La campagne 1916-1918 telle que je l'ai vue et vécue
Il s'agit d'un cahier quadrillé à couverture toilée, portant sur la couverture l'inscription à l'encre: 1916 1918. La première page de garde porte encore au crayon dans le coins supérieur gauche 5 f. Le texte se trouve sur les pages de droite, à l'encre noire, les titres écrits en grands caractères et soulignés. Quelques pages de gauche portent les plans, également tracés à l'encre noire.Un peu moins de 50 pages sont inscrites.
En 1916, mon grand-père, Constant Lauwers, alors âgé de 19 ans, quitta Bruges à pieds avec sa tante Marie D'Hoedt pour passer aux Pays-Bas et de là en Grande Bretagne, pour enfin se faire engager par l'armée belge et envoyer au front. En 1933 il mit la dernière main à son Journal de guerre, où il relate ses deux années sur le front de l'Yser, mais aussi une visite royale au front, les activités de l'arrière, des anecdotes sur la vie de tous les jours dans les tranchées. Quelques plans illustrent ce Journal. Mon grand-père a eu trois fils, nés en 1926, 27 et 29, et je pense qu'il a remis son Journal de guerre au propre en 1933 afin qu'ils puissent un jour le lire, mais aussi en guise d'avertissement, car il redoutait une nouvelle guerre avec l'Allemagne,ainsi que le montre la conclusion. Mon grand-père est décédé en 1942 et n'a connu aucun de ses petits-enfants. J'ai conservé le titre de son Journal comme titre de cette histoire. Il existe également un album de photos de cette époque, mais il ne montre que les rares journées passées à l'arrière, ainsi que les proclamations royales, documents qui sont beaucoup moins personnels. Ces documents sont conservés par mon père, René Lauwers,et passeront aux générations suivantes de notre famille.
Constant Lauwers, soldat puis caporal sur le front de l'Yser
Sur le front de l'Yser, à l'arrière, à Berchem Anvers après guerre
Diary
Journal de tranchée de mon grand-père Constant Lauwers, remis au propre ou complété en 1933 pour ses fils Paul, Jacques et René. Carnet quadrillé à couverture toilée portant sur la couverture l'inscription 1916 1918. La conclusion, écrite en 1933, peut se résumer à: L'armée est une assurance. Puisse un service militaire empêcher que de tels désastres se reproduisent. Mon grand-père est mort à Anvers en 1942, désespéré que ses fils aient dû eux aussi connaître les horreurs d'une guerre dont lui-même ne verrait pas la fin. Ce Journal était destiné à servir d'avertissement aux générations suivantes. Il reste bien sûr dans notre famille - qui compte un archéologue, une historienne et une historienne de l'art. Je l'ai scanné et en ai fait deux fichiers pdf numérotés 1 et 2.
CONTRIBUTOR
Christian Lauwers
DATE
1916-07-18 - 1933
LANGUAGE
fra
ITEMS
48
INSTITUTION
Europeana 1914-1918
PROGRESS
METADATA
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Il ne reste que les murs et sur les grands boulevards, beaucoup de magasins ont été saccagés du moment qu’il y avait un nom allemand. » Maggi était une société suisse mais quand on est Allgemeine Maggi-Gesellschaft … (Cf. « Comment ont échoué les manœuvres pour la destruction des sociétés Maggi et Kub, soit par la violence soit par les moyens juridiques, août 1914 à fin 1920 », Paris : Impr.Centrale de la Bourse, 1921, BNE : 8-LB57-19612) « Pour les étrangers, ce n’est pas rose. Je ne peux avoir que deux sous de lait par jour et encore parce que je suis une cliente. Il faut avoir un bon de la mairie pour les enfants. Et les pommes de terre, 1 kg par personne et 0.40 ( ?) mais cela ne durera pas longtemps. C’est la mobilisation qui arrête tout. Le sel est très cher (…) Tout est arrêté. C’est drôle, jamais, je n’aurais pu me figurer que c’était comme ça la guerre. » Paris, 4 septembre 1914 (la lettre est datée du 4 août, mais les événements relatés (bombardement par aéroplanes, « la grande bataille » de Paris qui se prépare) montrent que c’est plutôt aux alentours du 4 septembre. Germaine devait être perturbée). Les allemands ne sont pas loin, mais pas de panique. Le moral tient bon. « Tout le monde a confiance en cette victoire, qui sera paraît-il, terrible pour les Allemands ». Tours, 24 septembre 1914 : Comme le gouvernement, Germaine s’est repliée sur Tours avec son mari, employé aux chemins de fer. « J’espère la guerre bientôt finie dans six semaines, car il nous arrive beaucoup de renfort des Indes. 70 000 Hindous qui vont ficher les Allemands à la porte de chez nous. Les Anglais combattent bien aussi. » (Illustration : carte postale renforts anglais à Freetown envoyée le 12 juillet 1915 par Pierre Pérochon – cf. histoire « Une mosaïque aux trous béants -). Paris, 13 octobre 1914 : Germaine est enfin rentrée à Paris. Visite auprès d’un jeune blessé à Tours. Éternelles questions inquiètes sur la mobilisation toujours possible de ceux qui sont à l’arrière. Les destructions à Reims. Les trains réquisitionnés. « Il faut encore patienter un peu. D’un jour à l’autre, ils – les Allemands – décamperont des forts de Reims ». Pendant ce temps, Cuis, le 21 septembre : la famille Wallée a dû fuir à pied Reims bombardée et trouver refuge auprès d’habitants à 30 km, à Cuis, petit village au sud d’Épernay en attendant que les voies de communication plus à l’ouest soient ouvertes aux civils. L’on y apprend que des blessés allemands avaient été logés dans la cathédrale et que le drapeau blanc avait été hissé afin que celle-ci ne fût pas bombardée. 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