Entre les feuilles d'un livret militaire racorni, les photos d'un camp de soldats avec l'inscription manuscrite Camp des Peaux Rouges Tribu des Pieds Nickelés, Bucheres Courgerennes , 1915, une liste de noms, les messages en quelques mots d'un paysan inquiet pour son vignoble ou précisant un calcul de prix et surtout la photo inattendue d'un soldat et de sa famille. Les visages sont graves, seule la jeune fille esquisse un sourire. Elle s'appelait Denise, elle avait 13 ans. En 1915, avec sa maman, elles ont traversé la France pour rendre visite à leur militaire. Un voyage mémorable, raconté par bribes, au gré des confidences d'une vieille dame encore étonnée, bien des années plus tard, de leur audace : on n'avait pas froid aux yeux quand même ! disait-elle en riant. Fière de me montrer u vois, là sur la droite, celui qui tient le furet blanc, c'est mon père, il était vraiment bon chasseur, ça en a épaté plus d'un et ça leur a bien servi, c'était pas facile pour les soldats, ils se débrouillaient ... Il est rentré en Charente, a retrouvé ses vignes et la vie a repris son cours. Ces photos ont sommeillé presque 100 ans et je suis heureuse aujourd'hui de les faire témoigner du courage, de la tendresse et l'amour d'une famille, d'un soldat, d'une épouse, de Denise ma Marraine. || Photos d'un camp de soldats et leurs versos. Photos d'un soldat et de sa famille venue lui rendre visite.

Mon arrière grand père maternel a été mobilisé le 2 août 1914 et ce jusqu'au 11 août 1919. Il a donc fait toute la guerre. Il savait lire et écrire et, de fait, à la fin de la guerre (1918), il est resté un an de plus en service de manière à pouvoir aider l'administration militaire à la démobilisation des autres soldats. Il était 1er canonnier servant au 51e régiment d’artillerie. Il est mort avant ma naissance, mais j’ai vu nombreuses photographies le représentant. Avant la guerre, c'était un jeune homme toujours souriant, mais ensuite, il semble que la tristesse ait imprégnée sa vie, comme s'il avait été brisé par la guerre. Ma mère m’a toujours dit qu’elle avait toujours connu son grand père triste et comme perdu…. || -un livret militaire : Ange François Marie Toulminé. p 28, trèfle à quatre feuilles, qui s’est incrusté dans la page. Très mauvais état. -une photo-carte postale en pied noir et blanc : photo en uniforme, surement prise pendant une permission. -carte postale noir et blanc, de Saint-Gonnery (8 aout 1926)- Le Frent : inauguration en grandes pompes du monument aux morts.

Livret militaire du soldat Lecomte Jean-Lucien