Il s'agit de l'histoire du grand-oncle de mon mari, René Debailly. Il est parti le 11 septembre 1914 de Marseille en bateau pour rejoindre Constantine où il reste jusqu'en décembre. Il revient en France à Sathonay près de Lyon. Il part pour les tranchées le 26 mars 1915. Le 5 avril 1915, il participe à une fanfare dans laquelle il joue ; une lettre et le programme en témoignent. Lors d'une pause à Visan en juin 1916, il écrit à sa mère et joint un dessin d'une vue de sa chambre. Il meurt le 18 août 1916 à Maurepas. || Trois documents : - 1ère lettre lors de son arrivée à Constantine - lettre avec le programme du concert du 4 avril 1915 à Chilly-les-Roses - lettre de Visan de juin 1916 avec un dessin

Une photographie de Lucien Thimonier, 3 cartes postales extraites d'une vaste correspondance, une autorisation au port du ruban constituant l'insigne spécial pour les blessés de guerre. || Lucien Thimonier semble avoir été mobilisé durant l'année 1917 lorsqu'il avait 19 ans. Une carte postale envoyée à ses parents le 24 avril 1917 de Gannat (Allier) fait état de sa visite médicale d'incorporation. La suite de sa correspondance a été envoyée depuis plusieurs lieux en France : Riom (Puy-de-Dôme) et Moulins (Allier). Il semble y avoir été formé avant l'obtention du concours de signaleur en avril 1918. En août 1918, il est gazé et évacué à Voiron puis à l'hôpital complémentaire de Grenoble. Son autorisation à porter le ruban fait état d'une nouvelle blessure le 6 novembre 1918 à Ville-en-Tardenois (Marne).

Ce journal est d'une taille exceptionnelle (30x20 cm), de grand format. Il est sans doute issu de la copie très régulière au fil des semaines de carnets de plus petite taille. Il note les pays traversés. Le soldat a par la suite barré ou a recouvert de bandes de papier collé tout ce qu'il y avait de personnel, d'événements peu gratifiants pour l'armée ou superficiels, ou qui le gênait comme la mort de son frère, tout ce qu'il y avait de positif et oprimiste (découverte de beaux monuments). Certains papiers collés ont disparu et on en voit la trace jaunie sur le document. Pour le contributeur, c'est l'intérêt de ce carnet sur le travail de mémoire du soldat. Ceci témoigne sans doute aussi du remords d'être survivant.