FRAD062_113 - Charles Hubert | naufragé des Dardanelles.
- Diplôme et médaille commémorative de la campagne de Serbie de Charles Hubert.
Témoignage recueilli auprès de Christiane Donat, au cours de la collecte de novembre 2013, concernant Charles Hubert, son grand-père maternel. Soldat d'infanterie, Charles Hubert a participé à la Grande Guerre, et a notamment été acteur de l'épisode du naufrage des Dardanelles. Il ne parlait pas de ce qu'il avait vécu, toutefois il a évoqué un épisode en particulier avec sa petite-fille. Aux Dardanelles, des chevaux et des mulets se trouvaient dans le navire sur lequel était embarqué Charles Hubert. Après le naufrage, les hommes qui se trouvaient sur des radeaux de fortune furent obligés de frapper ces animaux pour les empêcher d'y monter. Paniqués, ils auraient risqué de faire chavirer ces embarcations.
CONTRIBUTOR
Christiane Donat
DATE
1915-03-18
LANGUAGE
fra
ITEMS
1
INSTITUTION
Europeana 1914-1918
PROGRESS
METADATA
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photo 1 : CAUSSE Henri Etienne Laurent photos 2 à 5 : le naufrage de la Médie photos 6 et 7 : paquebot Médie photo 8 : sous-marin allemand classe UC || C’est bien connu, il suffit d’écouter les anciens pour découvrir ses ancêtres, leur vie, leurs joies, leurs peines. Le problème, c’est qu’on ne le fait pas quand il le faut et après il est trop tard. C’est ainsi que j’ai découvert un évènement de la vie d’un de mes ancêtres en rendant visite à une parente. Nous parlions du passé et au cours de la discussion, elle s’est souvenue qu’il lui avait parlé du naufrage d’un bateau sur lequel il était au cours de la Grande Guerre. Coïncidence heureuse, quelques jours plus tard, j’ai obtenu de nombreux détails par son dossier militaire et la mention de ce naufrage y figure. Naufrage dans lequel il a quand même gagné la Croix de Guerre avec étoile de vermeil. Mais voyons un peu cette histoire. Ce bateau, c’était la MÉDIE, un paquebot mixte appartenant à la Compagnie de Navigation PAQUET à Marseille. Pourquoi ce nom, je l’ignore, probablement un rapport avec le royaume de Médie qui exista entre le VII° et le VI° siècle avant JC en Asie Mineure, sur le territoire actuel de l’Iran, au sud de la mer Caspienne. Les Mèdes n’ayant laissé quasiment aucune écriture avérée, leur histoire est sujette à controverses. Mais laissons là ces lointains ancêtres et découvrons plutôt le bateau qui porte ce nom. Construit aux Forges et Chantiers de la Méditerranée à La Seyne sur Mer, le navire a été mis à l’eau en 1911 et livré à son armateur en février 1912. Il était destiné à un service rapide pour passagers de Marseille à Constantinople. Long de 116 mètres, large de 14, il déplaçait 8030 tonneaux, ce qui en faisait le plus gros de la série. Sa machine à triple expansion de 3600 chevaux lui assurait une vitesse de 14 nœuds. Il transportait 54 passagers de 1ère classe et 60 de 2ème classe. Il était commandé par le lieutenant de vaisseau auxiliaire André-Edmond MITRECEY, né le 27 janvier 1871 à Paris, officier de la Légion d’Honneur, Croix de Guerre française et anglaise, deux citations. Arrive la déclaration de guerre et le navire est réquisitionné le 1er mai 1915 pour devenir transport de troupes. C’est au cours d’une traversée entre Bône (Algérie) et Marseille qu’il a rencontré son destin sous la forme d’un sous-marin allemand, le UC-27. Cet U-boot de la série UCII, un mouilleur de mines, a été construit à Hambourg. Il était long de 50 mètres environ, il disposait de 6 tubes lance-torpilles et il filait 12 nœuds en surface (6,5 en plongée). Il a été lancé le 28 juin 1916, mis en service le 25 juillet de la même année et sa première campagne s’est déroulée en mer Baltique. Jusqu’à la fin de la guerre, en 14 campagnes, il a coulé 57 navires, en a endommagé 2, avant d’être remis à la France le 3 février 1919 et d’être démoli à Landerneau en 1921. Au moment du torpillage, l’UC-27 était commandé par l’OberLeutnant Gerhard SCHULTZ. Ouvrons une parenthèse : là où la petite histoire rejoint la Grande, c’est que ce sous-marin a peu après été commandé par le KäpitanLeutnant Wilhelm CANARIS qui deviendra plus tard l’Amiral CANARIS, chef de l’Abwehr (services de renseignements allemands) pendant la Seconde Guerre mondiale et qui finira pendu au camp de concentration de Flossenbürg sur ordre d’Hitler un mois avant la capitulation pour sa participation à l’opération Walkyrie (l’attentat du 20 juillet 1944 à Rastenburg). Fermons la parenthèse. La Médie était donc devenu un navire auxiliaire et je présume qu’il avait du être « légèrement » modifié pour accueillir ses nouveaux passagers. Adieu 1ère classe, salon, pont promenade, fumoir, bonjour dortoirs bondés et hamacs… Au début de la guerre, il a assuré le transport des troupes vers le front des Dardanelles. En septembre 1917, on le retrouve sur les côtes d’Algérie, à Bône, et il fait partie d’un convoi à destination de Marseille. Il appareille le 