoccuper ceux-ci. L'artillerie allemande a fait un tir de représailles sur les cuisines. 250 obus en une heure, les arbres tombent. Voici deux, trois jours que l'artillerie canonne avec beaucoup d'intensité. Une attaque a eu lieu à Moncetz(?),Tahure. Dimanche 9 janvier 1916 Un mort et deux blessés mortellement par une torpille. Je fais une demande pour l'examen d'aspirant. Jeudi 13 janvier 1916 Je suis dans un gourbi en deuxième ligne, à plat ventre, ne pouvant être debout. Il est 18 heures. Nous sommes à 200m de Ville-sur-Tourbe. Le secteur est très dangereux. Je suis venu à la relève comme chef de peloton, il y a une boue épouvantable. 2 jours de 2èmeligne, 2 de 1ère ligne (sacrifiés), 2 jours de 2ème ligne. Samedi 15 janvier 1916 15 heures. Nous sommes à trois dans un gourbi, 25cm hauteur, 1,50m largeur, 1,80m long. Couchés dans l'eau, sacrifiés au milieu des torpilles. Nous souffrons horriblement du froid, impossible de bouger et cela pendant 36 heures. Dimanche 16 janvier 1916 – Monplaisir Enfin ce matin au lever du jour j'ai quitté les gourbis de première ligne. Nous avons encore passé une nuit épouvantable dans la boue, de temps en temps des balles. Hier dans la nuit il y a eu une attaque de nos fantassins à la grenade. Nous avons souffert beaucoup pendant ces 36 heures. Il ne nous est rien arrivé, donc tout va pour le mieux. Nous allons passer la journée ici dans la ferme Monplaisir, entièrement démolie. Ce soir nous retournerons pour deux jours en deuxième ligne. Quelle triste vie. Il fait mauvais temps.   Lundi 17 janvier 1916 - Monplaisir Ouf ! Je suis un peu plus à mon aise, ce n'est pas trop totcar j'en avais vraiment assez. Je suis dans un gourbi seul avec un homme (Vermes?). Le gourbi est très bien, on peut faire du feu la nuit, une vieille chaise, de la paille pour dormir, c'est dans la ferme de Monplaisir dans les ruines dans ce qui était la maison d'habitation. Hier soir j'ai eu un homme de blessé, Etant de faction sur la route, une balle lui a traversé la jambe. Ce ne sera rien. Je lui ai fait un pansement puis évacué ensuite. Un autre en allant au ravitaillement a eu sa gamelle trouée. Un fantassin a été tué. Aujourd'hui temps superbe, combat d'avions très intéressant, le moral est meilleur. Mardi 18 janvier 1916 J'ai été malade hier au soir. Je me suis couché et j'ai dormi jusqu'à ce matin 11 heures. Je suis bien maintenant. C'était de fortes douleurs au ventre que je ressentais. C'était probablement le résultat de l'humidité. Les boches n'ont cessé de tirer des balles cette nuit. La relève va venir ce soir et cela nous fait plaisir à tous; un peu de repos qui sera bien gagné. Le temps est sombre, il pleut un peu, ce n'est pas très gai. Cela n'empêche cependant pas l’artillerie de canonner. Nous allons commencer à nous préparer car il faut qu’à I7h. 30 nous soyons tous prêts. Vendredi 21 janvier 1916 Nous sommes à Braux. Hier et avant-hier j'ai été voir D (Colonel Dejussieu?) qui m'a reçu très gentiment. Je peux espérer devenir aspirant ou maréchal des logis d'ici un mois sûrement. Formule à retenir: A subi sans succès l'examen du baccalauréat latin/sciences et n'a pu se présenter une seconde fois en raison de son engagement, mais possède un certificat du directeur de l’établissement universitaire où il a fait ses études, attestant qu'il a fait dans de bonnes conditions toutes ses classes jusqu'à la première inclusivement. Devait préparer St. Cyr.\n J'ai beaucoup de lettres à faire. Dimanche 23 janvier 1916 Grelin m'apprend la gaffe qu'il a faite. Que va-t-il arriver? J'arrête à la messe D. L'après-midi de 13h. à 16h grande promenade des élèves sous-officiers et des brigadiers. Nous sommes allés jusqu'à la pyramide de Valmy voir la statue de Kellermann en plein centre du champ de bataille. On a fait au moins 40 kilomètres. Demain relève; je reste. Lundi 24 janvier 1916 La relève a eu lieu aujourd'hui. J'ai reçu un coup de pied de Pinder au genou. J'ai très bien dîné le soir.   