Ces pages concernent les 13 et 14 août 1914. la fatigue commence à se faire réellement sentir ..voilà 3 nuits que nous n'avons pas dormi. Le régiment de Louis laisse passer le 24e d'artillerie sur la route de Gondreville et Louis en profite pour s'accrocher à une voiture et à faire 15 km sans fatigue ..c'est chic de faire une étape avec une voiture à chevaux. A 7 km du cantonnement je descends car les artilleurs changent de direction... Des patrouilles allemandes circulent dans le pays : ..le 167 en a arrêté une parait-il... A Rogéville, 21 km les séparent de la frontière, le 3e Bataillon vient de partir aux avant-postes. Quant à nous nous nous apprêtons à dîner chez de braves gens qui ne savent comment nous satisfaire (Germaine et Henri Dieulouard en Meurthe-et-Moselle). Le 14 août, le régiment recule d'1 km afin d'arrêter un débordement possible de l'ennemi qui bombarde Pont-à-Mousson. Louis Pinsonneau va croiser de nombreux corps de régiment : l'Artillerie 24e est installée derrière nous.....des sentinelles du 57 et du 24 sont postées un peu partout afin de signaler la cavalerie ennemie....il faut voir avec quel entrain chacun nettoie son fusil...le canon tonne fort devant nous.

Fin de la journée du 14 août, les boches viennent d'être repoussés par le 24e d'artillerie. Dessin de l'église de Rogéville (Meurthe-et-Moselle) où le régiment de Louis Pinsonneau attend vainement l'ennemi. Le samedi 15 août, le 1er peloton va exécuter des tranchées, il semble que le cantonnement soit là pour quelques jours ..chic mais voilà 2 jours qu'on reste au même patelin, gare demain! ça pourrait...barder.

A la page 14 du carnet, sous le chapitre En Lorraine-Alsace, Louis est arrivé à Sauvigny, à 35 km de Nancy, lieu de son cantonnement. Il décrit un peu leur installation très provisoire : Nous sommes cantonnés dans un grenier avec fort peu de paille, Nous avons trouvé de braves gens qui nous ont admirablement bien reçus, Nous sommes très heureux d'avoir trouvé un peu d'affection si loin du foyer familial.