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Retourne au front | la France a besoin de toi

Dans la galerie familiale : Mon grand-père, Léon Marie Léon Marie (1881 – 1940), mon grand-père maternel, était un passionné de cyclisme et de sports mécaniques (photo 1), bon musicien aussi. Faute d'être un athlète émérite, après son mariage en 1907 avec Nathalie Kieffer, alsacienne d'origine (photo 2), il s'établit dans sa ville natale, Vire en Normandie, comme mécanicien automobile et spécialiste en cycles (photo 3, rare, qui le montre auprès d'André Grapperon, champion d'Europe de motocyclisme, le 31 janvier 1908, sur « bicyclette à pétrole » Alcyon, moteur Anzani et pneumatiques Le persan, qui effectuait son tour de France (6000 km) ). L'armée, comme tous ceux de sa génération, il l'a connaît bien : trois années de service militaire,près de cinq années de guerre, car la démobilisation ne se fait que lentement en 1919, sans compter plusieurs périodes de rappel (photos 4 à 6). De « sa » guerre, nous ne savons pas grand chose : au décès de son mari, ma grand-mère - acte criminel au regard de l'histoire - a brûlé toutes ses lettres écrites du front ! Il ne reste que quelques cartes postales et photographies, toutes rassurantes, prises essentiellement entre 1916 et 1918 ainsi que d'épars souvenirs oraux de ma grand-mère. Tout est vague, mes frères et moi nous étions si jeunes à cette époque ... Il est mobilisé en août 1914 (photo 7 « départ aux armées »). Ayant dépassé les 35 ans et fort de ses connaissances en mécanique, Léon est en février 1916, muté des tranchées (photos 8 et 9 dans un groupe de biffins, Léon vu en pied) pour servir en qualité de chauffeur sur la Voie Sacrée à Verdun. Jusqu'à fin juillet, 17 à 18 heures de conduite par jour « sans pouvoir pisser ailleurs que dans son froc » par séries de dix jours entrecoupées d'une courte période de repos. Le rythme infernal est bien connu et nullement une légende (Sélection de 18 photographies montrant la diversité des véhicules qu'il conduisit ainsi que Léon revêtu d'une pelisse chaude et légère, vue que je n'ai pas résisté au plaisir de rapprocher un siècle après, d'une photographie de Maurice Ravel alors chauffeur également sur La Voie Sacrée!). On le retrouve en photo en juin 1918 à Soissons, clarinettiste de son régiment (photos 29 et 30). Des permissions rarissimes : pas une seule suffisamment longue avant août 1916 lui accordant le loisir d'aller retrouver son épouse et son fils Paul âgé de quatre ans (photos 31 et 32). Ce retour en famille subsiste dans la mémoire familiale en raison de la réponse cinglante du petit Paul à son père – Personnage si étrange à ses yeux - qui lui faisait une remontrance sur sa façon de se tenir : « Et toi, qu'est-ce que tu fais là ? Retourne au front, la France a besoin de toi ! ». A la fin de la guerre, il reprend son activité de mécanicien à Vire (photo 33), devient concessionnaire Peugeot et agent Ford (photo 34). Léon est décédé fin juin 1940 des suites d'une commotion cérébrale survenue à l'écoute du discours de reddition du Maréchal Pétain, « son » maréchal qu'il ne reconnaissait plus. Nous ne l'oublions cependant pas (4 photos de mes fils Etienne et Guillaume sur ses traces entre Bar le Duc et Verdun).
Photo 1 : Léon, passionné de cyclisme (1900) Photo 2 : Mariage (1907) Photo 3 : Avec le champion André Grapperon (1908) Photo 4 : Léon militaire (vers 1903) Photo 5 : De profil Carte du service (1904) Photo 6 : Période de rappel (1912) Photo 7 : Août 1914 : Départ aux armées avec son épouse et son fils Paul Photos 8 et 9 : Début 1915 à la biffe. Photo 10 : La Voie sacrée : dernier pipi avant d'embarquer Photo 11 : Embarquement pour la Voie Sacrée Photo 12 : Prêts pour le départ Photo 13 : La file des véhicules à l'arrêt Photo 14 : La file en route Photos 15, 16 et 17 : Léon Marie au cul du camion Photos 18 et 19 : Véhicules Photo 20 : Examen moteur Photos 21 et 22 : Léon, chauffeur d'autorité Photo 23 : Près de Bar le Duc Photo 24 : Avec une Madelon Photo 25 : Verdun 1916 Entre camarades Photos 26 : Groupe de chauffeurs en pelisse Photo 27 : Léon en doudoune Photo 28 : Ravel en doudoune (photo extraite de Ravel de Vladimir Jankélévitch, Seuil collection Solfèges p 31 - fonds Georges-Jean Aubry) Photos 29 et 30 : Léon, clarinettiste (Soissons 16 juin 1918) Photos 31 et 32 : En permission et en famille (Vire, août 1916) Photo 33 : Mécanicien à Vire (1919) Photo 34 : Concessionnaire Peugeot, stand expo Vire (1929) Photos 35 à 38 : In memoriam , Etienne et Guillaume sur les traces de leur arrière-grand-père (1990 et 1998)

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Urbain Vincent

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-

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38

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Europeana 1914-1918

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UGC

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europeana19141918:agent/7c5b410e0a5f87204acf52703b2a1d4c

Type

Story

Language

fra
Français

Country

Europe

DataProvider

Europeana 1914-1918

Provider

Europeana 1914-1918

DatasetName

2020601_Ag_ErsterWeltkrieg_EU

Language

mul

Agent

Urbain Vincent | europeana19141918:agent/7c5b410e0a5f87204acf52703b2a1d4c

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Provenance

INTERNET

Record ID

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Un père | mari | paysan | protestant | mort au front pour la France en 1916

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