Mardi 25 janvier 1916 - 19 ans – Jeudi 27 janvier 1916 L'officier me donne Pinder. Terrain varié. Vendredi 28 janvier 1916 Harang est blessé d'une balle qui après avoir traversé la cuisse a traversé le ventre. Pauvre. Dimanche 30 janvier 1916 Relève. Je vais aux tranchées. Lundi 31 janvier 1916 Nous avons appris la mort de notre pauvre camarade Harangaimé de tous et regretté de tous. C'était le bon garçon avec lequel je m'entendais très bien. Le soir à la tombée de la nuit, suis allé avec Guillemail chercher devant le 2ème réseau de fils de fer un journal, Die Feld Post laissé par un aéroplane allemand et tombé devant nos lignes. Je l'ai fait voir à l'officier, puis je le ferai voir à Dejussieu et ensuite je l'enverrai à la maison. Mardi 1er février 1916 Les balles sifflent. Mercredi 2 février 1916 Je suis dans un petit poste en première ligne, au carrefour de la route qui va de Ville-sur-Tourbe à Servonet celle de Monplaisir à cette route. J'y suis avec Huet, Guillemail. On est très bien installés, tranquillité parfaite. Bien mangé, bien dormi. J'ai fait le croquis du champ de tir de la mitrailleuse que l'officier m'a demandé- II est 13h. 50. Nous sommes déchaussés, de cette façon on a chaud aux pieds. Vendredi 4 février 1916 Vers 18h incendie sur les lignes allemandes. On ne bombarde pas. On trouve un beau chien. Bombardement de Malmy. Jeudi 10 février 1916 Quel bonheur. J'ai appris ce matin que je vais partir en permission cette nuit.   Vendredi 11 février 1916 J'ai un commencement de dysenterie. Quel bonheur j'ai eu lorsque j'ai franchi les fortifications de Paris. Me voilà enfin certain de revoir mes parents. Quelle heureuse surprise je leur ai faite. Mardi 15 février 1916 Je passe une permission excellente, je vais au skating cet après-midi. Jeudi 17 février 1916 Je retourne au skating. J'y rencontre Pierre Allard. Quel bonheur d'être à Paris. Je vais au théâtre tous les soirs Apollo, Gymnase, Eldorado, Legajetf?). Et dire qu'il faut que je reparte demain. Vendredi 18 février 1916 Je pars à 2h. 45; cela m'a fait une peine énorme de quitter mes chers parents. Rien à faire, il le faut.   Samedi Je suis arrivé au front à 4h du matin, avec un peu le cafard mais il passe. Lundi 21 février 1916 Mon capitaine m'a dit que j'allais passer sous-off. d'ici quelques jours et qu'il me gardait à son escadron. Nous avons abattu au-dessus de Vigny vers 20h. 30 un zeppelin. Il est tombé en plaine traversé par un obus incendiaire. C'est un aspirant qui l'a descendu. Grande activité d'aéroplanes. Mercredi 23 février 1916 Je retourne aux tranchées. Jeudi 24 février 1916 - Vernot Je suis aux tranchées. Beau temps J'ai appris avec plaisir le soir ma nomination au grade de maréchal des logis. Dimanche 27 février J'ai tiré sur les boches toute la nuit. Un sous-officier de blessé, un homme de tué et un fait prisonnier. Lundi 28 février 1916 En revenant des tranchées nous sommes bombardés en passant à Berzieux par des 105, c'est un miracle s'il n'y a pas eu de blessés. Vendredi 3 mars Je vais porter les lettres aux tranchées. Un cheval tué. Lundi 6 mars 1916 Je retourne aux tranchées comme sous-officier. Lundi 13 mars 1916 - Arger Nous occupons un nouveau patelin, plus grand que Braux-Saint-Rémy à 3km de Ste. Menehould, au bord d'un grand étang très beau. Mercredi 15 mars 1916 Je prends le soir la veille. Je suis de garde de 18h à6h. Jeudi 16 mars 1916 Promenade très agréable à cheval avec le S.1t. Rouget dans la forêt de l'Argonne à côté de Verrière. Mercredi 22 mars 1916 Je vais à Ste. Menehould pour achats. Jeudi 23 mars 1916 Je vais à Braux-St. Rémy chercher un poêle. Vendredi 24 mars 1916 Je retourne aux tranchées. Temps détestable. Samedi 1er avril 1916 Je suis fait sous-officier de peloton à Argers. De Bénouville est nommé S/lieutenant aux 26 ème chasseurs à pied. Mercredi 5 avril 1916 Je retourne aux tranchées mais cette fois c'est aux cuisines. Lundi 10 avril 1916 J'apprends que je suis proposé comme élève aspirant de cavalerie pour Saumur. Lundi 20 avril 1916 Quelle chance, je suis accepté 1er sur 6 pour 60 