Ernest | mon grand-oncle
Cartes postales (d'Ernest) , et lettres (d'Ernest, de l'instituteur public, des camarades soldats, de l'aumônier, de ma grand-mère, ensemble datant de 1886 à 1918
Photos et image religieuse
Saint-Alyre d’Arlanc(Puy-de-Dôme) France – Roulers Belgique . …Il avait 22 ans !
Ces quelques lignes, je les dois d’abord à Aude(39 ans), à Emmanuel (36ans), mes deux enfants qui m’ont parlé de la « grande collecte » et qui m’ont demandé de rechercher les documents de famille(je suis fière d’eux parce qu’ils veulent entretenir ce devoir de mémoire), je les dois à maman qui m’a autorisée à m’en emparer, à elle et à Papa, qui n’est plus maintenant, mais qui les ont si précieusement conservés et qu’ils m’ont destinés, à ma grand-mère, « Mémée » qui m’avait parlé un peu de lui, toujours avec retenue et pudeur : elle s’appelait Angèle, elle m’adorait et je l’adorais, je fus sans doute, après tant de peines, le rayon de soleil de sa vie, sa première petite-fille… « Lui » c’était son frère Ernest, mort à Roulers en 1918, quelques jours avant la signature de l’Armistice . Son nom, je le regardais souvent à l’église du village sur la grande plaque de marbre blanc, où il figure toujours, à côté de tous ceux qui sont tombés comme lui. Il est l’avant-dernier sur la liste, j’en suis sûre !
Sa photo m’avait toujours impressionnée car elle occupait, dans un très grand cadre, ma chambre de petite-fille dans mon Auvergne natale, chambre que je retrouvais pour les vacances. Enfant, je vivais, durant l’année, si près finalement de l’endroit où il était tombé, j’habitais Arras. La frontière et Roulers étaient assez proches et je me souviens très bien y être allée avec mes parents, ma grand-mère et mon frère…à la recherche de quoi au cimetière ???!
Sa mort, le lundi 14 octobre 1918, alors qu’il n’avait que 22 ans, a sans doute changé bien des choses dans la vie des miens, et de sa mère en particulier, mais on ne ré-écrit pas l’histoire, ni la petite, ni la grande…
Voici ce qu’il nous reste de lui :
Une belle lettre de son « instituteur public », datée du 15 octobre 1886, témoigne de son assiduité et de son courage, elle préfigure son destin, comme beaucoup il mourra en héros ! Jean-Marie devait être, avant Ernest, son premier prénom, prénom de son père, prénom de sa mère.
Des lettres de lui qu’on relit les yeux embués de larmes, il espérait tant revenir à la maison, il ne se plaignait point, il était fier de servir son pays. Il était alors à Luçon en Vendée…ce n’était pas encore le front! Les lettres sont régulières et reconnaissantes, sa famille semble tellement compter ! Ce sont des cartes de Vendée ou des lettres, du 6 novembre 1916, du 16 février 1917, du 2 mars 1917, du 18 mars 1917 et du 14 mai 1918, nous n’avons récupéré que ces lettres-là. Mais c’est si précieux !
Et puis… c’est le front… et ce sont 3 lettres (une du 22 octobre 1918 , écrite par ma grand-mère qui recopie la lettre d’un camarade d’Ernest qui n’a pas le droit de lui apprendre la « terrible » nouvelle, une du 31 octobre 1918 par le Brigadier, et une du 19 novembre 1918 par l’aumônier) lettres qui font encore frémir aujourd’hui, elles annoncent …sa mort : la première est recopiée telle quelle par ma grand-mère , « malheureuse Angèle », à Yvonne, la fiancée d’Ernest , c’est celle du 22 octobre, pour qu’elle sache, elle aussi, la suivante est terrible, c’est celle du 31 octobre, elle est écrite par le Brigadier à ma grand-mère, c’est l’annonce « officielle », avec le plan pour le cimetière, et la troisième du 19 novembre 1918, encore plus bouleversante, est adressée à Monsieur le Curé de Pontempeyrat, en Haute-Loire, l’oncle Emmanuel, mon arrière grand-oncle, son oncle et celui de ma grand-mère : il voulait savoir comment son neveu Ernest était mort. Tous les détails sont donnés, et ils font si mal, mais l’oncle Emmanuel en a tant besoin ! Ils procurent en même temps fierté et respect, et c’est pourquoi, au nom de ceux qui l’ont connu, au nom de ceux qui se sont souvenus de lui, je suis moi aussi fière de laisser ce tout modeste témoignage, au nom enfin de tous ceux qui, comme lui, sont « morts au champ de bataille », comme on dit, ils sont si nombreux à avoir laissé leur sang sur cette terre d’adoption qui est devenue la mienne aujourd’hui…puisque j’habite dans la Somme, à Amiens !
Je joins cette photo d’Ernest sur son cheval, photo qui a un peu troublé mon enfance, en même temps qu’elle forçait mon respect, et je joins l’image religieuse que l’on plaçait dans le missel, en mémoire de lui.
Marie-Christine Sainfel novembre 2013
Ernest mon grand-oncle tombé sur le champ de bataille en Belgique
en Auvergne
Photograph
Ernest est sur son cheval , il est en uniforme, très digne et très patriote, fier pour moi d'honorer son pays. C'est la photo dont je parle dans mon histoire qui était dans ma chambre d'enfant, et qui est maintenant à l'honneur, dans la maison de vacances en Auvergne,à Saint-Alyre d'Arlanc, Puy-de-Dôme, mon village , qui était le sien et où certains de ses restes ,ainsi que que sa plaque de métal ont été rapportés pour qu'il soit inhumé (m^me partiellement)en sa terre natale.
C'est donc une photo qui signifie beaucoup pour moi et qui m'impressionne toujours autant!Photo à laquelle ma grand-mère et la famille tenaient beaucoup.
Ernest en uniformesur son cheval
45.549532,3.7393079999999372
CONTRIBUTOR
Marie-Christine Sainfel
DATE
1886-10-19 - 1918-10-14
LANGUAGE
fra
ITEMS
13
INSTITUTION
Europeana 1914-1918
PROGRESS
METADATA
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