Abdon Pelay, né en 1870 au Houga (Gers) est d'abord maître de chai à Aire-sur-Adour puis monte à Paris où il exerce le métier de cocher. Mobilisé le 6 septembre 1914 (il a alors 44 ans) au moment de la bataille de la Marne, il est affecté, comme erritorial au train des équipages, chargé de ravitailler les tranchées en poteaux et fil de fer barbelés. Puis, le 16 octobre 1914, il passe avec succès l'examen qui lui permet de conduire les voitures à pétrole : il assurera, dans le secteur de Verdun, le transport des troupes et du ravitaillement. En 1918, peu avant l'armistice, le hasard lui fait rencontrer son fils René, engagé dans les Chasseurs : alors qu'il se rase devant le rétroviseur de son camion, son fils apparaît dans le miroir. Le choc est rude et il se met à pleurer. || ACA4640172_39_PELAY_02_01 Abdon Pelay et son camion

René Pelay (au centre de la photographie) et ses camarades posent dans une rue de Wiesbaden, entourés de la population allemande, en particulier des enfants. Au dos, l'inscription au crayon :Souvenir du 30e CA / Wiesbaden || Front

ACA4640172_39_PELAY_03_01 : René Pelay et son régiment en occupation à Wiesbaden || Pierre Pelay, dit René, est né en 1899 dans le Gers. À l'âge de 18 ans, en 1917, il s'engage dans les Chasseurs d'Orléans et paticipe, bon gré mal gré, au rétablissement de l'ordre lors des grèves qui éclatent à Saint-Étienne comme dans plusieurs autres villes. Il est finalement envoyé au front en 1918 mais l'armistice est signé très vite et il lui manquera trois mois pour pouvoir obtenir sa carte du combattant. Il fait partie des premiers Chasseurs qui entrent dans Strasbourg puis il est envoyé en occupation en Allemagne. Il est d'abord stationné à Wiesbaden, agréable ville d'eau puis son régiment est envoyé en Pologne, près de Cracovie : la vie est alors très dure pour les soldats qui meurent très nombreux de congestion pulmonaire. René est touché à son tour par une congestion du rein et est rapatrié, dans un état désespéré en 1918 vers son village du Houga. Il faudra toute la tendresse et le lait de poule de sa grand-mère Justine pour le sauver !