escadrons. Nous sommes 3 du régiment, nous partirons le 2 au soir. Jeudi 27 avril 1916 En route, deux jours à Paris avant d'arriver. Lundi 1er mai 1916 - Saumur Me voici à Saumur. Bonne impression. Je suis dans une chambre avec de Cenival(?) Juin 1916 Voyage à Poitiers, excellent. Samedi 24 juin 1916 Voyage à Tours. Génie. Mardi 4 juillet 1916 Le Général Lordet nous inspecte. Lundi et mardi 25 juillet 1916 Examens de fin de cours. Vendredi 29 juillet 1916 Diner de fin de cours. Samedi 30 juillet 1916 Lecture du classement général: 53ême avec plus de 1300 points, mention très bien. Le commandant nous a fait ses adieux, ainsi que M. de Lannurien qui a été très aimable avec moi. Du 31 au 8 août - Permission. Du 9 au 17 août - Evreux Départ Evreux. Je loge 10 rue Chambord. Je suis très bien, promenades à cheval à volonté. 17 août 1916 Départ au front. Accompagnés par la musique nous traversons la ville. Mantes - Noisy-le-Sec. Nous arrivons au Bourget où nous passons la nuit sur les banquettes d'une salle d'attente. 18 août 1916 Le Bourget - Châlons 19 août 1916 - Dammartin-la-Planchette Valmy. Nous retrouvons le régiment à Dammartin-la-Planchette. Très bien accueillis jusqu'au 28 août. Mardi 29 août 1916 - St. Mars-sur-Aure?) Changement de cantonnement. Je suis très bien installé chez de vieux paysans, j'ai une chambre, des draps. Jeudi 7 septembre 1916 Travail de 1/2 régiment. Samedi 9 septembre 1916 Prise d’armes.   Lundi 11 septembre 1916 Départ aux tranchées comme chef de peloton. Je visite Bouzy. Nous partons à 17h. 30 et arrivons à 22h. Nuit superbe. Nous passons par Somme-Bionne, Somme-Tourbe, le Mesnil-les-Hurlus. Notre tranchée s'appelle le sous-secteur de la Courture. Mardi 12 septembre 1916 Le Capitaine de la Rochefoucault m'invite à déjeuner avec eux pendant les huit jours. Je visite le secteur. Alerte le soir de 20h. à 20h. 3O. Nuit calme. Mercredi 13 septembre 1916 Les boches bombardent. En faisant le tour de mon secteur, j’ai manqué recevoir 8 obus. Ce soir j’ai conduit mon sous-off., sa patrouille et les 4 ---- devant PP3 à 40 m à peine des boches, sur le flanc de la crête, en plein clair de lune. Ils nous ont tiraillés. A un moment donné un homme crut être atteint, une balle venait de lui érafler la poitrine et couper la ficelle de sa boîte à masque, il n’a rien eu. On arrive à PP3 par une sape de 150 de longueur et de 15m de profondeur à quatre pattes. Nous avons pu poser 400m d« fils de fer. Jeudi 14 septembre 1916 Nous avons eu la visite d'un colonel d'état-major ainsi que celle du colonel du 117, de M. de Martignac. Grenades l’après-midi. Ce soir les mitrailleuses marchent. Samedi 16 septembre 1916 Je viens d'occuper depuis 20h. avec mon escadron la 1ère ligne, la tranchée de la Courture. En y allant je suis passé par la tranchée restaurée et là j'ai vu quelque chose d'atroce. Un médecin et un brancardier jetaient dans la tranchée des os, des crânes, etc. Ils avaient trouvé un trou rempli de cadavres boches à 4m de la tranchée sur le parapet, c'était une infection, j'ai préféré m'en aller. 2 patrouilles ce soir de 20h. à 24 par nous, de 0h à 4h. par le 117 d'Infanterie - A 0h les deux patrouilles doivent se réunir pour aller cerner un petit poste boche. Il n'y avait rien; que des cadavres. Lundi 18 septembre 1916 Mauvais temps toute la journée. A partir de I4h bombardement intense, épouvantable, ce n'est qu'un tremblement continu. Le soir le ciel est rempli de lueur, c'est superbe à voir mais sinistre à entendre. Il y a une légère accalmie en ce moment à 21h. 20. Comme nouvelle intéressante ce soir, mon escadron ne va pas reprendre les tranchées mais devra être prêt à partir en deux heures de temps au moindre signal. II doit y avoir cette fameuse offensive, va-t-elle réussir, nous l'espérons tous. Demain relève heureusement. Le bombardement a repris à 22h. 20, nuit noire, on ne voit pas à un mètre devant soi. Mardi 26 septembre 1916 On vient de m'apprendre à l'instant que je retourne aux tranchées avec mon capitaine, du matériel. Je n'y comprends rien. Dimanche 1er octobre 1916 Nous avons fait un coup de main cette nuit qui a réussi. Nous avons fait des prisonniers. Aujourd'hui à llh.30 les boches nous ont bombardés d'une façon épouvantable, ce n'était qu'un enfer vers les 117-130. Les boches sont sortis mais notre tir de barrage les a arrêtés. Nous avons tout gardé mais nous avons 58 morts et 70 blessés. Dimanche 8 octobre 1916 Les 5ème et 6ème escadrons partent. Nous restons seuls au cantonnement. A quand notre tour ? Très mauvais temps. 