AMSM-021_1 : Le retour d'Orient de mon grand-père
Feuille de route
Mon grand-père maternel, Eugène FRESIA est né le 22 décembre 1892. Après ses classes en 1912, il est mobilisé le 17 décembre 1914 contre l'Allemagne, avant d'être envoyé sur le front d'Orient du 25 juillet 1917 au 22 mars 1919.
Je sais assez peu de chose sur sa participation à la guerre, car mon grand père était profondément pacifiste et anti-militariste. Pour lui il n'y avait aucune sorte d'honneur à avoir fait la guerre, aussi détestait il qu'on dise d'un soldat qu'il était valeureux, à ses yeux la guerre n'était qu'une vaste boucherie.
A chaque fois qu'il évoquait son expérience de la guerre, il en disait invariablement des choses négatives.
C'est dans son livret militaire que j'ai retrouvé le document dont il est question ici. Il s'agit d'une simple feuille volante sur laquelle il a inscrit le trajet effectué pour rentrer de Bulgarie en 1919.
C'est en retrouvant ce papier que je me suis remémorée les raisons de son envoi sur le front de l'Est :
Au retour d'une permission, mon grand-père est arrivé à plusieurs reprises trop tard au dépôt pour retourner au front. Tant et si bien qu'il finit par y être consigné pour éviter qu'il ne s'égare une nouvelle fois. Au final, se trouvant là, il a été embarqué sur un bâtiment en partance pour l'Orient. Ce dernier sera finalement coulé à proximité du détroit des Dardanelles.
Il passera alors 24 heures en mer, accroché à un débris avant d'être secouru, puis soigné en Grèce à la suite d'un impétigo assez important provoqué, selon ses dires , par la rouille qu'il avait eue.
C'est seulement en 1919 qu'il a pu rentrer avec son régiment de Bulgarie, passant par de nombreuses villes.
En lui même, ce document est plutôt aride, les informations qu'il contient sont assez pauvres et ne permettent pas de capter ce qu'a été sa vie durant ces quelques jours de voyage. Aussi, plus que de le lire, c'est en inscrivant les villes citées sur une carte que j'ai enfin pu toucher du doigt son parcours-dont une grande partie a été réalisé à pied- pour rentrer chez lui.
Il termine en inscrivant la Piole ce qui exprime tout son soulagement d'être revenu de ce qu'il refusait d'appeler la Grande Guerre.Il faut dire que ,parti à l'armée en 1912 pour le service militaire , il revenait chez lui presque 7 années plus tard.
CONTRIBUTOR
SILVY
DATE
1919
LANGUAGE
fra
ITEMS
1
INSTITUTION
Europeana 1914-1918