Portrait de groupe : Paul Laffay à Houaïlou, Nouvelle-Calédonie, aux côtés de Maurice Leenhardt et des natas

Photos et correspondances venant des Archives de la Société des missions évangéliques de Paris (au Défap). || Paul Laffay (1889-1917), pasteur protestant, arrive en 1912 en Nouvelle-Calédonie pour travailler aux côtés du missionnaire et ethnologue Maurice Leenhardt. En février 1915, il est appelé pour le conseil de révision à Nouméa et retenu pour un départ au front. Il embarque sur le Sontay le 14 avril pour débarquer à Marseille le 26 juin 1915. En 1916, il sort sous-lieutenant de l'Ecole de sous-officiers de Saint-Maixent. Il met tout en oeuvre auprès de ses supérieurs de l'Infanterie coloniale pour être autorisé à accompagner le contingent indigène venant de Nouvelle-Calédonie. Dans ses lettres au directeur de la Société des missions (SMEP), Jean Bianquis, il affirme que tel est son devoir. Il rejoint finalement l’armée d’Orient stationnée à Salonique. Il meurt à Monastir le 28 mars 1917, tué d'une balle dans la tête. Sa mort frappe les « natas » de consternation, ces prédicateurs kanak avec lesquels il avait tissé des liens forts. Dans une lettre destinée à leur être transmise en cas de décès, Laffay s'adresse à ceux-ci : Natas, je vous dis : A Dieu ! Nous nous retrouverons là-haut dans le ciel, où il ne peut y avoir de guerre. Soyez forts dans le travail que Dieu vous a confié. Que la Calédonie vive ! Elle vivra si vous lui donnez votre vie... A Dieu, natas, je vous aime, et que Dieu soit avec vous ! En réponse, les Natas adresseront à leur tour une lettre à Jean Bianquis pour exprimer leur tristesse.

Traduction par Maurice Leenhardt de la lettre des Natas adressée à Jean Bianquis suite à la mort de Laffay