15 octobre 1916 –Marson 1ère étape. Je loge très bien. Je vais reconnaître un passage sur la Marne. 16 octobre 1916 – Aulnay-sur-Marne Très bon cantonnement. Je suis malade. 18 octobre 1916 –Mardeuil-Champfleury Cantonnement très mauvais au château. Je loge avec le Chef Bouré( ?) chez un bistro( ?). Nous dormons à peine. Le lendemain on nous fait payer 5 francs. Je descends jusqu’à Epernay. 18 octobre 1916 –Vincelles Très bon cantonnement entre Epernay et Château-Thierry sur la Marne. Vue et promenades superbes. Je loge princièrement chez Monsieur Bodeman (ou Dodeman). Histoire de Marie-Louise C’est à Vincelles que les manoeuvres( ?) commencent par l’annonce de Tublaines : les 5ème et 6ème escadrons passent dans l’infanterie. Thoumain et de Lorcilly ainsi que de Cénival viennent au 3ème. Je pars en permission le 27 (novembre ?) et je reviens le mercredi 6. Mercredi 6 décembre 1916 Bourget – Crépy-en-Valois – Clermont. Je rencontre de Sevally(P). Nous couchons à Beauvais. Le lendemain St. Sulpice et l’on retrouve le 3ème escadron à la Malasise. Nous quittons ce petit pays le lendemain.   Vendredi 8 décembre 1916 Bon cantonnement. Il pleut toujours. Rainviller–Hélènef ?) St. Léger. Nous en repartons le 12 Mercredi 13 décembre 1916 – Le Bois-de-la-Mare à côté Ons-en-Bray Cantonnement passable, bonne chambre, il pleut toujours. Dimanche 16 décembre 1916 Je vais à Beauvais. Mercredi 20 décembre 1916 Ordre de la dissolution de l’E.M. Samedi 23 décembre 1916 Je vais à Beauvais pour achats pour le réveillon. Dimanche 24 décembre 1916 Je vais à Beauvais le matin. Le soir superbe réveillon, magnifique.   Menu - Noël 1916 Potage aux croûtons Huîtres portugaises Langue de bœuf sauce piquante Civet de lièvre Petits pois au beurre Dindon aux marrons Purée de marrons Salade Fromage - Coquilles de beurre Desserts Crème chocolat - Biscuits variés Tarte aux pommes Vins fins Bordeaux et Bourgogne Café - Gnôle Cigares Lundi 25 décembre 1916 Dissolution du premier peloton. M. Hubin( ?) n’existe plus ! Le 4ème peloton de Terron passe 1er. J’y passe.   Samedi 30 décembre 1916 Nous quittons Le-Bois-de-la-Mare. Nous passons par Beauvais et arrivons à Noirémont. Je couche dans une bergerie. Glorieux . Dimanche 31 décembre 1916 Noirémont-Sourdon. Je loge chez des habitants très agréables. La popote est chez Madame Augusta Picquart !!!!   SOMME Lundi 1er janvier 1917 – Villers-aux-Erables Encore une année de passée, puisse-t-elle être celle de la paix dans la victoire. Nous faisons Bourdon – Villers-aux-Erables. En passant à Mezières nous voyons de Champagny et de Chanfeu. Mon peloton va à Caix. Mardi 2 janvier 1917 Je vois de Champagny : le 13ème Hussards que nous venons de relever s’en va. Mercredi 3 janvier 1917 Ici impossible de trouver de chambres. Je loge dans mon écurie avec Meunier. Il fait froid, quel temps détestable, Vendredi 12 janvier 1917 Je déménage de mon écurie et je vais loger au presbytère avec de Cénival, nous avons une chambre, je trouve un poêle avec un lit et des draps, nous sommes très bien. Il neige beaucoup. Lettre à Franz trouvée sur le champ de bataille Traduit de l’allemand gothique Berlin, le 15/01/1917 Mon cher Franz ! Puisque tu t'es beaucoup plaint que je t'ai peu écrit tu vas t'habituer maintenant à recevoir souvent du courrier de ma part. Et nous voulons mon cher cœur nous aimer et nous tenir fidèles, ce qui est mon plus fort vœu. J'espère que tu penses de la même façon de m'aimer et me rester fidèle et de ne pas envisager autre chose. Mon