Front || Lettre de Raymond Ducos à son frère Alfred, 8 février 1915 (3e page) : recto du 2e feuillet D'autres auraient suffi à assurer la victoire. Mais comme compensation tous auras au moins celle d'y avoir contribué. Je suis encore bien placé pour juger des tristes effets de la guerre. Il ne s'écoule pas de jours que je n'entende pas les bruits du canon et de la fusillade. On chuchote tout bas que notre régiment ayant suffisamment donné pourrait être remis dans une zone plus calme. Cette nouvelle a été accueillie avec une joie qui tenait du délire. Je considérerai comme étant le plus beau de ma vie le jour où il me sera permis de nous retrouver tous réunis autour de la même table. Je n'aspire plus maintenant qu'à la réalisation de ce désir qui comblerait tous mes voeux. Dieu l'exaucera-t-il ? Allons sur cette douce

Lettre de Raymond Ducos à son frère Alfred, 8 février 1915 : Verso du 2e feuillet pensée je t'embrasse en bon frère. Raymond. || Back

Back || Lettre de Raymond Ducos à son frère Alfred, le 8 février 1915 : verso du premier feuillet Par contre si je ne t'écris pas régulièrement j'ai chargé Marie de tenir la plume à ma place. Or je sais qu'elle s'acquitte de ce devoir. J'ai été très affligé de te savoir souffrant, et même entraitement à l'hôpital. Je désire ardemment que le bon Dieu te redonne la vigueur physique nécessaire pour le rétablissement de ta santé. Je sais qu'une prière fervente monte tous les soirs vers lui dans ce but et aussi à d'autres intentions non moins bonnes. Tu vois bien que le métier des armes n'est pas à envier et qu'il eut mieux valu que le sort te désignat pour rester au moins à Pau où les soins ne t'auraient pas manqué. Tu paies cher aujourd'hui l'amour-propre d'avoir voulu malgré ta santé délicate, offrir ton concours à la Patrie menacée.