Lettres adressées par Georges Cany à sa femme ; lettres adressées par des amis à Georges Cany durant sa convalescence à Falaise ; courriers adressés à Georges et Anna Cany par leur famille ; télégrammes ; papiers militaires de Georges Cany ; dessin anonyme représentant un soldat.
Histoire de Georges et Anna Cany racontée par leur fille. Georges Xavier Cany, fils d'un agent voyer et d'une institutrice, était né en Algérie, où ses grands-pères paternel et maternel, tous deux zouaves, s'étaient installés comme colons. Il fit ses études en France et devint ingénieur principal. Il travailla de 1910 à 1914 comme ingénieur à Kerassunde (aujourd'hui Giresun, Turquie), puis à Trébizonde (aujourd'hui Trabzon, Turquie). Il épousa en 1912 Anna Collaro, l'une des filles du vice-consul de Russie à Giresun, qui avait eu 19 enfants. Leur premier fils, Robert, naquit en mars 1914. Georges Cany fut mobilisé dès le début de la guerre. Commença alors un périple qui le conduisit de Giresun à Falaise, via Samsum, Constantinople, Marseille et Paris. Il écrivit très régulièrement à sa femme, restée à Giresun avec leur fils, durant ce voyage. A son arrivée en France, il fut incorporé au 5e régiment d'infanterie, 25e compagnie, et partit pour le front. Il avait grade de sergent. Blessé à la cheville en 1915, il obtint la croix de guerre avec palme. Il fut rapatrié à Nantes et soigné près de Falaise, à La Bernerie. Sa femme Anne, dont la famille, russe, avait quitté la Turquie pour Constanza en Roumanie, prit le bateau de Giresun pour Marseille avec leur fils Robert, cachant dans son chignon les pièces d'or que son père lui avait remises pour le voyage. Elle rejoignit son mari à Falaise durant sa convalescence. Une fois rétabli, Georges Cany fut mobilisé aux usines Citröen, comme ingénieur au service électrique, puis aux usines Salmson de Billancourt. Sa femme Anna le rejoignit à Paris dès qu'il obtint une situation stable. En 1931, Georges Cany entra chez EDF et fut muté à Chazelles-sur-Lyon pour l'électrification d'une ligne de train. La famille s'installa ensuite à Madagascar, où Georges participait à la construction d'une centrale électrique, et rentra en France en 1945. Georges Cany prit sa retraite à Marseille.