ensemble de cartes postales écrites du front de l'Aisne puis de Lyon et d'Italie || Mon grand-père Émile VERNEREY était agriculteur au lieu-dit Les Prés Vuillins près de Montbenoît, dans le Haut-Doubs : il élevait des vaches laitières et pratiquait un peu de culture, comme le lin, courant dans la région à cette époque, ou des plantations de sapins. L'hiver, il s'occupait de travailler le bois, meubles, etc. pour sa propre utilisation. Marié une première fois, il eut deux enfants, il perdit sa femme en 1902, foudroyée par un orage à 24 ans. Il se remaria par raison avec la soeur aînée de son épouse qui avait 10 ans de plus : mon père est né de ce mariage en 1905. Il est mobilisé en 1914 dans le 54e Régiment d'infanterie territoriale de Besançon qui est d'abord chargé de l'organisation de la défense de Besançon. Sa première carte postale connue est datée du 17 juin 1915 à Vic-sur-Aisne. En juillet 1915, il écrit qu'il doit monter dans les tranchées (sans doute dans le secteur du plateau de Nouvron). Plus tard, on suit, grâce à sa correspondance, son parcours à Lyon en janvier 1917, puis en Italie, à partir de novembre de la même année : il était alors affecté au transport de marchandises approvisionnant les troupes françaises stationnées en Italie. Très régulièrement il envoyait à sa famille des cartes postales de Milan, Côme, Venise, Florence, Rome, etc. dans lesquelles il donnait des nouvelles de sa santé et des conseils pour les travaux des champs. Il raconta plus tard combien il avait été émerveillé par les monuments qu'il avait découverts en Italie.

Back || Carte postale écrite par Émile VERNEREY, mon grand-père, caporal au 54e Régiment d'infanterie territoriale, à sa femme et à ses enfants. Le texte est écrit le 24 juillet 1915, sans doute depuis Vic-sur-Aisne, au dos de sa photographie (Je profite de l'occasion pour vous envoyer encore une fois ma binette). Il écrit qu'il va monter aux tranchées le lendemain soir (ces tranchées nous ne les avons pas encore occupées ; donc nous ne savons pas si elles seront bonnes ou mauvaises, car il y en a qui sont bien plus bombardées les unes que les autres). Le 54e RIT est monté dans le secteur du plateau de Nouvron le 25 juillet 1915 donne des nouvelles des hommes du village qu'il a rencontrés et d'une possible permission. Il ajoute : Vous ne m'avez pas encore envoyé la mesure du doigt à la Jeanne pour une bague, je l'attends pour lui en faire faire une pour lui porter lorsque j'irai.

-Livret militaire d'Émile Antoine -Lettres de Fanny Antoine à Émile Antoine -Lettres d'Émile Antoine -Cartes postales de propagande d'Auguste Mallet -Lettre d'un chef de bureau à Madame Antoine -Photographies d'Émile Antoine et de ses camarades || Le caporal Émile Antoine, né à Paris, le 20 avril 1887 exerce la profession d'emballeur avant que le conflit éclate. Nommé caporal du 169e Régiment d'Infanterie, il décède au front à la suite de blessures le 27 octobre 1914 aux Islettes dans la Meuse. Il s'est marié avec Fanny Mallet en 1901. Comme de nombreux époux partit au combat, il écrit à sa chère petite femme depuis Montargis. Il est très heureux de recevoir des lettres de ses filles et est persuadé d'en venir à bout rapidement et lui indique son départ vers Toul.