Laissez Passer du canonnier Plisson eugène le 24 août 1914 signé du commandant du fort au verso du feuillet
Quelques jours avant sa mort entre le 8 et 10 septembre 1914
Laissez-passer du canonnier Plisson pour les besoin du service signé du commandant du fort (verso)
Back
CONTRIBUTOR
LEMAITRE THIERRY
DATE
-
LANGUAGE
fra
ITEMS
1
INSTITUTION
Europeana 1914-1918
PROGRESS
METADATA
Discover Similar Stories
Laissez Passer du canonnier Plisson eugène le 24 août 1914 signé du commandant du fort au verso du feuillet
1 Item
Front || Quelques jours avant sa mort entre le 8 et 10 septembre 1914 Laissez-passer du canonnier Plisson pour les besoin du service recto mention signée du commandant au verso
Télégramme du 20 août 1914 verso
1 Item
Quelques jours avant sa mort à Maubeuge entre le 8 et le 10 septembre 1914 Télégramme de sa femme carmen Plisson (née Ramond) daté du 20 août 1914 adressé de Janville verso du télégramme Mentions au recto : Tout va bien envoye nouvelles lettres suivent = Carmen
Prise du drapeau du 68° Landwehr le 27 août 1914
3 Items
RECIT DU SERGENT YVES BROUSSARD Récit de la prise du drapeau du 68 ème Landwehr le 27 août 1914 par les caporaux Broussard et Turcaud du 137 ème régiment d’infanterie de Fontenay le Comte par M. le Maire de Bourgneuf en Retz à son conseil municipal : « Sergent Broussard, Lorsque nous apprîmes par les journaux que les caporaux Broussard et Turcaud du 137 ème de ligne avaient enlevé un drapeau à l'ennemi, nous en fûmes doublement heureux, comme français et comme habitant de Bourgneuf. Le conseil municipal (de Bourgneuf) entend perpétuer parmi les générations futures le souvenir de votre héroïsme, et c'est pourquoi il vous accorde les honneurs de cette séance dont le procès-verbal contiendra le récit de votre belle action. Le 26 août 1914, le 137 ème s'était battu avec acharnement toute la journée, et le soir il campait près du petit bourg de Bulson dans les Ardennes à l'orée d'un grand bois qui était occupé par les allemands. Le matin du 27, vers 4 heures, le capitaine de la Faille de la 4 ème compagnie demande des volontaires pour faire une reconnaissance dans le bois. La mort paraît certaine, les hommes hésitent, Broussard et son camarade Turcaud seuls s’avancent. La veille et aussi les jours précédents ils avaient été chargés de missions semblables, mais pour les braves, il n’y a pas de tour de service. Le capitaine les remercie chaleureusement et leur adjoint 3 hommes de la compagnie. Il leur donne comme instruction de pénétrer dans le bois aussi avant qu’ils le pourront, de reconnaître le nombre des ennemis, leurs positions de combat, etc…tous renseignements utiles à la sécurité du régiment. Ils partent, à peine sont-ils entrés dans le bois que les balles allemandes leur sifflent aux oreilles. Ils se jettent par terre, à ce moment ils constatent que leurs trois camarades se sont dérobés. Ils ne sont que deux, que vont-ils faire ? Rentrer dans les lignes ? Non. Leur chef leur a donné une mission, ils la rempliront, dussent-ils y perdre la vie. Ils s’enfoncent donc dans le bois. Après avoir franchi un espace d’environ 600 mètres sous les balles allemandes et sous les balles françaises, ils distinguent à leur gauche des allemands dissimulés dans une tranchée, mais dont les casques à pointe révèlent la présence. En avant, encore des allemands ; en arrière, toujours, dans le bois, un détachement de hulans ; enfin à leur droite, les français tirent avec vigueur. Ils sont dans un cercle de feu et les balles ricochent tout autour d’eux. C’est miracle s’ils échappent. Par bonheur, à 20m devant eux, ils aperçoivent une petite tranchée abandonnée par les allemands. Ils s’y glissent sous la bruyère. Personne ne les a encore éventés. Ils restent là six heures, tapis dans leur repaire, sous le feu croisé des balles. Sortir en ce moment serait faire le sacrifice inutile de leur vie. Mais ils sont aux aguets et observent les mouvements de l’ennemi. Tout à coup, du détachement allemand de face qui se replie décimé, se détache un groupe de cinq hommes, un porte-drapeau et sa garde qui se dirigent vers les hulans pour mettre en sûreté l’étendard dont ils ont la garde. Ils doivent passer à courte distance de nos deux braves, qui vite ont pris leur résolution. Le drapeau à tout prix ; ils l’auront. Successivement, ils abattent trois allemands. A chaque soldat qui tombe, les autres inquiets, interrogent de tous côtés pour reconnaître d’où partent ces balles meurtrières. Ils ne suspectent pas la petite tranchée et croient fuir le danger en fonçant sur elle. C’est le moment critique. Lorsqu’ils ne sont plus qu’à un mètre, nos deux héros s’élancent sur leurs ennemis. D’un coup de baïonnette enfoncée jusqu’à la garde, Turcaud abat son homme. Broussard avec la même impétuosité s’élance sur le porte-drapeau. Mais son pied glisse sur le talus de la tranchée, et son arme, au lieu de transpercer son adversaire lui fait une blessure profonde en séton à la hauteur de l’estomac. L’allemand tombe, mais décoche à Broussard un coup de revolver qui le blesse à l’aisselle, Broussard roule dans la tranchée. Mais Turcaud