bon cher Franz ! Tu n'as pas besoin de te faire des idées. Tu dois être sûr que même si je suis assise ici maintenant ma tête est près de toi. Même si je ne t'ai pas écrit j'ai pensé à toi et je te dis maintenant : Que Dieu nous protège de tous et que tu puisses rentrer en bonne santé et que notre amour puisse émerger correctement. Et nous pouvons nous mettre ensemble et ne plus attendre longtemps pour nous marier. Parce que mon cœur je te le dis que depuis enfant je ne veux que toi et personne d'autre. Nous sommes faits l'un pour l'autre. Un meilleur mari je ne veux pas, mon cher cœur ! Tu m'as déjà blessée. A ton départ je n'ai pas eu le baiser comme un vrai amoureux. Mon bon cher Franz, nous devons rattraper tout ça à ton retour. Je vais écrire à ta mère aussi pour qu'elle sache que ce n'est pas fini entre nous. Quand tu seras à la maison salue la chaleureusement de ma part. Cette lettre je suis en train de te l'écrire ici le samedi chez Marie, ma meilleure amie. Parce que sinon j'ai personne d'autre ici comme toi mon chéri. Maintenant je veux finir avec l'espoir d'avoir bientôt de tes nouvelles et de savoir que tu auras mes courriers et mes paquets. Beaucoup de salutations sincères et des doux baisers t'envoie ton amoureuse fidèle Marie. Je te salue chaleureusement Franz. Marie Glahs. Je me permets aussi de t'envoyer une jolie salutation à (Paul Rentene son ami).   Lundi 15 janvier 1917 Les obus sont tombés sur le peloton à Caix. Trois chevaux de tués: Chartreuse, Rigolette, Incartade. Trois sont blessés: Alençon, Carrefour, Vanneau. Par une chance extraordinaire personne de blessé. Samedi 20 janvier 1917 - Ignancourt Nous quittons Villers. Je reçois deux ruades en pleine poitrine de Marianne du5 ème peloton. Je tombe par terre mais ce n'est rien. Heureusement que j'étais bien couvert. Ma boîte à masque est défoncée. Il neige abondamment, toujours. Il fait froid. Demain Aubercourt - Ignancourt Dimanche 2l janvier 1917 Il gèle toujours fortement. Nous sommes Chaussin ? Cumont ? et moi dans une petite chambre en bois. A notre aise. Electricité. Mardi 23 janvier 1917 Le groupe Delafon vers Baccara rejoindra les 1er et2ème escadrons. Jeudi 25 janvier 1917 20 ans - Anniversaire. Je conduis le détachement aux tranchées et j'assiste à un superbe bombardement à 400m de nous. Les éclats tombent non loin. Il gèle à pierre fendre. Nous revenons à pied jusqu'à Rosières puis à cheval. Trajet Ignancourt - Cailleux - Caix - Rosières - Lihons. 11 gèle toujours très fortement. 7 février 1917 Relève pour 17h, les remplies. Jeudi 8 février 1917 - Chaussoy-Epagny. Départ d'Ignancourt. Il gèle fortement. Nous passons par Moreuil où se trouvent déjà les états-majors anglais. Adieu la Somme. Nous arrivons l'après-midi à Chaussoy-Epagny. Je suis bien. Vendredi 9 - Chaussoy-Epagny. Samedi 10 février 1917 – Bucamps.Etape Ch.-Epagny - Bucamps. Je loge dans une ferme avec M. de Perron. Dimanche 11 février 1917. Bucamps - Airion. Etape pas trop mauvaise. Lundi 12 février 1917 Airion - Breuil-le-Vert. Atroce et sale. Nous y restons le12et le 13. Je vais à Clermont faire un tour où se trouve l'état-major du Général Foch. Mercredi 14 février 1917 Breuil-le-Vert. Nous passons par Chantilly, Creil et nous allons cantonner à Bâillon où je suis reçu à bras ouverts. Excellente nuit. Les autres pelotons occupent le Lys. Je vais à la chasse l’après-midi. Jeudi 15 février 1917 – Baillon Le Tremblay, Gonesse. Très bien. Je vais à bicyclette l'après-midi jusqu'au Raincy qui se trouve à 13km. Vendredi 15 février 1917 - Le Tremblay Nous passons par Lagny, Villeparisis. Les Pargarin(?) ne sont pas là. Bussy-St. Georges. Je suis très bien. Samedi 17 février 1917 Bussy St. Georges - La Route. Petit cantonnement assez bien. L'adjudant-chef tire un chevreuil et beaucoup de gibier dans les propriétés de Rotchschild. Dimanche 18 février 1917 La Route - Neufmoutiers. Cantonnement passable. Je vais en permission de 24h. pour Paris. Lundi 19 - Paris - Retour à 21h. Du 18 au 22 février 1917 - Neufmoutiers. Jeudi 22 février 1917 Nous embarquons à la gare de Marles près de Tournan à 22h. par un épais brouillard. Il pleut. L'embarquement se termine vers 24h. J'ai une bonne place dans un compartiment de 1ère classe.   