Carte postale où figure le soldat Emile Jégou, assis à l'extrémité du banc à droite. La photo est prise devant les baraquements qui abritent les éclopés. A côté de ces baraquements se trouvent des usines qui fabriquent des obus. Il conte le déroulement de ses journées à côté de Paris.

Lettre du 27 mai 1918, transcription : Mademoiselle Léa, Je vous écris ces quelques lignes en espérant que vous êtes en bonne santé. Les jours, les mois, les années passent et la situation est la même. Souffrances et deuils. Je crois que cette guerre est sans fin et que notre génération est frappée au plus dur. La perspective de l’avenir ne m’apparaît pas brillante, au contraire, plus il y a de peuples en guerre, plus il y a d’épuisements. Et moins de matière on trouvera (après le cataclysme) utile à la vie de manière que l’homme soit condamné à beaucoup souffrir dans les jours à venir. Croyez-vous à une fin ? Vous avez fait des souhaits pour que ce soit terminé cette année. Hélas, je crains qu’ils ne soient réalisés. Recevez, Mademoiselle, mes amitiés et tous mes bons souvenirs. Bonjour à votre famille. Au recto : Le canon tonne dur et le soleil est radieux ! J’ai le cafard, c’est pitoyable. Je voudrais le vendre pas cher. Au revoir

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