intervient. Il assène à l’officier un coup de crosse qui lui brise le crâne. Déjà Broussard s’est relevé et s’est emparé du drapeau. Cette scène fut rapide comme l’éclair. Ils le tiennent ce drapeau, emblème de l’honneur du régiment. C’est celui du 68ème d’Infanterie Prussienne, décoré de la croix de fer pour la brillante conduite du régiment au siège de Mézières en 1870. Il s’agit maintenant de ruser pour sauver ce glorieux trophée qu’ils défendront, s’il le faut, jusqu’à la mort. Mais ils ont été vus et leur situation devient extrêmement périlleuse. Pour déjouer les allemands, Broussard lance le drapeau du côté des français qui ont fait un mouvement en avant. Ceux-ci ne sont plus qu’à une quarantaine de mètres et tiennent les allemands en respect. Quant à Broussard et Turcaud, ils se jettent en sens opposé dans la bruyère. Ils y restent blottis pendant deux heures, attendant le moment favorable pour s’échapper. Les français continuant de progresser et les allemands étant contraints de reculer, Broussard et son ami reviennent à leur drapeau et rampent vers les lignes françaises. Mais le danger du côté des français n’est pas moindre que du côté des allemands. Ils ont beau crier : France-France, ne tirez pas ! Leur appel semble exciter les français. Ils ont été tant de fois trompés par les allemands, que soupçonnant une traîtrise, ils s’acharnent sur le point d’où partent les appels. Situation terrible en vérité et qui certainement aurait eu un dénouement tragique sans la présence d’esprit de Broussard de crier : « Capitaine de la Faille, c’est nous, Broussard et Turcaud que vous avez envoyés ce matin en reconnaissance ». Cet appel fut une révélation pour le capitaine. « Cessez le feu, ordonne t’il ». Et nos deux braves s’élancent vers leurs camarades. A la vue du trophée qu’ils brandissent triomphalement, on les entoure ; le capitaine les embrasse. « Il n’y a que vous, mes enfants, pour faire des coups pareils. Et moi qui vous croyais mort ». Scène touchante et inoubliable !! Mais le colonel est prévenu ; il accourt et embrasse avec effusion Broussard et Turcaud. Cette étreinte, nobles héros, c’est celle de la Patrie qui rend hommage à votre courage et vous remercie ! Je pourrais borner là mon récit si je ne voulais qu’exalter le courage ; mais nos deux amis liés désormais indissolublement vont faire preuve dans la suite de ces grandes qualités de cœur qui complètent les héros et que je dois mettre en évidence. Il est de règle que le drapeau pris à l’ennemi doit être aussitôt transporté aux Invalides par ceux-là mêmes qui l’ont conquis. Il est juste que ceux qui ont été à la peine soient à l’honneur. Une auto est mise aussitôt à disposition pour faire le voyage de Paris. Mais nos braves déclinent l’invitation « notre place est ici, disent-ils » et ils reprennent leur rang de combat. Cette simplicité dans l’héroïsme les grandit encore. L’antiquité n’offre rien de plus beau. Toute la soirée ils font le coup de feu et Broussard y gagne une balle qui lui traverse la cuisse. On veut l’évacuer sur une ambulance « allons donc ! Pour si peu ?» Broussard bande fortement la plaie ; on boîte un peu mais bast ! L’œil reste bon, c’est l’essentiel. Et nos deux amis continuent de se battre. Nous arrivons au 6-7 décembre, à la Fère Champenoise de sanglante mémoire. C’est la retraite, Broussard à nouveau grièvement blessé gît inanimé sur le champ de bataille, privé de tout secours. Turcaud, lui aussi blessé d’une balle dans le dos, se souvient du serment qu’ils se sont faits sur le drapeau conquis de ne jamais s’abandonner dans le danger. Malgré les supplications de ses camarades, malgré les ordres des chefs, il reste près de son ami, lui prodiguant les soins les plus dévoués, en attendant du secours. L’attente est longue sur ce champ de bataille, dont le silence n’est plus troublé que par les gémissements des blessés. Elle dura 26 heures, pendant lesquelles le dévouement de Turcaud ne se démentit pas un instant. C’est à cette pieuse assistance que nous devons de pouvoir honorer Broussard aujourd’hui. Sergent Broussard, Par votre courage et votre simplicité dans l’héroïsme, vous vous êtes fait l’égal des héros de l’histoire que nous donnons comme exemples aux jeunes générations. Votre mémoire vivra dans le souvenir des habitants de notre commune et longtemps on évoquera le récit de la prise du drapeau du 68ème prussien. Vous symbolisez pour nous l’héroïsme de cette armée française qui lutte en ce moment pour défendre l’honneur du pays et l’intégrité du territoire. Vous pourrez la porter fièrement cette médaille que des chefs, qui s’y connaissent en bravoure, vous ont décerné sur le champ de bataille. Bénie soit la famille qui engendre de tels fils ! Heureux le pays où le peuple conserve la notion si saine du devoir et de l’honneur. Gloire à la cité qui peut s’enorgueillir de compter parmi les siens un héros tel que vous ! C’est dans ce sentiment qu’au nom de la ville de Bourgneuf je vous donne l’accolade ». Fin. || || Prise drapeau 68° landwehr par Broussard et Turcaud le 27 août 1914 || carte postale || Broussard-Turcaud || Postcard || Front