Vendredi 23 février 1917 Nous débarquons à I2h. à Longeville non loin de Bar-le-Duc et allons cantonner à Resson où nous sommes très bien. Lundi 26 février 1917 Nous sommes passés en revue par le Général Aldebert qui nous trouve troupe d'élite. Très bien. Mardi 27 février 1917. Je vais à Bar-le-Duc. Resson jusqu'au 2 mars. Vendredi 2 mars 1917 Ressonà Cousances-aux-Bois. Tout petit pays, 76 habitants. Je suis tout de même bien logé. Samedi 3 mars 1917 Cousances-aux-bois à Vignot. Très bon cantonnement à 1km500 de Commercy. Nous sommes très, très bien. Lundi 5 mars 1917 Nous changeons de quartier et nous sommes encore mieux. Je suis chez Mme ………… Je vais faire d'excellentes promenades dans la forêt de Commercy. Je mange des madeleines en quantité et vais au manège avec M. de Perron. Vendredi 16 mars 1917 Coup de main boche raté sur notre secteur. Genre tué. Curliat blessé grièvement. Mallard Légion d'Honneur*. Lundi 19 mars 1917 Dans la nuit, alerte de départ. Les boches brûlent St. Mihiel. Reculent-ils ? Quel bonheur si c'était vrai, mais à 6h. rien de nouveau, donc fausse joie. Samedi 24 mars 1917 Concert à Commercy de 18 à 20h30. Cela change les idées. Dimanche 25 mars 1917 Nous éteignons un commencement d'incendie sur de Féron et moi. Mardi 27 mars 1917 Je vais aux tranchées. Il neige toujours. Départ à llh. Mercredi 28 mars 1917 Le secteur se trouve devant Broussey, entre Apremont et Loupemont. Assez calme. Bon gourbi. Nous occupons un petit fortin Pata(?). J'ai passé à l'endroit où Genre a été tué. Jeudi 29 mars 1917 Nuit calme. Bruit dans les fils de fer. Cavelier, récupère un ballon boche et un n° matricule d'un mort. Mauvais temps. Vendredi 30 mars 1917 Dans la nuit vent épouvantable. Relève par le 56ème Chasseurs à Pied. Samedi 3l mars 1917 Départ de Vignot pour Levoncourt. Dimanche 1er avril 1917 Levoncourt: petit pays 96 habitants dégoûtants. De vrais boches. Mardi 3 avril 1917 Levoncourtà Pierrefitte. Nous logeons sous un hangar. Jeudi 5 avril 1917 Je pars en permission, quel bonheur. J'ai passé une excellente permission. Quel bon souvenir. Dimanche 15 avril 1917 Départ Gare de l’Est à----. A 6 h. Bar le Duc, à 98h soir Pierrefite. Mardi 17 avril 1917 Départ aux tranchées à 16h. Mauvais temps, beaucoup d'hommes tués. Quel triste sort. Le secteur est mouvementé. Nous sommes bombardés toute la nuit par grenades, tir 80, 105 et torpilles et quelques hommes ont été blessés il y a cinq jours. Espérons qu'il n'arrivera rien. Jeudi 19 avril 1917 Cavelier et Guboin(?) manquent d'être tués. Dimanche 22 avril 1917 Nous sommes relevés à l’improviste, relève à 8h. une demi-heure avant un terrible bombardement sur les boyaux. Nous arrivons à Pierrefitte à 2h. du matin. Mardi 24 avril 1917 Pierrefitte à Nancoy-le-Civaud. Jeudi 26 avril 1917 Nancoy-le-Civaudà Brabant-le-Roi à côté de Revigny. Je conduis de Cénival qui va en permission. Vendredi 27 - Brabant-le-Roi à Somme-Vesle Samedi 28 avril 1917 Somme-Vesle - Mourmelon-le-Grand. Terrible canonnade dans la gare(?). Dimanche 29 avril 1917 - Mourmelon-le-Grand Nous sommes au Quartier Fleurus. Les grosses pièces de --- nous tirent. Une grande offensive en Champagne doit avoir lieu. Lundi 30 avril 1917 A 7h,15 du soir une rafale de « 180 » boche tombe sur nos écuries. 5 tués: Bombeau, Rondeau Gustave, Hamon, Vivien, Lebourgeois. 