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FRBMLY-72 La vie des civils dans une région envahie : l'exemple d'une famille de l'Aisne dans la zone du front

C'est l'histoire de Robert Houssel et de Germaine Cluet mais aussi de leurs familles. La famille de mon père, Robert Houssel est originaire des villages de l'Aisne aux environs de Soissons sur la rive gauche de la rivière. Son grand-père paternel Jean-baptiste, veuf, instituteur retraité, est adjoint au maire de Sermoise, village en amont de Soissons. Sa grand-mère maternelle, Caroline Cluet, veuve, habite Amblemy, en aval de Vic-sur-Aisne. Son père, Maurice Houssel est instituteur et secrétaire de mairie à Trosly-Loire . Il a deux enfants, Robert, mon père, né en novembre 1900 qui devait entrer en 4° au lycée de Laon et Andrée née en 1902. Son beau-frère, Paul Cluet, né en 1975, tient au village un hôtel-retaurant-épicerie, avec son épouse Marthe Pezier dont les parents sont maraîchers à Compiègne. Ils ont une fille, Germaine née en 1902. Maurice Houssel et Paul Cluet sont mobilisés. Trosly dans la zone envahie: Lors de l'offensive des Allemands qui conduit à la première bataille de la Marne, début septembre 1914, les trois villages susnommés, sont envahis sans avoir été évacués. Lors de leur repli sur la rive droite de l'Aisne, Trosly-Loire est l'un des premiers villages près du front. Mon père, Robert, se retrouve dans la zone occupée avec sa mère, sa soeur, sa tante et sa cousine. L'occupation est très dure. Les hommes de 18 à 60 ans ont été faits prisonniers civils et envoyés en Allemagne . Mon père ne peut pas continuer ses études et se retrouvera sans diplôme. Les jeunes gens doivent travailler pour les occupants, en particulier dans les champs. Ils essaient de ravitailler les leurs avec ce qu'ils dérobent. Lors du repli des Allemands sur la ligne Hindenburg (Arras, la Fère, Reims) pour raccourcir leur front, Trosly-Loire est dans la zone qu'ils abandonnent. Ils y pratiquent la politique de la terre brûlée : destruction des villes et des villages et localement, du château de Coucy, ce que les Français ne leur pardonnent pas (arbres fruitiers abattus, sources empoisonnés...). Les familles où il y a des personnes en âge de travailler sont déplacées près de la frontière belge, pour celles de Trosly à Aubenton près de Vervins, où les habitants doivent trouver de la place pour les loger. Des convois sont organisés sous sauvegarde de la Suisse pour rapatrier les plus jeunes et les mères avec des enfants en bas âge. Germaine Cluet en fait partie en juillet 1917 et finit par rejoindre sa famille de Compiègne, d'où elle pourra donner des nouvelles de ceux qui sont restés. Les jeunes gens sont envoyés en Allemagne à pied, ceux de Trosly en octobre 1918 avec un troupeau de vaches. Le 11 novembre, ils arrivent à la frontière belge à Malmédy, à 11h : Vous êtes libres disent leurs gardes. Ils reviendront à pied jusqu'à Sedan, les vaches servant de moyens d'échange pour la nourriture et le logement. Les grands-parents sur la rive gauche de l'Aisne : le grand-père Houssel est resté à Sermoise avec des vieux. Un quotidien national lui consacre un reportage sous le titre De l'administration parmi les ruines . L'ofensive allemande à partir du front de Soissons à Reims en juin 1918 qui aura franchi la Marne à Dormans le contraint à l'exode. Avant de partir, il met à l'abri les archives municipâles dans le caveau de famille au cimetière. Il est réfugié à Charolles (Saône-et-Loire) avec sa fille qui était directrice d'école à la Ferté-Milon. La grand-mère Cluet d'Amblemy est réfugiée à Grenoble. La 2° victoire de la Marne du 18 juiet au 6 août repousse les Allemands sur l'Aisne. Trosly est libérée par l'offensive finale de Mangin qui commence le 29 septembre. Le retour au pays : Les grands parents se retrouvent à l'école de la Ferté-Milon qui était indemne, ainsi que la famille de mon père, leur village ayant subi après les destructions de février 1917 les combats de la reconquête. Les premiers habitants à être rentrés leur décrivent la vie dans les caves, abris de fortune et baraques. A son retour, mon grand-père fait la classe avec le carton goudronné comme tableau et le plâtre en guise de bâton de craie. Le Comité Américain pour les Régions Dévastées avec la fille du banquier Morgan se fixe à Blérancourt, le bourg voisin. Gaston Héricault qui en est originaire et organisera les coopératives de reconstruction, décrit la période dans son livre Terres assassinées devant les dévastations, 1914-1933 (éditions Sirey,1934). De nombreuses correspondances conservées, des photos, des journaux et des documents laissés par les soldats Allemands témoignent de cette histoire.
1-Photo de ma grand-mère Cluet 2-Photo de jeunes de Trosly 3-Photo de mon grand père Houssel 4-Registre de marchandises 5-Carte de travail de Robert Houssel

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Houssel jean-Pierre

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1914 - 1918

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fra

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1

INSTITUTION

Europeana 1914-1918

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UGC

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Date

1914
1918

Type

Story

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Français

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Europe

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Europeana 1914-1918

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Year

1918
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2019-09-11T08:42:35.845Z
2020-02-25T08:53:15.811Z
2014-01-15 16:56:30 UTC

Provenance

FRBMLY

Record ID

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