Charles Bouvard, grand-père paternel de Mme Marie-Noëlle Benjamin, a écrit durant toute sa guerre des lettres quasi quotidiennes à son père, bottier savoyard installé à Paris. Charles Bouvard a été mobilisé dès 1914 et a d'abord servi dans l'infanterie avant d'intégrer l'aviation dans la cie de Guynemer dirigée par Henry Bordeaux. Dans la lettre du 23 février 1915, il évoque des combats (obus, bombardements, ...) avec des civils touchés, des Allemands faits prisonniers, et à la fin la reprise de tranchée (il y participe). Un récit long de plus de 5 pages avec des évocations très variées. Il évoque notamment une femme aux deux jambes sectionnées, l'infirmerie, les Boches (ces cochons de Boches), le lieutenant Thiriet qui pleure la perte de ses hommes, la relève. Il a repris la tranchée, et il utilise un langage argotique, et évoque les soldats qui cherchent à être évacués pour blessure. Il signale enfin qu'il vient d'être nommé adjudant. Sa descendante précise qu'il a obtenu la légion d'honneur pour faits de guerre (conduite exemplaire dans l'infanterie et dans l'aviation).