3 blessés: Monnelierf?) qui meurt après, Pesquet amputé. Hautbois. Mardi 1er mai Je vais reconnaître une piste vers Baconnes et Aubérive. Samedi 5 mai 1917 Nous quittons le Quartier Fleurus pour aller au Quartier National à 1km 500. Dimanche 6 mai 1917 Bombardement continuel de Mourmelon et au bois de la Pyramide. Avions la nuit. Lundi -Dimanche 20 mai 1917 Madon descend un boche. Je vais voir le résultat avec Chaix. Les boches sont maltraités. Sanglier lâché. Samedi 2 juin 1917 Quartier National à Sogny-aux-Moulins. Nous sommes très bien à Dimanche 3 juin 1917 Un mitrailleur de la section Derenne s'est tué d'un coup de pied de cheval à 20h. Lundi 4 Enterrement Mercredi 6 - Je vais à Châlons Samedi 16 - Je vais à Paris Mercredi 20 - Je vais à Châlons Vendredi 22 juin - Sogny à Tours s/Marne Dimanche 24 juin 1917 Tours s/Marne à Bois de Billy à sud des Petites Loges Je vais à Livry et je reviens. Jeudi 28 juin 1917 Une saucisse de chez nous en flammes. L'observateur en parachute.   CHAMPAGNE Jeudi 5 juillet 1917 - Bombardement Samedi 14 juillet 1917 Je pars au service des prisonniers avec Hameau, Bechelles(?), Renault et 20 hommes. Les prisonniers arrivent vers 22h. Nous en avons 320. Dimanche 15 juillet 1917 Le dernier détachement part à 8h. Nous rentrons. L'attaque est réussie. A 13h. un avion boche descend 4 de nos saucisses en 15 minutes. Pas un avion de chez nous, pas un coup de canon de tiré. Mercredi 18 juillet 1917 Bois de Billy à Vraux. Je n'y arrive qu'après avoir fait la relève vers 22h.30. Couchons dans la paille. Jeudi 19 juillet 1917 Je vois Thibault et je vais à Châlons déjeuner. Je ne vois pas les Delamarre. Vendredi 20 juillet 1917 J'ai une chambre enfin et j'y suis très bien. Samedi 21 juillet 1917 Prise d'armes, remise de décorations. Le régiment va être reformé, les escadrons à 4 pelotons. Le colonel va me faire passer sous-lieutenant. Je suis très heureux. Quel bonheur. Jeudi 26 juillet 1917 Je vois à Châlons les cousins Delamarre qui sont charmants. Très bon déjeuner. Mercredi 1er août 1917 Je deviens chef de peloton, 3ème peloton. Je suis très heureux. Mêmes hommes, mêmes chevaux que du temps de Champagny. Permission du 4 aôut samedi au lundi 13 août. Lundi 13 août 1917 Je reviens et je fais le voyage avec mes parents jusqu'à Châlons. Je retourne à Vraux. Mercredi 22 août 1917 Nous allons de Vrauxà Villers-Marmery. La Division remonte en ligne nous n'y restons que quelques jours. Lundi 27 août 1917 Villers-Marmeryà Ambonnay à 2h. de Bouzy. Nous sommes très bien. Mardi 5 septembre 1917 J'apprends ma nomination comme S/Lieutenant, je suis très heureux. Malheureusement le même jour Papa se casse deux dents et se blesse à Vitry-le-François. Ma vie change totalement. Je mange avec les officiers. Samedi 8 septembre 1917 Prise d'armes dans les prairies de Condé-sur-Marne Mercredi 10 octobre 1917 Je vais reconnaître le secteur que nous prenons depuis huit jours au Cornillet sur la pente ouest. Il fait très mauvais temps, il y a de l'eau plein les boyaux. Jeudi 11 octobre 1917 Aujourd'hui départ de la relève à 4h (16h.). Nous arrivons à 18h. après avoir traversé —pail. Petites Loges, Courmelais, Thuisy. Il fait beau temps. Le secteur est calme mais nous craignons les gaz. Je demande la jument genevière(?) Dimanche 14 octobre 1917 Cette nuit fusillade et nombreuses torpilles sur nos tranchées en particulier sur mon groupe. Hamon se blesse avec son pistolet. Brigadier Laire est blessé au genou pendant qu'il place des défenses accessoires. Je le propose pour la Croix de Guerre. Lundi – blessé. Mardi 17 octobre 1917 Attaque boche immédiatement à notre gauche. Nos tirs de barrage les ont empêchés de sortir. 3 tués, 13 grands blessés, 3 blessés de chez nous. 14 novembre 1917 Coup de main exécuté devant notre secteur à 7h. 15 par la Division. Plût au ciel que cela réussisse sans cela je ne sais ce qu'il va advenir de nous. Je viens de recevoir la note secrète, il faut garder ce secret, que cela est dur et quelle responsabilité. l0h. 30. Il est raté. Deux grands blessés. De 17h. 30 à 18h. Bombardement intense et coup de main boche sur nous. Vendredi 18 novembre 1917. A 6h coup de main de la 124ème D.I. sur la tranchée bleue. Nous restons à Ambonnay jusqu'au 5 décembre. 5 décembre 1917 Ambonnay - Ferme de Boy. Nous restons un mois à Bouy et nous assurons un service de vedettes autour du Camp de Châlons. Je pars en permission le 24 décembre. Janvier 1918 Encore une année d'écoulée sans résultats, mais le moral est meilleur. Nous sommes au point maintenant pour entamer une année qui se prépare rude. Elle sera peut-être la dernière. 