22 septembre 1917 à 16 h 45 avec à son bord une grande majorité de soldats et de sous-officiers des troupes d’Afrique, notamment le 7ème groupe d’artillerie à pied d’Afrique, groupe auquel était rattaché le 11ème bataillon d’artillerie à pied dont faisait partie mon grand-père. En sus de ses passagers et membres d’équipage, il emporte dans ses cales, détails importants, une cargaison de munitions et des balles de foin. Outre la Médie, ce convoi se compose du navire britannique EMPIRE (avec 1809 passagers chinois) et du BISKRA, autre navire auxiliaire. Ils étaient accompagnés par le contre-torpilleur HALLEBARDE et la canonnière BOUFFONNE . La rencontre avec les U-boot allemands a lieu dans le sud-sud-ouest de l’île de Minorque (Baléares), à 120 milles nautiques du cap Bougaroni. La Médie était alors en tête du convoi. L’attaque a commencé en début de matinée, mais laissons le capitaine de la Médie raconter la fin tragique de son bateau. Le Médie naviguait en convoi avec l’Empire et le Biskra, escorté par le Hallebarde. Il avait du diminuer sa vitesse pour tenir la formation. Vers 9 heures, le 23 septembre 1917, un choc violent suivi d’une détonation formidable ébranla tout mon être. Dans la seconde qui suivit, je perçus un série de 8 à 10 détonations en chapelet. Regardant vers l’arrière, je vis, succédant à une immense flamme rouge intense et serpentante, une épaisse fumée verdâtre. Le Médie s’était affaissé sur l’arrière, l’avant haut relevé. L’arrière du navire, au milieu d’une projection de multiples objets, sembler sauter. Je mis le transmetteur sur stop, mais j’ignore si cet ordre a pu être exécuté. La catastrophe était irrémédiable. La TSF était hors service. J’assistais, debout sur le pavois de passerelle tribord, en me tenant au montant de tente, à l’agonie du Médie. Ce fut très court et tragique. Je fis amener les embarcations, couper les saisines des radeaux. Chacun travaillait sans affolement ; le second et le bosco amenaient le youyou ; un matelot du D’Entrecasteaux larguait posément la saisine de la baleinière. Sur le gaillard, trente soldats indigènes, massés à tribord, étaient terrorisés par l’apiquage. Je leur criais de sauter à la mer. Mais les malheureux, inertes, accroché les uns aux autres en une seule grappe, furent précipités dans le vide et vinrent s’écraser sur le fronton du château. Le navire se trouva à la verticale, continuant son mouvement d’enfoncement et je me retrouvai à l’eau. J’entendis le bruit sourd de l’explosion des chaudières et, majestueusement, parfaitement droite, la masse du Médie s’enfonça dans la mer. La tragédie a duré au plus 7 minutes. Mais certaines circonstances ont atténué la catastrophe : - à 8 heures, tous les locaux avaient été évacués pour nettoyage et tout le monde ou presque était sur le pont. - tout le monde avait capelé les ceintures de sauvetage et les soldats avaient enlevé leur capote. - les balles de foin embarquées dans l’entrepont 3 ont fait matelas et ont protégé contre la violence de l’explosion. - ces balles, projetées à la mer, faisaient des radeaux individuels sur lesquels nous avons trouvé de nombreux rescapés. - toutes les embarcations ont pu être amenées sauf le youyou et la baleinière. - les radeaux en liège et kapok ont constitué des engins de secours efficaces. Les embarcations les ont remorqués et ont dirigé les uns et les autres vers les escorteurs. Par chance, le naufrage de ce navire a été photographié et un article est paru dans la presse de l’époque. La Médie transportait 563 passagers dont deux jeunes filles échappées à l’incendie de Salonique et 67 hommes d’équipage. Il a coulé par 38°30’N et 04°40’E. On a dénombré 250 victimes. Les survivants ont été récupérés par le Hallebarde, le Corse, le Bouffonne et le Verdon. Le commandant et son second sont montés à bord de la Bouffonne. Parmi les disparus, de nombreux membres d’équipage mais surtout des soldats des troupes coloniales : 4ème bataillon d’infanterie d’Afrique, 15ème bataillon territorial de zouaves, 7ème groupe d’artillerie à pied d’Afrique… Parmi eux, de nombreux « indigènes » originaires de Tunisie ou d’Algérie. Suite au naufrage, mon grand-père est rapatrié à son dépôt de Bizerte le 24 septembre 1917. Réformé le 27 juin 1918, il a repris son métier d’instituteur commencé avant la guerre à Orléansville, Damiette ou Médéa, où il finira sa carrière. Il y décèdera le 28 octobre 1957. CAUSSE Henri Etienne Laurent Né le 25 octobre 1880 à Mustapha (Algérie) Maréchal des Logis 3ème batterie 11ème bataillon d’artillerie à pied d’Afrique 7ème Groupe d’artillerie à pied d’Afrique Citation à l’ordre du Corps d’Armée : Faisait partie d’une batterie embarquée à bord de la Médie ; a été gravement blessé au moment du torpillage de ce bateau ; a conservé malgré ses blessures toute son énergie et a fait preuve de fermeté et de sang-froid. Croix de Guerre étoile de vermeil. A été blessé à l’avant-bras droit et à la colonne vertébrale