FRAD071-027 Benoît GAILLARD | ecclésiastique et infirmier militaire : 1005 lettres à sa famille
Récit de Marie-Thérèse MITTON pour Benoît GAILLARD, son grand-oncle.
Benoît GAILLARD est né le 24 mars 1886 à Saint-Laurent-en-Brionnais (Saône-et-Loire), une région à forte tradition catholique. En 1905, alors élève ecclésiastique à Autun, il s'est engagé volontaire pour le 134e régiment d'infanterie et est entré dans la réserve active en 1908. En août 1914, il est rappelé à l'activité et affecté à la 8e section d’infirmerie à l'hôpital de Dijon où il est resté un mois avant de partir pour le front. Infirmier militaire, brancardier, l'abbé GAILLARD transportait les blessés du front jusqu'à l'infirmerie ou à l'hôpital (On s'imagine que nous faisons de l'héroïsme tous les jours... Il s'en faut, écrit-il le 27 février 1915). Il exerçait aussi des fonctions religieuses : il lisait la Lettre pastorale à la troupe, disait les messes.
Tout au long de la guerre, Benoît GAILLARD a écrit 1005 lettres à ses parents, en prenant le soin de numéroter ses envois à partir de septembre 1914. Il y évoque les soins donnés aux blessés, leur moral et leur attitude vis-à-vis de la religion (lettre n°132). Il visite également des prisonniers, parmi lesquels des prêtres punis pour des broutilles (lettre n°203) ; à cette occasion, il porte un jugement sans concession sur les limites de la discipline militaire. Au fil de ses courriers, il donne et prend des nouvelles des ecclésiastiques et des civils (enfants du patronage, etc.) de sa connaissance.
Benoît GAILLARD est resté au front jusqu’à l'armistice, les dernières lettres sont écrites lors de son retour.
Après la guerre, il a été nommé curé à Autun et dans la région (Change, Créot). Il est décédé de la grippe en 1933, à l'âge de 47 ans.
Son jeune frère Marie Louis Antoine GAILLARD, né en 1889 et également mobilisé en août 1914, a disparu lors de la bataille de l'Ourcq le 6 septembre 1914. La contributrice est la petite-fille de leur frère aîné François, né en 1883.
Photographie de Benoît et Louis GAILLARD en uniformes du 134e RI, lettres des 6 mars 1915 (n°132) et 18 mai 1915 (n°203).
Guerre mondiale (1914-1918) -- France
Benoît et Louis GAILLARD
Photographie de Benoît et Louis GAILLARD en uniformes du 134e RI
Photograph
Remembrance
Letter
Benoît GAILLARD évoque une visite aux blessés, dont un homme dont on avait coupé la jambe ; il se dit émerveillé par son courage et sa bonne humeur.
Benoît GAILLARD
Trench Life
Lettre du 6 mars 1915 (n°132), p. 1
Guerre mondiale (1914-1918) -- Aspect moral
Lettre du 6 mars 1915 (n°132), p. 2
Guerre mondiale (1914-1918) -- Aspect religieux
Dans cette lettre, Benoît GAILLARD évoque la prison militaire, où des prêtres-soldats ont été punis pour des broutilles ; il juge que la discipline est une bonne chose, mais quand elle est assurée par des chefs ou des sous-chefs idiots ou voulant faire du service, pour ne pas partir au front, elle est moins louable.
Lettre du 18 mai 1915 (n°203), p. 1
Lettre du 18 mai 1915 (n°203), p. 2
CONTRIBUTOR
Marie-Thérèse MITTON
DATE
1914-08 - 1915-05-18
LANGUAGE
fra
ITEMS
5
INSTITUTION
Europeana 1914-1918