5 janvier 1918 Bouy - Aigny. Il fait froid, il neige beaucoup. Je couche ce soir dans une chambre glaciale, sans feu. Katz(?) est dans la chambre à côté, les deux autres pelotons sont à Vraux. 6 janvier 1918 Aigny - Tours s/Marne. Le cantonnement est meilleur. On peut se chauffer et dormir. Toujours mauvais temps. Je loge chez le pharmacien. Nous y restons jusqu'au 15. 11 janvier 1918 Tours - Ambonnay. Nous retournons vers le colonel et nous reprenons un secteur au Cornillet, l'ancien du 4ème escadron. PP— et Didon(?) J'y fais un séjour du 12 au 20 avec le Capitaine Chevrier du 115ème R.I. 1er mars 1918 J'y remonte pour installer nos FM et . Attaques boches sur la 7ème D.I. et sur nous. Ils prennent (8 boches) un officier de chez nous: Bourdelles, 16 hommes et 110 fantassins. Rien chez nous. Je rentre très fatigué. 25 mars 1918 Ambonnay – Bury 26 mars 1918 Bury – Flavigny Flavigny est un joli petit pays à 3km d'Avize où se trouve le G.A.N. Terrains pour le cheval magnifiques. Je pars en permission le 4 mai. Pendant ma permission l'escadron fait mouvement et je le retrouve à Ambonnay. Je rentre à Ambonnay le 15 et l'on m'apprend que je suis désigné pour suivre un stage à l'état-major de la 8ème D.I. pour la liaison. Jeudi 16 mai 1918 Je pars pour Mourmelon-le-Petit et mange à l'E.M. 24 janvier 1919 C'est seulement aujourd'hui que je continue ce pauvre carnet. Que de douleurs depuis et que de changements. Je vais essayer néanmoins de transcrire le mieux possible les faits qui se sont relatés. Après un séjour agréable et reposé, j'allais terminer mon séjour à l'E.M. lorsque le 29 mai le Colonel Oudry, remplaçant le général, me donne une mission de liaison et de reconnaissance au Cornillet. 30 mai 1918 Je suis parti le matin à 7h. à cheval sur Devalée(?). Je traversais Baconnes et prenais la route de Prosnes. A mi-chemin je prends le boyau de Constantine. Je le longe complètement lorsque sortant du dernier bois que traverse le boyau de Constantine je m'engageais sur la piste du même nom quand je fus blessé à la main gauche par l'éclat d'un premier obus provenant d'un tir de harcèlement. Je ne m'arrêtais pas pour cela et continuais ma route lorsqu'un deuxième obus éclata à quelques mètres de moi sur la gauche et un éclat me laboura la poitrine dans toute sa largeur. Quelques secondes après un troisième obus éclata violemment à ma droite et je perdis connaissance. Tombé à l0h du matin, je fus relevé à 6h du soir et transporté à l'ambulance du camp Dilleman. Je suis resté à Dilleman pendant 8 jours. Le soir même de ma blessure on me pratiqua la transfusion du sang pour me sauver. C'est le Caporal Pinson qui me l'a donna. On me croyait perdu. 8 juin 1918 J'ai été expédié à Châlons à l'Hôpital Corbineau, Docteur Gosset. J'ai quelques moments de connaissance. Pendant huit jours je suis comme mourant 14 juillet 1918 Nous partons dans un train à bétail et j'arrive le 15 à Lyon à la Clinique St. Charles grâce à Anscher(?). Souffrances inouïes. Mes parents viennent et ma connaissance revient. Heureusement on ne me coupera pas mon bras. 24 juillet 1918 Je suis opéré par le Docteur Debré sans être endormi vu mon extrême faiblesse. Quel martyr. Le soir j'atteints 42°, Maman est là, me revoyant(?) le 14 juillet Puis je vais u || Jean, 17 ans, a arrêté ses brillantes études au lycée Rollin pour s'engager comme simple soldat à la guerre de 1914 - 1918. Citation à l'ordre de l'Armée D n° 7858 - 30 mai 1918 Jeune officier qui a toujours fait preuve de bravoure. Appelé comme agent de liaison à 1'Etat-Major d'une division d'infanterie a été atteint récemment d'une grave blessure au cours d'une mission délicate de reconnaissance qu'il a accomplie avec beaucoup d'élan sans souci du danger. Une blessure antérieure, une citation. || || Citation à l'ordre de la brigade || Remembrance || Ordre PETAIN

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